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Les crises économiques du capitalisme

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Par   •  30 Janvier 2013  •  Cours  •  2 814 Mots (12 Pages)  •  1 119 Vues

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Introduction

Le terme crise financière est relativement large et englobe à la fois les crises bancaires et les crises boursières, elle peut donc consister en une situation où les banques sont en manque de liquidités pour rembourser leurs créanciers ou bien dans une situation d’éclatement de bulle spéculative suite à une crise de confiance. Nous en connaissons actuellement une d’une gravité rarement atteinte dans laquelle ces deux situations ont été rencontrées. Cette crise financière puis économique s’est en effet déroulée en plusieurs phases. Elle s’est d’abord développée sur un marché, puis chez les banques avant de se propager aux différents marchés mondiaux et à l’économie réelle.

Si les crises sont parties intégrante du capitalisme et ont lieu de façon cyclique, elles sont en générale capable de s’éteindre seules. C’est le principe même du libéralisme économique, politique largement mise en avant ces dernières années, et dans laquelle le principe d’autorégulation forme la base. Or ce système a montré aujourd’hui ses limites.

I. Les mécanismes financiers à l’origine de la crise

Certains économistes estiment la date des premiers symptômes de la crise financière à mars 2007. C’est cependant durant le milieu de l’été 2007 que l’on a véritablement parlé de « crise ». Celle-ci est due à plusieurs éléments déclencheurs. On a bien sûr tous entendu parler de la fameuse « crise des subprimes » liée à la chute du marché immobilier américain. Mais ces mécanismes qui seront explicités dans la suite ne peuvent être les seuls responsables de la crise financière récente. Nous tenterons d’expliquer l’impact de certains autres éléments.

A. Les « subprimes », un risque sous-évalué

Les subprimes sont des prêts immobiliers, à taux variables et intérêts élevés, accordés aux Etats-Unis à des ménages aux revenus modestes. Dans le cas où ces ménages n’auraient plus les moyens de rembourser leurs crédits, la maison acheté avec serait saisie par la banque. Ces crédits sont donc en théorie sûr pour les banques, tant que les prix de l’immobilier sont augmentation régulière, malgré le risque de solvabilité des emprunteurs. Ce type de crédit a eu un tel succès qu’il représentait 24% des nouveaux crédits immobilier octroyés en 2006. C’est pourquoi le taux d’endettement des ménages américains était devenu largement supérieur à celui des ménages européens.

Ces prêts ont été octroyés par des courtiers qui n’étaient pas des banques, donc non soumis à la même réglementation et surveillance qu’elles. C’est pourquoi, dans un environnement où les investisseurs cherchent à maximiser leurs profits, le risque de ces « subprimes » a été sous-estimé. Leur modèle permettait de réaliser des bénéfices importants tant que tout allait bien grâce à un fort effet de levier (prêt accordé par unité de fond propre). Ces agences, aussi appelées « SIV », empruntaient à très court terme et finançaient des produits structurés à long terme.

Ce système marchait donc très bien et attirait les investisseurs qui recherchaient des bénéfices élevés jusqu’en 2007. Durant l’été de cette même année, la hausse des taux directeurs a entrainé une hausse des taux d’intérêts de ces crédits, à tel point que les ménages n’étaient plus en mesure de les rembourser. Parallèlement, la baisse de la demande sur le marché de l’immobilier américain a entrainé une chute des prix des logements. Le nombre de ménages insolvable ayant explosé, les banques se sont retrouvées avec de nombreux biens immobilier sans avoir la possibilité de les vendre ou alors à des pris très en deçà des prêts ce qui accentue encore la crise immobilière. Ces agences de crédits ont donc perdu des sommes importantes et se sont retrouvés sans liquidités. C’est ce qui a provoqué leurs faillites. Ce système a donc fonctionné tant que deux hypothèses étaient respectées, la hausse continue du marché de l’immobilier et un taux directeur bas, hypothèses impossibles à respecter sur le long terme.

B. Le rôle de la politique monétaire américaine

Il ne serait pas juste de rejeter la faute entièrement sur les établissements qui ont accordés les crédits « subprimes ». Depuis plusieurs années, les Etats-Unis et notamment la Réserve fédérale américaine (Fed) ont adopté une politique monétaire trop accommodante. En effet, depuis la crise financière due à l’explosion de la bulle internet, la Fed avait baissé son taux directeur à 1% et l’a maintenu à ce niveau ce qui provoqué une création monétaire trop forte et une bulle sur le marché de l’immobilier et des matières premières. Le gouvernement américain a également encouragé l’accord de prêts à des ménages en réalité non solvables.

En 2006, le Fed, pour éviter une inflation trop forte, a fait passer son taux directeur de 1% à 5%. C’est cette mesure qui a provoqué un dégonflement de la bulle sur le marché de l’immobilier et surtout augmenté le coût des crédits « subprimes » pour les particuliers les rendant ainsi dans l’incapacité de payer leurs mensualités.

La crise des « subprimes » est donc due, non seulement à une innovation financière de plus en plus complexe et risquée, mais aussi à une politique monétaire et économique américaine trop laxiste, qui a prônée le libéralisme et la déréglementation financière et qui en paye aujourd’hui les conséquences. Mais comment se fait-il que cette crise, pourtant localisée à un marché, celui de l’immobilier et des crédits immobiliers, soit parvenue à impactée l’économie mondiale ?

II. La transformation en crise systémique

En quelques semaines, cette crise s’est propagée à l’ensemble des marchés et systèmes bancaires mondiaux. Cette crise d’abord locale a été capable d’impacter toute la planète grâce à l’enchevêtrement des établissements bancaires et des marchés. En effet des titres contenant des « subprimes » étaient négociés sur tous les marchés mondiaux.

A. Une crise de liquidité

Ces crédits « subprimes » à risque ont été associés à des crédits sains grâce au système de la titrisation et négociés sur les marchés financiers. Ces produits structurés étaient d’une extrême complexité et donc difficile à comprendre pour un investisseur normal. Ils ont alors fait l’objet d’une notation réalisée par des agences spécialisées.

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