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On peut se demander quelles sont les conditions d’efficacité et les limites du marché

Analyse sectorielle : On peut se demander quelles sont les conditions d’efficacité et les limites du marché. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 772 Mots (8 Pages)  •  811 Vues

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ujourd’hui, le marché est au cœur de nombreuses économies. Il détermine notre quotidien.

Le marché concurrentiel est le lieu, concret ou non, de la rencontre entre des offreurs et des demandeurs qui échangent des quantités de biens ou de services contre de l’argent, les prix et les quantités correspondantes étant fixés par la loi de l’offre et de la demande.

On peut se demander quelles sont les conditions d’efficacité et les limites du marché ?

Pour répondre à cette question, nous verrons tout d’abord que le marché est efficace sous certaines conditions, puis nous en montrerons certaines limites.

En premier lieu, sous certaines conditions, nous disent les libéraux, le marché est véritablement efficace.

En effet, ils ont pensé le marché comme un modèle fonctionnant sous les hypothèses de concurrence pure et parfaite.

Précisons d’abord que les économistes libéraux qui ont construit le modèle du marché concurrentiel se sont appuyés sur une conception particulière de l’homme. Selon eux, les hommes sont des individus dont le seul but est de satisfaire leurs intérêts grâce à un calcul coût/avantage. Bref ce sont des homo oeconomicus, recherchant en toute occasion le choix le plus efficace, celui qui maximise le plus leurs gains, et minimise leurs peines (leurs coûts). Les économistes disent que l’homo oeconomicus est "rationnel". Ces « animaux économiques » n’ont pour modalité d’échange que le marché, l’échange « donnant-donnant ». L’efficacité prêtée au marché sur lequel ils se rencontrent s’ancre en fait dans cette conception de l’homme comme individu tout orienté vers l’efficacité. Mais pour que le marché soit véritablement efficace, encore faut-il qu’il soit parfaitement concurrentiel, ajoutent les libéraux. Ils définissent ainsi les hypothèses de concurrence pure et parfaite. L’hypothèse d’atomicité pose que les offreurs et les demandeurs sont à ce point nombreux qu’aucun ne peut agir sur les prix, qui ne dépendent que du marché, c’est à dire de la confrontation entre l’offre et de la demande. L’hypothèse d’homogénéité revient à considérer que tous les produits d’un même marché sont identiques. L’hypothèse de mobilité postule que les facteurs de production peuvent passer d’un marché à un autre sans difficulté. Elle a pour corollaire l’hypothèse de libre entrée et libre sortie : tout individu, toute entreprise par exemple, peut pénétrer ou quitter un marché quand bon lui semble. L’hypothèse de transparence pose que chaque individu sait tout sur tout lorsqu’il réalise un échange : en plus d’être rationnel, l’homo oeconomicus est omniscient. Enfin, pour qu’un marché soit efficace, il faut encore que rien n’empêche les individus de faire leurs choix par hypothèse efficaces, et notamment pas de règlements émanant de l’Etat par exemple : c’est l’hypothèse de fluidité.

Le marché tel qu’il a été pensé par les libéraux ne fonctionne bien que sous ces conditions.

Montrons maintenant que sous ces hypothèse, le marché est efficace.

La première force du modèle libéral résulte d’un paradoxe : l’homo oeconomicus, qui ne recherche que son intérêt personnel, contribue sans le vouloir à l’intérêt général. « Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, écrit Adam Smith dans La richesse des nations, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage. » Et, poursuit le père putatif du libéralisme économique, il vaut mieux pour l’intérêt général que les hommes ne le recherchent pas : il est satisfait plus efficacement quand les individus n’en ont pas la visée. Les individus sont conduits par une « Main invisible », dit A. Smith, à réaliser une fin qui n’entre nullement dans leurs intentions. Le marché satisfait donc efficacement les intérêts de chacun et les intérêts de tous, ou encore l’intérêt général.

Cette intuition smithienne s’est prolongée dans l’idée d’une autorégulation du marché : laissé à lui-même, à sa propre loi, la loi de l’intérêt, l’offre et la demande s’équilibrent spontanément : quand l’offre est supérieure à la demande, par exemple, les prix baissent (c‘est la loi de l’offre et de la demande), de sorte que la demande augmente et que l’offre baisse, si bien que l’offre et la demande se rejoignent : le déséquilibre se résorbe de lui-même. Léon Walras généralise le raisonnement à la fin du XIXème siècle en soutenant que sous les hypothèses de concurrence pure et parfaite, tous les marchés s’équilibrent spontanément : c’est la théorie de l’équilibre général. Comme à l’équilibre, par construction, les intérêts de l’offreur et du demandeurs sont satisfaits au mieux, c’est à dire le plus efficacement possible, l’équilibre général est une situation où les intérêts de chacun et de tous sont satisfaits le plus efficacement possible.

Le marché est également efficace en matière de redistribution. Sous les hypothèses de libre entrée et de mobilité, les ressources sont réparties selon la demande, c’est à dire les besoins (solvables…). Le marché limite, voire évite ainsi le gaspillage.

Enfin, ce qui n’est pas négligeable, cette efficacité se marie avec la justice. En effet, le marché est juste car il récompense le mérite : les richesses vont à ceux qui satisfont le mieux les besoins. Plus une entreprise satisfait les besoins de ses clients, plus ses commandes et ses profits augmentent. Pour les salariés, en cas d’inégalité des chances, certains libéraux plaident pour une discrimination positive qui mettrait en quelque sorte tout le monde sur la même ligne de départ. Ensuite, il n’y aurait qu’à laisser faire

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