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Le royaume de Louis XIV

Commentaire d'oeuvre : Le royaume de Louis XIV. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Septembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 659 Mots (7 Pages)  •  795 Vues

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Lorsque Louis XIV meurt en 1715 à Versailles, il laisse à son successeur, Louis XV, une économie relativement prospère en dépit de la misère populaire, mais un Etat au bord de la banqueroute. Le dramatique « grand hiver » de 1709, qui provoque une pénurie décimant les populations européennes, a laissé place aux belles récoltes à partir de 1714. L'expansion de la marine marchande a favorisé un intense trafic avec la Chine et les ports sud-américains. Le commerce avec la Louisiane s'est développé. Après les dures années de la guerre de Succession d'Espagne, la France sort grandie sur le plan territorial. Elle possède la première armée d'Europe et ses frontières renforcées mettront obstacle, pour un siècle, à toute invasion étrangère.

Mais le royaume pèche par ses finances. De façon dramatique. Vingt ans de guerres, l'absence d'organismes de crédit dignes de ce nom ainsi que l'inefficace - et inéquitable - répartition des impôts n'ont fait qu'aggraver le déséquilibre. En 1715, les recettes fiscales ordinaires ne s'élèvent qu'à 69 millions de livres, alors que la dette constituée du royaume dépasse les 2 milliards de livres et la dette flottante les 700 millions ! C'est pour éviter la faillite de l'Etat que le régent, Philippe d'Orléans, fait appel en 1716 au financier écossais John Law. Celui-ci préconise de décourager l'épargne stérile et de stimuler l'investissement productif, qui, à terme, doit permettre d'accroître les richesses et d'éteindre la dette publique. Il met sur pied un système ingénieux de commerce par actions, mais les émissions successives de billets et les montages financiers douteux auxquels se livre l'Ecossais provoquent en 1720 la faillite du « système de Law » et la ruine de nombreux épargnants (voir encadré). Cette banqueroute jette un discrédit durable sur le billet de banque lui-même, entravant la création d'un véritable système bancaire, qui fera défaut en France jusqu'au milieu du xixe siècle. Dans le même temps, cette folle spéculation a favorisé les initiatives et est à l'origine de la croissance que connaît la France du xviiie siècle, tout en faisant le lit de la Révolution de 1789.

Si l'Angleterre prend au début du XVIIIe siècle une avance considérable, l'économie française n'est pas immobile. Des entreprises « capitalistes » voient le jour dans le textile ou les industries d'armement. Pour autant, les prérogatives dont disposent la noblesse et le clergé constituent des entraves au développement économique. La taille et la dîme, qui continuent à peser sur les revenus des paysans, les taxes et les péages (privés ou publics), qui frappent la circulation des marchandises, et les exemptions fiscales, dont bénéficient ces deux ordres privilégiés, engendrent un sentiment d'injustice dans le tiers état et la bourgeoisie autant qu'ils expliquent le déficit structurel et croissant des finances publiques. Il apparaît ainsi de plus en plus clairement que la dette publique consécutive, à partir de 1740, aux dépenses des guerres de Succession d'Autriche et de Sept Ans ne saurait être réduite à zéro par les expédients habituels - emprunts ou ventes d'offices -, mais seulement par une profonde réforme fiscale introduisant l'égalité de tous face à l'impôt. En 1749, la tentative du contrôleur général des Finances, Machault d'Arnouville, d'établir un prélèvement d'un vingtième sur tous les revenus sans distinction tourne court. Elle se heurte à la vive opposition de tous les privilégiés - clergé, noblesse, Etats provinciaux et parlementaires - qui, usant de leur droit de remontrance, refuseront l'enregistrement de l'édit de création. Cette levée de boucliers sera suivie de beaucoup d'autres jusqu'à la Révolution

Histoire et société:

Le règne de Louis XIV avait marqué l'apogée de la monarchie française; le XVIIIe siècle voit son déclin et sa chute. La Régence du duc d'Orléans se traduit par le relâchement des mœurs et aussi de l'autorité. Louis XV ne mérite plus d'être surnommé le « bien-aimé ». La France est obligée de céder l'Inde et le Canada à l'Angleterre. Les difficultés financières s'accroissent et précipitent le mouvement de contestation politique. Louis XVI tente de timides réformes, mais il se heurte à l'opposition des nobles, soucieux de leurs privilèges. L'agitation politique oblige le roi à reunir les États généraux. Le Tiers-État amorce la dynamique révolutionnaire avec la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789.

Sur le plan social et culturel, la Cour cesse d'être le centre du pays et la source de l'opinion. Le mouvement des idées se fait contre elle. Les salons, les cafés et les clubs sont les nouveaux foyers de la vie intellectuelle.

Les salons entretiennent le goût de la conversation brillante; ils suscitent parmi ceux qui les fréquentent, gens du monde et philosophes, une émulation d'esprit et favorisent la hardiesse de la pensée. Les plus connus sont ceux de Mme de Tencin où l'on discute des idées nouvelles, de Mme du Deffand qui encourage les Encyclopédistes et de Mme Geoffrin, célèbre dans toute l'Europe. On échange également des idées dans les cafés, dont le plus fameux est le café Procope, et dans les clubs où des esprits sérieux et soucieux de progrès s'intéressent aux problèmes politiques.

C'est l'âge

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