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Le marché du travail.

Analyse sectorielle : Le marché du travail.. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mars 2015  •  Analyse sectorielle  •  1 617 Mots (7 Pages)  •  470 Vues

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Dès lors que le marché du travail ne participe pas à la détermination de l'équilibre global, on peut imaginer que le couple (Y,i) corresponde à un "équilibre de sous emploi". C'est du moins la conclusion qui intéresse les concepteurs du modèle IS-LM. Hicks visait clairement à construire un modèle qui pose la question de l'intervention publique : quelles politiques peuvent nous rapprocher du plein-emploi ?

Le "trait d'union" entre les différents marchés est le taux d'intérêt car le taux d'intérêt joue un rôle dans les fonctions de production (c'est lui qui détermine le seuil de rentabilité des activités en deçà duquel les entreprises ne doivent plus investir) et sur le marché des capitaux (puisque ce marché est le marché des "fonds prêtables" et que les détenteurs de revenus peuvent arbitrer entre consommer ou épargner en fonction de la plus ou moins grande rémunération qu'on leur propose sur ce marché en se privant d'une consommation immédiate). C'est donc autour du taux d'intérêt, véritable "confluent" de l'économie réelle et de l'économie des capitaux, que s'organise la synthèse que propose le modèle IS-LM.

Utilisations du modèle

1. La version de base consiste en une reformulation conjointe de la théorie néoclassique et de la théorie keynésienne destinée à permettre leur comparaison terme à terme. Deux oppositions apparaissent :

·- Contrairement à l'hypothèse dichotomique chère aux néoclassiques (sphère réelle/sphère monétaire), il y a interaction entre le marché des biens et le marché de la monnaie

- Il n'existe pas de marché du travail pour garantir la réalisation du plein emploi, alors qu'il s'agit là d'un pilier du modèle néoclassique.

2. Le modèle IS-LM est traditionnellement utilisé pour représenter les effets de la politique économique. Avec ses diverses "boites" qui se connectent entre elles, le modèle IS-LM procure en effet un cadre d'ensemble pédagogique si l'on est capable de discerner en quoi la modification d'un paramètre ou la prise d'une mesure fait bouger les diverses courbes qui le composent. C'est ainsi qu'il a été traditionnellement utilisé pour illustrer l'effet d'une politique budgétaire expansive, d'une offre de monnaie plus accommodante, etc.

- Une politique d'augmentation de la masse monétaire se traduit par un déplacement de la courbe LM vers la droite ; on constate qu'elle est d'autant plus efficace que l'on s'éloigne de la "trappe à liquidité".

- Une politique budgétaire d'augmentation de la dépense se traduit par un déplacement vers la droite de la courbe IS : cette fois, la politique menée est d'autant plus efficace que l'on s'éloigne de la "zone classique" où il y éviction complète de l'investissement privé par l'investissement public.

Et le marché du travail ?

Dans le modèle IS-LM l'équilibre se détermine sans faire appel au marché du travail. Ceci peut surprendre mais reflète bien l'essence de la "percée Keynésienne".

Dans la vision classique, le marché du travail est le lieu où se déterminent les revenus des salariés. Ces revenus entrent dans la détermination de leur consommation et par ce canal s'effectue une connexion avec le marché du travail et le marché des biens, donc le niveau de production.

Dans la vision keynésienne l'équilibre se détermine à partir de la demande globale. Celle-ci comprend les revenus salariaux mais peut avoir une composante autonome ou exogène, impulsée par la dépense publique par exemple. La demande globale est donc un concept "englobant" et pour partie "pilotable" qui incorpore la contribution des salaires mais dont le total peut être déconnecté des salaires. Il est logique, dans ces conditions, que le marché du travail n'intervienne pas ex-ante, directement, dans la détermination de l'équilibre général. Ex post en revanche, le niveau de production effectivement atteint influence le nombre d'heures travaillées, donc l'équilibre sur le marché du travail. Au total, le marché du travail est connecté aux autres, mais sous forme d'une relation de conséquence et non de causalité réciproque.

Le modèle IS-LM est-il keynésien au sens des idées énoncées par Keynes dans sa Théorie générale ?

Keynes connaissait Hicks et a reconnu son interprétation comme valable. Il l'a critiquée, mais l'a trouvée assez vraisemblable pour une version pragmatique de sa Théorie Générale. Hicks, de manière fidèle à la TG, offre une vue globale de l'économie. Il base LM sur la préférence à la liquidité et les encaisses de précaution, de transaction et de spéculation. Il respecte aussi le concept de trappe à liquidité. L'idée qu'une hausse de la masse monétaire agit sur le niveau d'emploi est également keynésienne : pour les classiques, la monnaie est un voile. De la découlent la possibilité, les moyens et les effets de l'intervention de l'Etat, centrale dans la TG et le modèle IS-LM. Le modèle de Hicks est valable en courte période et en économie fermée, perspective dans laquelle se situe l'analyse de Keynes.

Qui critique l'interprétation de Hicks de la TG ? D'abord, la nouvelle école de Cambridge : Joan Robinson dans ses Hérésies économiques(1972), Kaldor, Kalecki… Ensuite, les post-keynésiens. On peut considérer qu'ils formulent deux types de critiques.

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