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La thésaurisation

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Par   •  20 Juillet 2014  •  9 708 Mots (39 Pages)  •  661 Vues

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La thésaurisation n’est pas un mal !

La thésaurisation n’est pas en elle-même un fléau. Au contraire, elle est un outil naturel de régulation économique.

On entend souvent dire que la thésaurisation est intrinsèquement une plaie pour l’économie ou qu’il ne faut pas que l’argent dorme. Cette erreur est faite parce qu’on confond à tort monnaie et ressource. La monnaie (euro, or, argent, bitcoin, etc.) n’est que ce qui permet d’acheter des ressources, elle n’est pas une ressource elle-même (ou à la marge pour le cas des métaux). Examinons en quoi cette distinction est importante.

Dans le scrutin mondial et permanent qu’est l’économie, je vote avec mes unités de monnaie. Quand je consomme, je vote pour exploiter davantage la structure de production existante. Quand j’investis dans une entreprise, je vote pour allonger la structure de production, c’est-à-dire pour créer, inventer de nouveaux détours de production qui permettront à terme de fabriquer plus avec moins ou de fabriquer quelque chose de nouveau, engendrant la croissance économique.

Quand je thésaurise, je m’abstiens dans le vote sur la façon d’utiliser les ressources. On pourra rétorquer que si personne n’investit et que tout le monde thésaurise, il n’y aura plus de croissance économique. C’est vrai. Mais cela est hautement improbable car moins il y aura d’investissement par rapport à la consommation, plus l’investissement sera rémunérateur, simplement parce que ce qui est rare et demandé est cher.

De plus, la diminution de la circulation de la monnaie générée par la thésaurisation a pour effet de faire baisser les prix, selon l’égalité de la théorie quantitative : Quantité de monnaie × Vitesse de circulation de la monnaie = Niveau des prix × Production. En particulier, thésauriser au lieu d’investir va faire baisser les prix des biens de capitaux, car ces biens sont ceux achetés par les investisseurs. En conséquence, l’espérance de rentabilité augmentera, ce qui incitera ceux qui détiennent de la monnaie à investir.

On voit ici que, dans le cadre d’un marché libre, un équilibre thésaurisation/investissement s’installe.

Examinons maintenant l’impact des politiques publiques.

La taxation des revenus du capital aura tendance à augmenter la thésaurisation de la monnaie et la consommation au détriment de l’investissement, et finalement à augmenter le rapport consommation/investissement, faisant baisser la croissance économique. Ironie du sort, cela aura aussi pour effet d’augmenter la rémunération du capital investi, renforçant ainsi dans un cycle infernal la volonté de taxation, réduisant encore les perspectives de croissance économique, et augmentant de nouveau les revenus du capital investi pour restaurer le retour sur investissement après impôt.

À l’inverse, la création monétaire opérée par les Banques Centrales décourage les épargnants de thésauriser, car la monnaie perd alors de sa valeur jour après jour. Ils sont donc enclins à investir en bourse ou dans l’immobilier, trop souvent de manière inconsidérée. Comme si les épargnants devaient voter même s’ils n’ont pas d’opinion. Ce phénomène génère des bulles, du moins il les amplifie. Les emprunts d’États sont également un refuge pour les épargnants, sous l’effet d’une réglementation qui favorise ce placement : l’investissement est alors essentiellement improductif et gaspille donc des ressources. On peut d’ailleurs craindre l’éclatement prochain d’une bulle des dettes d’État, sous une forme ou sous une autre.

Nous avons vu que la thésaurisation n’est pas en elle-même un fléau. Au contraire, elle est un outil naturel de régulation économique. La dérégulation de l’économie vient de sa manipulation par les pouvoirs publics. D’une part, ils la favorisent par la fiscalité. D’autre part, ils la découragent par la politique monétaire. Malheureusement, ces deux interventions ne se compensent pas : il en résulte à la fois une baisse structurelle de la croissance économique et des formations de bulles à répétition. En définitive, ces politiques ne font que changer l’emploi des ressources en retirant à ceux qui sont capables de les exploiter au mieux pour en confier au pouvoir politique, à ses proches, ou au commun des mortels qui ne sait pas comment les utiliser.

Les effets de la thésaurisation sur l'Économie : théorie keynésienne de la thésaurisation

En 1936, Keynes théorise l'impact de la thésaurisation sur le Revenu au moyen de son concept de trappe à liquidité. En deçà d'un certain taux d'intérêt, la demande de monnaie à des fins de spéculation devient infinie et crée ainsi une rigidité à la baisse des taux d'intérêt. Cette demande de monnaie à des fins de spéculation s'ajoute à la demande de monnaie à des fins de transaction et de précaution, qui détermine le niveau d'épargne des agents. Par le biais du mécanisme du multiplicateur, ce surplus d'épargne va diminuer la consommation puis l'investissement, du fait d'anticipations négatives (sur la consommation) des entrepreneurs, et, in fine, le Revenu National.

Les facteurs de la croissance économique

La croissance économique désigne l'augmentation du produit intérieur brut PIB) sur une période d'un an. Selon l'utilisation qui est faite des facteurs de production (le capital et le travail), la croissance économique peut être soit intensive, soit extensive :

• la croissance intensive : elle désigne une utilisation plus efficace des facteurs de production, elle repose alors sur les gains de productivité et les rendements d'échelle sont croissants ;

• la croissance extensive : elle renvoie à une croissance proportionnelle à l'augmentation de la quantité de facteurs de production utilisés, elle repose alors sur une croissance du capital et du travail utilisée et les rendements d'échelle sont constants (l'échelle a un impact nul sur l'efficacité de la production).

L'un des premiers facteurs de la croissance est le travail. Il est possible donc d'augmenter les niveaux de croissance économique en augmentant la population active (la population au travail). Il faut cependant que la durée de travail reste constante. De fait, la baisse du temps de travail peut venir contrebalancer l'augmentation du nombre d'actifs, l'effet sur la croissance étant alors nul. Or c'est justement le

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