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Societe Traditionelle Et Moderne

Fiche de lecture : Societe Traditionelle Et Moderne. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Février 2014  •  Fiche de lecture  •  1 654 Mots (7 Pages)  •  576 Vues

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A partir du XIX° siècle, les économistes, les anthropologues, les historiens, les psychologues, les ethnologues et les sociologues n’ont cessé de revendiquer une place au panthéon des sciences qu’on leur refusait jusqu’alors. Alors que les mathématiques, l’astronomie ou la physique étaient déjà étudiées depuis l’Antiquité, les sciences humaines se veulent des sciences nouvelles et redoublent de rigueur expérimentale pour prouver leur caractère scientifique. Tous ces domaines d’étude modernes forment les sciences humaines qui se distinguent de la philosophie ; ce sont plus précisément les disciplines scientifiques qui s’intéressent aux aspects sociaux des activités humaines. Néanmoins, on les a souvent négligées en raison de leur caractère empirique ou trop approximatif. L’opposition facile entre « sciences dures » et « sciences molles » provient de l’inexactitude de ces nouvelles matières. On retrouve toutefois des méthodes, des raisonnements, des expériences qui possèdent un caractère vraiment scientifique.

Dans quelle mesure, donc, les sciences humaines peuvent-elles être des sciences exactes, ou au moins s’en rapprocher ? Il s’agit d’étudier successivement les éléments qui permettraient de les classer au rang de science qu’elles occupent aujourd’hui, puis les faiblesses apparentes de ces sciences, et, dans une dernière partie, la visée véritable des sciences humaines : expliquer et comprendre.

Les sciences humaines possèdent un caractère scientifique rigoureux puisqu’elles ont tout d’abord la même démarche expérimentale, puisque les faits étudiés peuvent répondre à des lois, et, enfin, puisqu’elles étudient des faits réels, non naturels, mais humains.

I/ Les caractères scientifiques

1) La démarche expérimentale.

La science est le fait de, s’intéresser à quelque chose, se renseigner à son sujet, poser un questionnement à ce sujet de manière à construire un raisonnement. Ce raisonnement va mener à poser des hypothèses, réponses possibles aux questions au vu de ce que l’on sait. Il faut ensuite partir sur le terrain et vérifier ses hypothèses. Le terrain étant la feuille de schéma, le laboratoire, les archives. Il s’agit de vérifier si les hypothèses se vérifient. Thomas Kuhn dans La structure des révolutions scientifiques, 1962 définit un paradigme scientifique par :

Un ensemble d’observations et de faits avérés,

Un ensemble de questions en relation avec le sujet qui se posent et doivent être résolues,

Un ensemble d’indications méthodologiques,

La manière dont les évènements analysés doivent être interprétés.

Les sciences humaines possèdent donc bien, comme le définit le sociologue français Emile Durkheim dans Les règles de la méthode sociologique (1895) un caractère scientifique rigoureux. C’est l’étude de faits sociaux, ou plus généralement de faits issus de l’humain. De plus, les études de psychologie ne comportent-elles pas une partie de médecine ?

2) Une science qui répond à des lois.

Auguste Comte (1798-1857) pense que la connaissance doit se baser sur l’observation de la réalité et non sur des préjugés. Il se base sur la « loi des trois états » à savoir :

L’état théologique, « la science au berceau » on explique les phénomènes par le surnaturel, le divin.

L’état métaphysique, lorsque les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites comme la nature.

L’état positif, où l’esprit humain est parvenu à maturité ; c’est la période de la société industrielle dans laquelle ordre et consensus sont fondés sur la connaissance scientifique. Il renonce à rechercher l’origine et la destination de l’univers pour s’attacher à découvrir en combinant raisonnement et observations, ces lois, ces invariables, qui régissent le monde.

La pensée a connu un déplacement vers le particulier, le positif. Les mathématiques sont ainsi les premières sciences simples à entrer dans l’état positif suivies de l’astronomie, la physique etc. Viennent ensuite les matières les plus complexes comme, ce qu’il nomme « la sociologie, la physique sociale ». Les faits humains, dans une analyse holiste, peuvent être analysés et interprétés par des lois générales, cf. Emile Durkheim.

3) L’étude de faits réels, non naturels mais humains.

Aujourd’hui, on peut comprendre le positivisme de Comte (loi des trois états) comme le fait d’appliquer aux faits sociaux les méthodes et principes des sciences de la nature (mesure, raisonnement, hypothétisation etc.), mais aussi comme une manière d’établir par déduction des lois générales qui régissent la diversité de la société. Comme les sciences exactes, les sciences humaines analysent des faits, et les interprètent et en déduisent des lois.

Néanmoins, c’est le début de la faiblesse des sciences humaines. Comme le dit Hayek, les faits humains dépendent de la représentation que chacun s’en fait. Ces sciences sont donc inexactes, mouvantes et relatives.

II/ Les faiblesses apparentes de ces sciences

Il faut apprendre mais garder un regard critique sur ces sciences.

1) Des sciences précaires

Ce sont des sciences mouvantes qui ne sont pas universelles dans le temps, car les hommes changent et la nature non. On peut même considérer qu’un ouvrage de science humaine quel qu’il soit est invalide dès sa publication, puisque la société, les hommes étudiés ont déjà changé.

Le conflit permanent des thèses des sciences humaines, (par exemple en économie, le

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