Les Gains De Productivité

Introduction

Dans le cadre de l'activité classique de l'entreprise et en particulier dans celui de la mondialisation dans laquelle elle s'insère, l'entreprise cherche à réduire ses coûts de production et à améliorer l'organisation de celle-ci dans le but de dégager des gains de productivité (rapport entre les biens produits et les facteurs de production utilisés). Il est en effet nécessaire de faire évoluer l'activité dans le but d'être compétitif. Lorsque l'entreprise voit ses gains de productivité augmenter, l'ensemble des agents économiques en bénéficie, notamment les autres entreprises, les ménages et l'État. Toutefois, des problèmes peuvent se poser.

Nous allons montrer dans les développements suivants quels sont les effets de ces gains de productivité sur les différents agents économiques que nous venons d'évoquer.

I. Les conséquences pour l'entreprise

L'entreprise, lorsque les gains de productivité augmentent, c'est-à-dire que le rapport entre la production et les moyens mis en œuvre s'améliore, voit ses coûts de production diminuer. Par conséquent, les prix de vente des produits peuvent être baissés, ce qui permet d'attirer plus facilement les clients. Dans ces conditions, l'entreprise pourra accroître ses parts de marché. Les sommes dégagées par ces gains de productivité permettent de faire des profits qui seront distribués aux actionnaires. S'il s'agit d'une société cotée en Bourse, les dividendes importants attireront les capitaux qui serviront à l'entreprise pour ses investissements stratégiques. Les sommes obtenues par les gains de productivité sont utilisées pour améliorer à nouveau la combinaison productive de l'entreprise, un cercle vertueux se mettant en place. Lorsque l'entreprise investit, elle achète des équipements technologiquement plus efficaces, ce qui lui permet de produire des biens et des services de meilleure qualité. D'un autre côté, elle peut investir dans l'innovation et, par ce biais, obtenir des avantages qui lui permettront d'être au même niveau que ses concurrents ou de les devancer. Lorsque l'entreprise est compétitive, parce que ses gains de productivité lui permettent d'affronter facilement ses concurrents, ses partenaires, banquiers et fournisseurs, lui accordent leur confiance. De cette façon, elle est à même de mieux négocier dans ses relations d'affaires ou pour ses emprunts. En effet, lorsque les finances de l'entreprise sont assainies, sa solvabilité lui permet de discuter avec assurance avec l'ensemble de ses partenaires professionnels. Du point de vue de la gestion technique, l'amélioration de la combinaison productive pose souvent un problème pratique car il est nécessaire de réorganiser l'entreprise, ce qui peut s'avérer complexe. D'autre part, ces réorganisations ont souvent un impact sur le personnel qui doit s'adapter, ce qui peut engendrer des frictions sociales.

II. L'impact sur les autres agents

Si l'on envisage les ménages sous l'angle de l'actionnariat, il est évident que les gains de productivité vont engendrer une augmentation des revenus par le biais des dividendes versés ou de la valorisation des actions. En matière d'emploi, des phénomènes contradictoires peuvent être mis en exergue. Tout d'abord, lorsque l'entreprise accroît ses parts de marché, elle produit plus et, par conséquent, offre des emplois. D'un autre côté, l'amélioration de la combinaison productive entraîne l'achat de machines plus sophistiquées et la restructuration plus rationnelle des services. Cela engendre un besoin moins important de main-d'œuvre, ce qui débouche sur des pertes d'emplois. Dans un autre registre, si les entreprises gagnent plus d'argent, elles peuvent en faire bénéficier leurs salariés par le biais d'augmentations de salaire et de primes diverses. Il arrive toutefois que ces gains de productivité soient dus à la compression des rémunérations de façon à baisser les coûts de production. Il arrive également que ces gains de productivité proviennent des délocalisations qui permettent de réduire les coûts de production, notamment le coût du travail. Dans ces conditions, les salariés du pays d'origine en subiront les conséquences directes par le chômage qu'ils connaîtront. Lorsque les biens de productivité des entreprises augmentent, l'État en bénéficie de plusieurs façons. D'une part, les prix des produits étant plus compétitifs, le niveau global de l'inflation est faible. Les emplois créés permettent de réduire le chômage. L'État bénéficie de ressources fiscales plus importantes (impôt sur les sociétés) qui lui permettent de réduire son déficit budgétaire et, par suite, sa dette publique. D'un point de vue plus global, le climat social s'améliore et les mécontentements potentiels régressent. L'État ou les collectivités n'ayant pas à soutenir les entreprises peuvent utiliser l'argent économisé pour en faire bénéficier les citoyens. Ces sommes peuvent également être investies dans

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