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Dissertation sur " Les ficelles du métier ", Howard Backer

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Par   •  15 Novembre 2018  •  Commentaire de texte  •  3 776 Mots (16 Pages)  •  1 645 Vues

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 Selon Howard Becker « une ficelle est un truc simple qui aide à résoudre le genre de problèmes que les sociologues considèrent souvent comme des problèmes théoriques ». En effet, les ficelles sont suggérées pour écarter les obstacles qui empêchent le chercheur de de voir ce qu’il y a à voir et pour élargir le sens de sa pensée.

Howard Saul Becker est un sociologue américain né le 18 avril 1928 à Chicago dans l'Illinois. Howard Becker est un des héritiers de la tradition de l'École de Chicago et s'inscrit ainsi dans le courant de l'interactionnisme symbolique. Il mena longtemps une carrière parallèle de pianiste de jazz, grâce à laquelle il a financé ses études. Il est aussi passionné de photographie, à laquelle il a consacré plusieurs articles. Il est l'auteur de deux ouvrages marquants, Outsiders et Les mondes de l'art. Il a exercé une forte influence sur la sociologie française à partir de la fin des années 1980 et a entamé vers la fin de sa carrière une collaboration active avec le sociologue français Alain Pessin.

Son ouvrage Les ficelles du métier a pour objectif de donner des conseils méthodologiques aux apprentis sociologues. Ainsi, s’appuyant sur une longue expérience de chercheur et d’enseignant, Howard Becker propose dans ce livre des façons de penser la réalité sociale pour la saisir et l’étudier. Dans cet écrit, il amène le lecteur à réfléchir sur les différentes étapes de la recherche en appréciant les conséquences de chacun des choix que l’apprenti chercheur pourrait être amené à faire.

Dans le 3eme chapitre de cet ouvrage, intitulé Echantillons, Howard Becker préconise une sociologie empirique dont la méthode consiste à observer les phénomènes et à définir le sens de ce qui les organise sans présumer a priori de ce sens. Celui-ci en effet ne se dégage que de l’observation et de l’analyse des faits.  

Ainsi on peut se demander, quels procédés nous permettent à partir de l’observation des faits de dégager un phénomène social et de parvenir à donner une interprétation à ce phénomène.

Howard Becker préconise la méthode de recueillir le plus d’informations sur un sujet particulier pour arriver à dégager une généralité (I) et insiste sur le fait d’interroger le sens commun, c’est-à-dire sortir du filtre des idées préconçues (II).

  1. Généraliser à partir de l’étude d’un cas particulier

Howard Becker établie une comparaison entre l'échantillon et la synecdoque qui consiste à « utiliser une partir pour définir et renvoyer au tout auquel elle appartient » (A). Cependant, Becker se pose la question de la représentativité de l'échantillon et donc de la légitimité de l'échantillonnage ; on se heurte à l’impossibilité de toute noter et de réaliser une description exhaustive (B).

  1. Etudier une partie de tout : les méthodes de l’échantillon et la synecdoque.

Le travail de l'échantillon s'explique par l'impossibilité d'utiliser tous les cas d'un même sujet. En effet si on veut étudier une population, on ne peut pas s'intéresser à tous les membres de cette dernière, pour des raisons de temps, financières ou encore matérielles. Ainsi par l'usage de l'échantillon on souhaite partir d'un nombre limité d'exemples pour expliquer un phénomène qui touche l'ensemble de la classe dont sont tirés les exemples. Il faut que ce soit « généralisable ». Ainsi Becker établie une comparaison entre l'échantillon et la synecdoque.

Becker définit la synecdoque comme une « figure rhétorique par laquelle nous utilisons une partie de quelque chose pour renvoyer le lecteur au tout auquel cette chose appartient », un exemple qu’il présente c’est que nous parlons souvent de la « Maison Blanche » non pas pour nous référer au bâtiment concret, mais pour parler de la présidence américaine. Cette image nous renvoie donc non pas seulement au président des Etats-Unis mais à l’ensemble du gouvernement américain.

Cependant, Becker se pose la question de la représentativité de l'échantillon et donc de la légitimité de l'échantillonnage. L’échantillonnage pose la question de savoir ce l’on peut dire sur ce que l’on n’a pas vu en se fondant sur ce que l’on a vu.  C’est ainsi qu’il existe un risque de ne pas représenter le tout, de ne pas pouvoir tirer des conclusions qui puissent être vraies.

Pour illustrer ce phénomène, Becker a pris en exemple une étude mené en 1947 par David L. et Mary A. Hatch sur les annonces de mariage dans le New-York Times du mois de juin en partant de l’hypothèse que les personnes qui ont recours à ces annonces font souvent partie des catégories supérieures de la société. Ils ont relevé qu’il n’y avait aucune annonce de mariage juif, alors qu’ils étaient très nombreux à cette époque à New-York. Cependant ils n’ont pas donné d’explication à cette constatation. L’explication est ainsi venue un an plus tard dans une « Lettre à l’éditeur », Cahnman a expliqué ce résultat par le fait que les juifs ne célèbrent pas de mariages dans les trois semaines précèdent le deuil de la destruction du temple de Jérusalem ou dans les sept semaines entre Pâques et la fête des semaines, période qui tombe souvent au mois de juin.  Cahnman conclut qu’en constatant un phénomène « aussi sur prenant », les auteurs auraient dû se documenter ou se renseigner auprès d’un expert et ainsi réparer les effets de leur « ignorance » sur cet aspect de la culture juive.

Josephine Williams a par ailleurs expliqué, que cela aurait pu être évité avec l’utilisation d’un tableau de nombres aléatoires pour choisir le mois et justement éviter ce genre de résultat biaisé par rapport à la réalité.

Ainsi, Becker présente l’échantillonnage aléatoire pour surmonter cette difficulté. En effet l'utilisation d'un tableau de nombres aléatoires permet d'éviter le biaisement des données car il empêche une prise en compte de caractéristiques particulières. Il faut agir en ne suivant aucune logique qui puisse diminuer ou augmenter les chances d'une personne d'être choisie pour faire partie de l'échantillon. Malgré tout, on retrouve une limite à l’échantillonnage aléatoire dans le cadre d’étude sur la gamme complète d’un phénomène, car on ne veut pas que notre synecdoque possède des traits qui soient spécifiques à quelque sous-groupe de l’ensemble, on retrouve ici, un risque que la synecdoque ne rende compte que d’un sous ensemble spécifique.

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