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Dans quelle mesure la socialisation secondaire s'effectue dans la continuité de la socialisation primaire?

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Par   •  8 Janvier 2017  •  Dissertation  •  1 912 Mots (8 Pages)  •  16 415 Vues

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Épreuve composée 3 : Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire

Sujet : A l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous vous demanderez dans quelle mesure la socialisation secondaire s’effectue dans la continuité de la socialisation primaire.

    Les socialisations primaires et secondaires sont deux phases différentes par lesquelles chaque individu passe dans sa vie.

La socialisation primaire représente un processus par lequel  un individu apprend les règles de vie de la société à laquelle il appartient, cette socialisation s’effectue dans des instances bien spécifiques telles que la famille, ou l’école et se caractérise par le groupe d’appartenance.  La socialisation secondaire s’effectue quant à elle dans d’autres instances : le couple, le travail ou encore le lycée et représente le groupe de référence.

La transition entre ces deux phases peut s’effectuer dans une certaine continuité que nous expliquerons dans la première partie, ou dans une relative rupture que nous étudierons dans la seconde partie.

I. La socialisation primaire est en continuité avec la socialisation secondaire

    Entre la socialisation primaire et la socialisation secondaire s’effectue une transition qui se caractérise par le passage de l’enfance à l’adolescence et au monde adulte. Ce processus s’effectue dans des instances, qui sont des lieux d’influence spécifiques à la socialisation où elle s’effectue. Lors de ce processus, on peut penser que la socialisation secondaire est en continuité et en complémentarité avec la première.

La socialisation secondaire est considérée comme une « re –construction » de la phase primaire.

Dans les instances de cette première phase de socialisation, l’enfant va être socialisé à  intérioriser des normes et des valeurs. Le respect, la politesse vont être instruites lors de la socialisation verticale, processus caractérisé par l’obéissance, le respect des règles imposées et la hiérarchie. Tout le long de sa vie, l’individu va être amené à utiliser cette socialisation verticale, et ce respect des normes et des valeurs transmises. Cette première phase est également définie par le langage qui appartient au capital culturel, transmis au sein des instances, et qui, bien évidemment, va être nécessaire et vital à l’individu durant toute sa vie. On peut caractériser la socialisation primaire par l’enseignement des genres féminins et masculins des parents aux enfants. Dès leur plus jeune âge, on apprend aux petits garçons à être de bons petits garçons, en les autorisant à être parfois violents (phénomène causé par la testostérone), on les influence à utiliser certains jouets plutôt que d’autres (les voitures, les motos plutôt que les poupées ou la dinette), ou en les autorisant à ne pas respecter certaines règles imposées (ne pas ranger ses jouets par exemple). A l’inverse, on apprend aux petites-filles à être de bonnes petites-filles : elles doivent être sages, calmes, doivent respecter les règles de savoir-vivre imposées dans les instances familiales et scolaires (ranger  les affaires, que ce soit les leurs ou celles des autres), utiliser les jouets roses, les poupées, et doivent avoir les cheveux longs pour être reconnues en tant que telles. Sans cette socialisation primaire bien structurée, il est difficile de construire la socialisation secondaire : c’est une base fondamentale influant donc sur le langage, la psychologie et l’attitude de l’individu.

 Pour démontrer que la socialisation secondaire ne se fait pas à partir de rien, Muriel Darmon dans le document 1 a pris l’exemple des langues maternelles et vivantes : si la langue maternelle n’est pas maîtrisée, alors l’individu n’arrivera jamais à maîtriser parfaitement  la langue vivante car les bases de sa première langue ne seront pas acquises correctement. «On apprend une seconde langue en la construisant sur la réalité pré-donnée de sa langue maternelle ». L’apprentissage de la seconde langue se fera en se construisant sur les bases de la langue maternelle. Donc, la socialisation secondaire est bien une re-construction de la première phase, elles sont donc dans un phénomène de continuité.

La reproduction sociale est un élément fondamental de la continuité.

La reproduction sociale est un phénomène sociologique où les enfants reproduisent les mêmes choix que leurs parents. Il passe par la transmission de capital culturel de capital social ainsi que du capital économique et financier. D’après Pierre Bourdieu, le capital culturel est un ensemble des ressources culturelles appréhendées sous trois formes : le capital incorporé (langage), le capital certifié (le même genre d’études ou de diplômes que les parents) et le capital objectivé (sorties culturelles, possession d’objets culturels). Le capital social représente les réseaux de connaissances, les amis, la famille, le monde professionnel, appréhendé comme ressource pour optimiser sa position professionnelle, son patrimoine, son pouvoir et dans certaines familles l’homogamie (mariage dans la même classe sociale) et l’appartenance à la même classe sociale C.S.P. Ces capitaux contribuent donc à la reproduction sociale puisque les enfants sont incités à rester dans le même  milieu social et la même Catégorie SocioProfessionnelle, c’est un héritage socio-culturel C’est donc une complémentarité entre les deux phases de socialisations.

Afin d’illustrer la reproduction social comme un élément de continuité entre la socialisation primaire et la socialisation secondaire, on constate dans le document 3 quelques chiffres importants : 60% des enfants issus d’ouvriers non qualifiés ont un diplôme inférieur au bac, et 41% des enfants de cadres ont obtenu un diplôme bac +5. On constate donc que les enfants ont tendance à suivre le parcours scolaire de leurs parents et que la phase primaire de la socialisation est en continuité avec la phase secondaire qui représente l’appartenance à la catégorie socioprofessionnelle.

Le langage du groupe primaire influence la phase de transition qu’est l’adolescence.

Les habitus (produit d’un apprentissage tellement intériorisé qu’il en devient inconscient),  les mécanismes langagiers inconscients acquis par l’enfant dès son plus jeune âge se manifestent malgré la distance que l’individu décide de créer entre le monde scolaire et la famille. En effet, malgré le refus de l’individu à accepter ses habitus et ses mécanismes langagiers, ils se verront toujours : ils sont incorporés en lui. Ils passent par le langage, la communication non-verbale, mais aussi par les vêtements. Il est donc impossible pour celui-ci de les renier et de les rayer de sa vie indéfiniment.

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