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Quelles sont les conséquences du chômage ?

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Par   •  11 Avril 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 921 Mots (12 Pages)  •  2 224 Vues

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Quelles sont les conséquences du chômage ?

Le chômage de masse est un fléau économique, politique et social qui concerne toutes les catégories professionnelles (employés, ouvriers et cadres). Ces 5,9 millions d’actifs sans emploi influencent le comportement des demandeurs d’emploi et des salariés qui ont peur de perdre leurs emplois. Ce climat d’insécurité a des répercussions politiques et sociales qui menacent le processus démocratique de la France, de l’Europe et de l’ensemble des pays industrialisés. Les surcoûts financiers directs et indirects générés par le chômage et la peur du chômage contribuent à creuser le déficit budgétaire et la dette publique des États.

• Les conséquences du chômage sur le budget des ménages.

Le chômage a des répercussions directes sur l’endettement des ménages, la délinquance, le lien social et la santé des salariés. La première conséquence du chômage est la perte du pouvoir d’achat et l’endettement des ménages. Le salarié qui se retrouve au chômage perd 25% de son revenu qui décroît régulièrement en fonction de sa durée. En fin de droit, le chômeur perçoit le RSA (revenue de solidarité active). Si cette situation se prolonge et si le ménage avait souscrit de nombreux crédits, cette perte de revenu peut conduire au surendettement. La cessation de payement des traites déclenche une procédure de recouvrement, la saisie des biens et à terme l’expulsion.

• Les conséquences du chômage sur le lien social.

La seconde conséquence est la perte du lien social. L’activité professionnelle étant le pilier central de l’identité et du statut social du salarié, sa perte à des répercussions sur ses relations privées et sociales. Non seulement le chômage provoque la perte du réseau nécessaire à la satisfaction des besoins d’appartenance, mais en plus, le statut de chômeur influence l’image et l’estime que l’individu a de lui. Malgré le temps libre dont il dispose, le chômeur ne se sent pas digne d’en profiter pour cultiver de nouveaux champs de socialisation et d’expression. La honte qu’il ressent l’incite à s’isoler de sa famille et de ses amis. En se repliant sur lui, le chômeur perturbe l’équilibre de sa vie de famille. En 1987, Serge Paugam faisait apparaître que 43,5% des hommes au chômage depuis 2 ans ont vécu une rupture conjugale, contre 18,9% pour ceux qui étaient actifs [1]. Pour toutes ces raisons, le chômage de longue durée apparaît comme l’une des causes principales de l’exclusion sociale. Pour toutes ces raisons, le chômage de longue durée apparaît comme l’une des causes principales de l’exclusion sociale.

• Les conséquences du chômage sur la santé physique et psychique des chômeurs.

La troisième concerne la santé physique et psychique du chômeur. L’identité et l’équilibre psychique d’un individu étant dépendants de la pratique quotidienne d’une activité professionnelle, le licenciement provoque un effondrement de sa personnalité. Ne disposant plus de repères temporels pour structurer son emploi du temps et donner un sens à sa vie, le chômeur est confronté à l’angoisse et au vide existentiel. Ce climat peut provoquer des maladies plus ou moins graves (insomnie, stress, dépression, cancer, etc.) et parfois conduire au suicide. Une hausse brutale de 3% du taux de chômage peut provoquer une hausse du taux de suicide de 4,4% [2]. Étant davantage soumis aux maladies cardio-vasculaires et rénales (+50%), en moyenne, le taux de mortalité des chômeurs augmente de 75% [3] par rapport à celui des actifs. Michel Lagrave [4] cite une étude britannique qui affirme qu’une hausse de 1 million de chômeurs sur 5 ans provoque 50 000 morts et 60 000 cas de maladies mentales supplémentaires. Ces conséquences incitent davantage les chômeurs à retrouver rapidement un emploi plutôt qu’à profiter des allocations chômages et du temps libre.

• Le lien entre la hausse du chômage et l’augmentation de la délinquance.

La dernière conséquence concerne la hausse de la délinquance et de la criminalité. Des études montrent la corrélation entre le chômage et la délinquance. Étant confrontés à la difficulté de trouver un emploi, les jeunes issus de milieux défavorisés peuvent facilement basculer dans la délinquance. En effet, la plupart des condamnés pour vols, trafics ou violences cumulent la précarité et l’exclusion dues au chômage. Aux États-Unis, une étude a démontré qu’une hausse de 10% de chômage provoque une hausse de 4% des arrestations, de 6% des incarcérations, de 3,4% des crimes économiques et de 0,8% des crimes violents. Une hausse de 1 million de chômeurs sur 5 ans est à l’origine de 14 milles condamnations pénales supplémentaires [5]. La principale cause de ces hausses étant le chômage, au lieu de s’en prendre aux délinquants, les pouvoirs publics devraient plutôt s’en prendre au chômage.

• L’impact du chômage sur les salariés en poste.

Il n’y a pas que les chômeurs qui sont concernés par le chômage. Il concerne également tous les salariés qui ont la chance d’avoir un emploi. Le MEDEF et le gouvernement exploitent la peur du chômage pour supprimer les acquis sociaux conquis en 1948 (Conseil National de la Résistance) et durant les 30 glorieuses. Ils affirment que pour créer des emplois, il faut supprimer les rigidités qui freinent la compétitivité des entreprises françaises (droit du travail, contrats de travail et revenus minimums). Quel que soit son statut professionnel, aucun salarié n’est à l’abri d’un licenciement provoqué par la concurrence internationale, la récession économique, une restructuration due aux exigences des actionnaires (+15% de rentabilité) et une délocalisation. Ce contexte professionnel entretient un climat d’insécurité dans l’esprit de tous les salariés qui ont peur de perdre leurs emplois et de se retrouver en situation de précarité et d’exclusion sociale.

Pour éviter de se retrouver au chômage, en fonction de son niveau hiérarchique, le salarié peut disposer de multiples stratégies : se soumettre aux ordres et à l’autorité, contribuer au « sale boulot »[6], accepter la flexibilité, rentrer en compétition avec ses collègues et ne pas s’impliquer dans des revendications collectives. La peur du chômage provoque un comportement de soumission qui empêche les mouvements sociaux de se mobiliser pour lutter contre la dégradation des conditions de travail (baisse des salaires, intensification des rythmes de travail, hausse de la flexibilité et augmentation de la précarité). Cette

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