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Obstacles Aux Developpement De L'afrique

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Par   •  5 Avril 2013  •  3 226 Mots (13 Pages)  •  1 237 Vues

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A ) . L’ETAT DES LIEUX DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE EN 2000

§ 1. LA DETRESSE AFRICAINE AU SUD DU SAHARA

En 1960, les pays asiatiques précédemment colonisés étaient au même niveau de revenu par tête d’habitant que les pays africains nouvellement indépendants, entre 60 et 80 $ US. Etant donné les formes africaines d’éducation, héritées de la colonisation et donc proches des mentalités occidentales, ainsi que l’immensité des richesses naturelles de ce continent, nombre d’économistes avaient prédit qu’à la fin du XX° siècle, l’Afrique constituerait un pôle économique de taille, avec lequel il faudrait compter, et qui dépasserait en importance le Sud Est asiatique. Or, que constatons nous 40 années plus tard, en l’an 2000 ?

Dans ces pays asiatiques, le revenu par tête, en termes réels, est aujourd’hui de 8 fois supérieur à son niveau de 1960 et de 3 fois supérieur à son niveau de 1980. En revanche, en Afrique subsaharienne il est moins élevé qu’en 1970. Et pire encore, 34 pays africains sont classés aujourd’hui parmi les 48 pays les moins avancés du monde (dits P.M.A.) selon la Banque Mondiale, et 36 d’entre eux sont parmi les 45 pays ayant le plus faible Indice de Développement Humain (dit I.D.H.), selon le P.N.U.D.

Pour illustrer concrètement cette dégradation du niveau de vie des populations africaines, il faut savoir que sur les 660 millions d’habitants de l’ASS, il y a 280 millions qui gagnent moins de 1$ US par jour, ce montant ne permettant pas d’assurer le minimum vital humain défini par les Nations Unies comme le seuil de pauvreté extrême. Une autre caractéristique est l’espérance de vie qui n’atteint pas en moyenne 50 ans en Afrique Noire, alors qu’elle dépasse 70 ans dans le reste du monde. De même, alors que dans le reste du monde le taux moyen de mortalité des enfants de moins de 5 ans est inférieure à 7%, elle dépasse 15% en ASS. Enfin, alors que l’ASS représente 11% de la population mondiale, son revenu global de 310 Milliards $ US atteint à peine 1% du revenu mondial de 30.000 Milliards $ US.

Et pour comble de détresse des plus démunis, lorsqu’il y a des périodes de croissance en ASS, elle ne bénéficie pas aux plus pauvres. Il en résulte que l’ASS se révèle en plus comme la région du monde où il y a le plus d’inégalités en plus de sa pauvreté extrême.

§2. L’AMENUISEMENT DE L’AIDE PUBLIQUE A L’AFRIQUE

Face à cette détresse, la marginalisation de l’Afrique dans le dernier quart du XX° siècle a été aggravée par la diminution constante du montant de l’aide publique à son développement(APD). C’est que les pays riches avaient progressivement adopté, à partir des chocs pétroliers de 1973/ 1979, des politiques drastiques d’équilibre budgétaire en plus de la création coûteuse d’un fonds d’indemnisation des nouveaux chômeurs qui apparaissaient. Cette situation nouvelle résultait des délocalisations industrielles propres aux impératifs de compétitivité de la mondialisation de l’économie. Il en découla un amenuisement des budgets d’aide publique des pays riches au développement des pays pauvres. Et l’aggravation continue du chômage dans les pays riches accentua la baisse de l’aide publique au développement qui était tombée de 15 Milliards $ par an entre 1990 et 1996 à seulement 10 milliards à partir de 1997, alors qu’il faudrait au minimum 60 milliards $ US par an pour mener en 10 ans une politique d’éradication de la pauvreté en Afrique. Or, la mauvaise répartition de l’aide internationale fait que l’ASS ne reçoit que 20% de l’aide publique alors qu’elle compte 75% des P.M.A.

§3. LA FAIBLE CAPACITE D’ENDETTEMENT DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Un autre obstacle à l’industrialisation de l’ASS réside dans sa faible capacité d’endettement qui empêche le recours aux emprunts extérieurs pour réaliser des infrastructures indispensables pour attirer les investissements privés. En effet, l’ASS est trop surendettée par son passé de mauvaise gouvernance, laissant ses nouveaux bailleurs de fonds craindre son insolvabilité future. Or, avec une dette extérieure restante de 250 milliards $, malgré toutes les réductions accordées par certains créanciers publics bilatéraux ou multilatéraux, Etats ou organismes financiers, cette dette représente encore 80% du P.N.B. total de la région, ce qui n’autorise pas la confiance des nouveaux prêteurs éventuels, surtout en prenant en considération l’évolution future des recettes d’exportation basées sur des matières premières aux cours aléatoires et en tenant compte des priorités sociales que les dirigeants africains doivent appliquer pour satisfaire aux obligations nouvelles auxquelles ils se sont engagés en signant le NEPAD .

Quant à l’initiative dite « PPTE » en faveur des pays pauvres les plus endettés, (introduite en 1996 pour résoudre ce problème de surendettement), il faut reconnaître qu’il sera pratiquement impossible à un PPTE de respecter ses engagements de rembourser durant 6 années consécutives une partie de sa dette alors que la conjoncture mondiale de ses produits d’exportation est soumise aux pires aléas, et que sa population se retrouvera appauvrie par ces remboursements excessifs la privant des investissements sociaux indispensables. Et même s’il est prévu de réduire de moitié la dette globale restante, la dette finale restera encore à un niveau insupportable pour les populations sacrifiées qui ne pourront plus consentir un nouvel effort. Il faut donc simplement annuler la dette des PPTE pour leur permettre de repartir du bon pied, avec de nouveaux prêts consentis dans le cadre de la bonne gouvernance politique et économique.

Quant aux créanciers qui ne veulent pas annuler la dette des pays africains, il faut leur rappeler la genèse de ce surendettement. Il s’agit de dettes anciennes dont les intérêts élevés et les remboursements partiels déjà versés, dépassent déjà le montant principal prêté. Ensuite, pour ces pays pauvres et très endettés, il est inhumain d’appliquer des taux d’intérêt dépassant 0,25%, si l’on accepte de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Enfin, il s’agit souvent de prêts n’ayant pas servi l’intérêt des populations, et les bailleurs de fonds se retrouvent donc complices de cet usage impropre : ils ne doivent alors s’en prendre qu’à leurs complices. Quant au peuple indûment endetté, il serait en droit de refuser de rembourser ces prêts qui sont civiquement entachés de nullité; et si ces prêts scélérats sont déjà

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