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Le Choix Du Conjoint

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Par   •  3 Mars 2015  •  2 253 Mots (10 Pages)  •  1 661 Vues

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Sujet : Le choix du conjoint

Intro :

-La notion de choix dans la recherche d’un conjoint est une notion récente. Elle naît au 19è siècle pour certains, avec l’apparition d’une forme de littérature romantique, diffusant des idées nouvelles d’amour et de sentiment. Dans les familles dites traditionnelles, sous l’Ancien Régime, le choix est lié aux biens, à la dot, au nom, et même à la propriété de la terre. Le mariage jouait un rôle essentiel en regard de la reproduction de la société dans ses structures et en particulier pour assurer la stabilité des hiérarchies, des pouvoirs et des fortunes.

-Louis Roussel dans « Famille Incertaine » souligne que ce régime démographique se caractérisait par le fait qu’il était subi : en ses termes « la vie ne cessait d’être précaire ; on acceptait les enfants « que le ciel envoyait » ; on se mariait suivant la coutume. Tout n’était pas dit à la naissance, mais peu d ‘évènements, jusqu’à la mort, relevaient d’une décision ».

-Les temps ont changé, et on n’échange plus aujourd’hui ni des biens, ni des noms, ni des territoires mais des sentiments. On parle de « Coup de foudre », âme sœur, c’est le hasard qui fait la rencontre, le « Destin ».C’est en tout cas l’impression populaire.

Problématique : Est-ce vraiment le cas ? Le choix du conjoint est-il simplement un choix amoureux ?

Plan : On peut donc mettre en avant les contraintes traditionnelles qui faisaient de cette décision non un choix, mais une obligation Puis se demandes quels sont les arguments qui tendent à dire que le choix du conjoint serait aujourd’hui un choix amoureux. Et enfin se demander quelles contraintes sociales s’exercent aujourd’hui sur les individus, et pourquoi on ne peut toujours pas parler de choix.

I- MARIAGE, PROHIBITION DE L’INCESTE ET ENDOGAMIE : le milieu social impose le choix du conjoint selon ses propres règles

Comme l’écrit Lévi-Strauss en 1956, « le mariage n’est pas, n’est jamais et ne peut pas être une affaire privée ». C’est l’un des premiers sociologues qui, au milieu du XXème siècle, souligne le caractère social du mariage et tente d’en faire l’analyse en se laissant de côté tout jugement normatif, et en suivant la méthode de Durkheim consistant à « traiter les faits sociaux comme des choses »

A) La prohibition de l’inceste : une contrainte sociale universelle qui souligne la fonction essentiellement sociale de la mise en couple

1949 : Structures élémentaires de la parenté -> étude de la prohibition de l’inceste, Lévi-Strauss cherche les causes de ce tabou qui présente à la fois les caractères du fait biologique (universel) et du fait social (coercition) :

- Rejet des thèses de nature biologique (consanguinité), il reprend la définition de Durkheim en montrant que liens de parenté définis non par des critères biologiques, mais selon des règles propres à chaque société

- Rejet des thèses de nature psychologiques (dégoût inné, manque d’attractivité sexuelle) : chez certaines tribus, comme les Héhé, époux élevés ensemble et cela augmente le lien affectif entre eux + il n’y aurait alors pas besoin de règles

Conclusion : la prohibition de l’inceste a en fait une cause sociale, le mariage permet l’échange, le lien social. Ainsi, pour F. Hériter : « cette loi, dont l’énoncé est négatif, signifie une réalité positive, celle de l’échange fondateur et pacificateur entre les groupes ».Aujourd’hui, même si l’inceste n’est plus spécifiquement interdit par la législation, la coercition se poursuit par la réprobation du tout social sur ce genre de relations

B) Le choix du conjoint « sur critères sociaux » : une endogamie certaine

-Même si m’endogamie au sein de la même famille n’est pas acceptée, le conjoint appartient presque toujours de même milieu social (exemple : même rang de de noblesse auparavant) -> Avant : pratique de l’endogamie (obligation de choisir un conjoint du même milieu).

Transition : Mais aujourd’hui, on serait plus libre pour choisir, plus de dot, une aristocratie qui a quasiment disparue : place au choix amoureux ?

II- Le choix du conjoint semble aujourd'hui libéré de toute contrainte sociale, et au contraire basé sur un sentiment amoureux.

-Individu soumis, dans le choix de son conjoint, à une pression sociale qui tend à favoriser. Mais l’apparition de la famille nucléaire (Parsons : famille de + en + petite mais fondée sur des liens affectifs) ainsi que le processus d’individualisation qui touche toutes les sphères de la société mettent en avant le fait que l’individu en quête d’autonomie y compris dans les choix de vie décisifs comme celui du conjoint  un individu libéré des contraintes sociales ?

A) De nouveaux couples davantage fondés sur le lien affectif

-XVII-XVIIIème siècles : mariages amoureux apparaissent : début d’une désinstitutionalisation des relations amoureuses, peu à peu se mettre en couple devient une affaire privée.

-Baisse du nombre de mariages et PACS instauré en 1999 : en 2010 on compte 3 PACS pour 1 mariages, or PACS= union moins solennelle et moins visible socialement.

-Les relations de couple deviennent l’objet d’un engagement personnel, le couple devient contractuel

-Choix du conjoint sur des critères d’appréciation individuels :

-Couple souvent formé avant le mariage (dans 90% des cas aujourd'hui , contre 15% en 1965)= pas besoin de l’ « approbation » de la société pour choisir et s’engager avec son conjoint

-Fin années 60 : début cohabitation avant mariage

-Fin 70 : fin du tabou sur les relations sexuelles hors mariage

-> On se donne le droit de « tester » avant de faire le choix définitif

+ Les rapports amoureux eux-mêmes évoluent : « féminisation de l’amour » (CANCIAN), qui devient + affectif, moins lié à des considérations sexuelles ou de statut social

B) La désinstitutionalisation du mariage dans un contexte de renouvellement du modèle familial : une mise en couple de moins en moins décisive.

Paradoxalement, des relations sont de + en + éphémères :

-1975 : divorce par consentement mutuel  augmentation du nombre de divorces : moins de 3 divorces

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