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Marché de la monnaie

Cours : Marché de la monnaie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2018  •  Cours  •  6 070 Mots (25 Pages)  •  446 Vues

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Chapitre 1 : Marché de la monnaie

I – Fonctions et formes

La monnaie est définie par trois fonctions :

– Réserve de valeur (achats différés dans le temps. Toutefois, cette fonction n’est vraie qu’à court terme ; à long terme, l’inflation constitue une érosion de la valeur réelle de la monnaie. Nous pourrions ajouter que la majorité des biens durables, si ce n’est tous, peuvent être considérés comme réserve de valeur puisqu’ils peuvent être achetés et revendus ultérieurement transférant par conséquent le pouvoir d’achat dans le temps.)

– Intermédiaire des échanges (échanges plus aisés en palliant au problème de la double coïncidence des besoins et en réduisant les coûts de transaction liés à la recherche de partenaires adéquats. En l’absence de monnaie, seul le troc permet de réaliser des échanges sous deux conditions fort contraignantes, à savoir la double coïncidence des besoins mentionnés précédemment – les deux agents économiques désirent le bien de l’autre – et un échange respectant une certaine équité – dans des proportions correctes sachant que les biens ne sont pas divisibles.)

– Unité de compte (transparence des prix. Les prix, créances et dettes sont libellés en unités monétaires.)

La monnaie marchandise, terme fort peu connu, correspond à la monnaie frappée dans un matériau ayant une valeur intrinsèque, c’est-à-dire qu’elle est utile pour la production et la consommation. Le matériau le plus utilisé pour cette fonction est l’or. L’or a servi de monnaie pendant des millénaires. La difficulté de la monnaie marchandise a souvent été que la valeur de chaque pièce fluctuait en raison des variations de prix des métaux.

Loi de Gresham : « La mauvaise monnaie chasse la bonne. »

La mauvaise monnaie désigne la monnaie surévaluée, c’est-à-dire celle dont la valeur faciale est supérieure à sa valeur réelle. La définition de la bonne monnaie n’est pas à fournir puisqu’elle va de soi dorénavant.

Considérons une économie inscrite dans un contexte de bimétallisme – système monétaire reconnaissant deux parités métalliques légales, dont les monnaies concernées sont les onces d’argent et d’or. Supposons que le cours légal fixe soit d’une once d’or pour douze onces d’argent. Quelques temps plus tard, l’or devenant plus abondant, une unité d’or vaut dix unités d’argent. L’or est par conséquent surévalué. Les agents ont intérêt de procéder comme suit face à cette fluctuation des métaux :

  1. Spéculer sur une réévaluation de l’argent en apportant les onces d’or en banque pour obtenir des onces d’argent puis thésauriser ces derniers jusqu’à réévaluation du cours légal.
  2. Payer les biens avec les onces d’or et thésauriser ou vendre les onces d’argent sur le marché du métal afin d’obtenir de l’or. Les onces d’argent disparaîtront de l’économie.

[pic 1]

  1. Avec dix onces d’or, l’agent les apporte en banque pour obtenir cent vingt onces d’argent. Après réévaluation du cours légal, l’agent obtiendra douze onces d’or.
  2. Avec dix onces d’or, l’agent les vend sur le marché du métal pour douze onces d’or, soit plus qu’avec le cours légal du marché.

Dans les deux cas, l’agent utilise les onces d’or et thésaurise les onces d’argent. Ce dernier est condamné à disparaître jusqu’à réévaluation du cours légal. Les onces d’argent, monnaie sous-évaluée, constituent la bonne monnaie. Les onces d’or constituent quant à eux la mauvaise monnaie puisqu’elle est surévaluée.

La monnaie est caractérisée par deux types :

– Monnaie fiduciaire (monnaie dont la valeur faciale est supérieure à sa valeur intrinsèque et, afin de fournir une définition plus rigoureuse, j’ajouterai que sa valeur est basée sur la confiance que lui accorde ses utilisateurs ainsi que sur sa demande et offre. Je puis fournir comme exemple les billets de banque ou les pièces.)

– Monnaie scripturale (monnaie immatérielle ou, par expansion, le solde créditeur sur les comptes bancaires. Citons comme exemple les cartes de paiement, les chèques ou encore les prélèvements et virements.)

[pic 2]

Un large problème relatif à la monnaie marchandise, outre celui soulevé par Gresham, est le transport de celle-ci s’avérant souvent très lourdes et disposant d’une faible valeur, notamment lorsqu’elle est constituée de fer. J’ajoute également que le transport de monnaie est dangereux car susceptible d’être volé par les brigands. Pour pallier à ce problème, la Chine a eu l’idée fort ingénieuse, sous la dynastie Tang (618 – 907) de créer la monnaie-papier, et plus particulièrement les premiers billets sans cours légal et les billets à ordre, ce dernier désignant un écrit par lequel le débiteur s’engage à payer la somme due au créancier ou à une toute autre personne, le bénéficiaire, à une échéance donnée. Le bénéficiaire peut servir d’intermédiaire dans les échanges, à l’instar d’une banque. Au début du XIème siècle, sous la dynastie Liao, les premiers billets à cours légal, dont les techniques de création font appel à la gravure sur bois, sont créés sous le nom de Jiaozi.

L’apparition du premier billet de banque ne fut introduite que tardivement en Europe. Ce fut Marco Polo, lors d’un voyage en Asie, qui découvrit les billets de banque. Quelle en fut sa stupéfaction, qu’il ira même jusqu’à dire à son retour à Venise : « Le Grant Khan – prince en Asie centrale –  fait prendre pour monnoie escorces d’arbres qui semblent chartres. » Même les européens ne voulurent pas le croire ; il était inconcevable que la monnaie n’ait aucune valeur matérielle. Son introduction fut faîte fort longtemps après sa découverte, en 1661 à la Banque de Stockholm, prédécesseur de la Banque de Suède. Progressivement, d’autres pays suivirent jusqu’à ce que tous l’eurent adoptée.

Le 15 août 1971, le système de monométallisme et bimétallisme a totalement disparu quand les Etats-Unis ont abandonné la convertibilité-or de leur monnaie, qui depuis les Accords de Bretton Woods, servait de référence mondiale comme devise pour les banques centrales. Il ne faut surtout pas confondre l’abandon de la convertibilité-or – dollar ne pouvant plus s’échanger avec l’or – et l’abolition en 1973 de la parité du change fixe - monnaies indexées sur le dollar lui-même indexé sur l’or, deux mesures adoptées en 1944.

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