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Genre et politique

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Par   •  29 Décembre 2019  •  Dissertation  •  3 526 Mots (15 Pages)  •  581 Vues

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Genre et Politique

Les femmes représentent la moitié de la population active. Les femmes ont voté en France pour la première fois aux élections municipales de 1945 (elles ont donc le droit de vote depuis soixante ans). Le préambule de la constitution de la IV ème République, en 1946, dit que "la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l'homme". La cause semble donc entendue depuis plus d'un demi-siècle et, en effet, en matière de vote, la participation et la façon de voter des femmes se sont peu à peu rapprochées de celle des hommes. Dans son ouvrage Sexes, genre et politique, Catherine Achin a démontré que les carrières polititques sont construites dans certaines écoles spécifiques (telles que l'ENA, Sciences Po etc). Pendant longtemps, les femmes ne cotôyaient pas ces écoles. Mais leurs participations à la vie politique (via le vote) les ont enmené de plus en plus à les fréquenter pour y trouver une vocation professionnelle (en tant qu'élus etc). De plus, certaines enquêtes comme celle de “Génération” de Céreq démontrent que les femmes sont plus diplômées que les hommes. Entre 2014-2016, elles sont 49% à être diplômées de l’enseignement supérieur, alors que les hommes sont 40%. Et pourtant, les inégalités persistent dans des domaines cruciaux, comme la vie politique. Celle-ci est marquée en France par un déséquilibre entre la place des hommes et celles des femmes en tant qu'élus: il y a en effet peu de femmes au pouvoir. Cette situation est d'autant plus visible que l'on s'élève dans la hiérarchie du pouvoir. Les postes attribués aux femmes restent largement de niveau inférieur. Elles sont plus souvent secrétaires d'Etat que ministres (les femmes peinent à occuper les places dominantes sur le champ politique). Leurs attributions correspondent bien souvent aux domaines classiquement associés au féminin (main gauche de l'Etat selon le sociologue Pierre Bourdieu): les personnes âgées, la famille, les handicapés, la précarité et bien sûr, les Droits des femmes ou la parité. Alors que les hommes interviennent sur des questions reservés aux hommes mais aux femmes aussi (questions de société). Mais davantage sur des questions liées au régalien (sécurité, police, armée, justice etc) autrement dit la main droite de l'Etat.

Toutes les enquêtes (CSA-KPMG, GEF etc) montrent que le pouvoir reste très masculin. Les métiers de pouvoir sont excercés principalement par des hommes et, quand des femmes atteignent par leurs diplômes le même niveau de compétence, elles exercent rarement un véritable pouvoir. Au delà du monde politique, on les retrouve plutôt dans des fonctions d'expertise. C'est vrai dans les grandes entreprises comme dans les cabinets ministériels. Ainsi, les femmes tendent à disparaître au fur et à mesure de la montée dans l'échelle du pouvoir.

La cause de cette forte inégalité entre les hommes et les femmes semble être une cooptation masculine. On peut souligner ainsi la très faible participation des femmes aux différents jurys, commissions ou conseils d'administration qui ont en charge ces nominations. Ce phénomène est renforcé par le fait que les compétences féminines ont besoin d'être vérifiées et, pour cela, elles sont sans cesse mise à l'épreuve, comme Sabine Fortino le montre en analysant la manière de faire carrière, pour chaque sexe, dans une grande entreprise publique. Cela apparaît plus difficile pour les femmes. Pour les hommes, la publication officielle des postes cache en fait une cooptation connue de tous, alors que pour elles, on exige le diplôme exact ou supérieur correspondant au poste, et les carrières sont plus irrégulières. Cette difficulté de parvenir à exercer réellement le pouvoir est régulièrement nommée "plafond de verre" c'est-à-dire que c'est une limite invisible (mais présente), obstacle ultime qu'il semble si malaisé de franchir.

Problématique: Pourquoi ce « plafond de verre » ? Pourquoi une faible représentation d'élues en France ? On peut se demander aussi par quel curieux paradoxe la France, "pays des droits de l'homme", n'a pas été pionnière aussi en matière de droits politiques de la femme. Nous nous interrogerons sur les obstacles particuliers qui expliqueraient ce retard en France et sur quels leviers peut-on s'appuyer pour tendre vers une société davanatage égalitaire.

Annonce du plan: Dans un premier temps, nous verrons les explications possibles à ce plafond de verre dans la société française (au fait que si peu de femmes soient dans les instances de pouvoir). Puis replacer dans une perpesctive socio-historique la légalisation du droit de vote pour les femmes et ensuite l'acceptation de la parité en France, de la parité. Enfin, nous discuterons d'un projet de transformation multi-dimensionnel de notre société afin que ces inégalités femmes-hommes puissent cesser (quelles solutions socio-politiques pour lutter contre ce plafond de verre).

II) La légalisation du droit de vote pour les femmes dans une perpesctive socio-historique

a) Pourquoi a-t-il fallu attendre si longtemps pour que les femmes aient le droit de vote ?

Au moment de la révolution de 1789, les femmes participent activement au mouvement révolutionnaire et organisent des clubs féminins. Dans les cahiers de doléance, elles réclament le droit de voter et d'être représentées par elles-mêmes. Condorcet écrit dans son Essai sur les femmes (1789): "Ou aucun individu de l'espèce humaine n'a de véritables droits, ou tous ont les mêmes; et celui qui vote contre le droit d'un autre, quels que soient sa religion, sa couleur ou son sexe, a dès lors abjuré les siens." C'est à partir du moment où l'on proclame l'égalité entre les êtres humains (révolution française, 1789) que l'exclusion d'une moitié d'entre eux des droits civiques commence à être dénoncée. La figure emblématique est celle d'Olympe de Gouges qui a payé de sa vie son combat pour la reconnaissance des droits des femmes à la révolution. Elle publie la Déclaration des droits de la femme (1791) dans l'article 6 revendique le droit de vote et dont l'article 10 affirme: "la femme a le droit de monter à l'échafaud, elle doit avoir également le droit de monter à la tribune." Elle a été précédée par Mary Astell qui a débattu avec John Locke, philosophe anglais du XVII è siècle. Ce dernier a définit les fondements d'une autorité politique respectant les libertés individuelles. Il y exclut les femmes

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