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La tertiarisation et la croissance économique

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Par   •  5 Juin 2020  •  Dissertation  •  2 370 Mots (10 Pages)  •  737 Vues

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Tertiarisation et croissance économique dans les Pays Développés à Economie de Marché

        La crise sanitaire actuelle pousse les spécialistes à une vision tout à fait pessimiste concernant les prévisions en termes de croissance, le PIB français aurait ainsi chuté de près de 6%. Un retournement de la courbe de croissance qui n’est pas sans conséquences, à commencer sur le secteur des services très développé en France et dans l’ensemble des pays développés.

La tertiarisation désigne un processus d’orientation des économies vers le troisième secteur qui est celui des services. De son côté la croissance économique correspond à une augmentation de la production de biens et de services par un pays sur un territoire donné sur une courte ou longue période.

La tertiarisation est un phénomène décrit par des auteurs comme Bell et Sauvy à partir des années 1970, nous sommes alors dans l’âge d’or de la croissance économique : la période des Trente Glorieuses. Il ne fait alors aucun doute que la croissance a porté le phénomène de tertiarisation, tout comme plus récemment nous assistons à une reformulation de l’économie servicielle du fait des préoccupations environnementales et surtout de la crise de 2008. Ainsi que la croissance soit dynamique ou plus timide, elle a permis la tertiarisation des économies et par la suite des évolutions dans ce secteur même. A contrario, l’impact de la tertiarisation sur l’économie est tout aussi important notamment en partant du postulat des analyses traditionnelles qui voient en la tertiarisation une menace pour l’économie, mais cette affirmation est aujourd’hui tout à fait remise en cause par le mouvement de la nouvelle économie qui trouve en la tertiarisation un impact tout à fait positif sur la croissance. Une thèse accréditée également par les faits, ainsi dans une certaine mesure les effets de la tertiarisation sur l’emploi sont bons. Dans une logique de long terme, la tertiarisation est facteur de croissance, malgré les déséquilibres courtermistes causés.

Nous étudierons dans un premier temps les effets de la croissance sur la tertiarisation et dans un second temps nous constaterons que la tertiarisation peut avoir un impact sur la croissance.

        La croissance a porté le processus de tertiarisation, et ce à partir de la période des Trente Glorieuses jusqu’à la fin du 20ème siècle, c’est ainsi que la tertiarisation a pu profiter du dynamisme de l’âge d’or de la croissance (A). Cependant depuis la crise de 2008, qui s’inscrit dans un contexte plus général d’affaiblissement de la croissance depuis les années 1970 avec une perte des gains de productivité, l’économie servicielle connaît une reformulation et révèle quelques limites (B).

        Entre 1950 et 1973, les pays développés à économie de marché entrent dans la période des Trente Glorieuses symbolisée par une intervention des Etats – un système financier stable – une croissance équilibrée pour Solow et des organismes mondiaux de régulation. Nous sommes dans les dernières années de gloire du capitalisme institutionnel et de l’ère des managers. Une gouvernance qui sera certes remise en cause dans les années 1980 par Friedman et son dogme libéral, mais qui sera néanmoins facteur de croissance durant son temps pour les économies. C’est ainsi que la France profitera pleinement du dynamisme de l’âge d’or de la croissance économique et accentuera son processus de tertiarisation.

Les Trente Glorieuses ont vu le développement d’une consommation de masse déjà engagée dans les années 1920 avec le développement du tayloro-fordisme. Une consommation de masse associée à la consommation à crédit qui a poussé à la segmentation des marchés, c’est ainsi que nous notons l’essor du secteur des services aux entreprises et des services aux personnes. D’un côté la tertiarisation se trouve renforcée par le phénomène de désindustrialisation constaté dans les pays développés à économie de marché : en France l’industrie a ainsi perdue près de 2 millions de travailleurs entre 1980 et 2008. Une main d’œuvre qui se retrouve conformément au processus de déversement de Sauvy (La machine et le chômage en 1980) dans le secteur tertiaire. D’un autre côté la tertiarisation se retrouve aussi renforcée du fait que sur un plan statistique l’externalisation est désormais comptabilisée dans l’activité de sociétés de services et non plus dans l’activité industrielle. La croissance des Trente Glorieuses a aussi permis un partage équitable des fruits de la croissance, les revenus ont donc pu augmenter, or quand les revenus augmentent, la consommation des biens supérieurs augmente plus vite que le revenu, avec une élasticité revenu de la demande supérieure à 1 (Engel).

Ensuite, depuis les années 1990, les services se sont développés et enrichis, désormais il demeure un produit vendu avec un ensemble de services : l’achat d’une voiture comprend aussi l’entretien ou par exemple aussi l’achat d’un téléphone comprend également l’entretien mais aussi le forfait téléphonique. Nous avons donc des bouquets de services qui sont présentés comme complémentaires. C’est dans cette logique que Lancaster formulera sa nouvelle théorie du consommateur : l’achat est de plus en plus déterminé par les services inclus dans le produit tout comme Veltz avec des biens industriels indissociables des services (La société hyper-industrielle en 2017).

        Depuis la crise de 2008, l’économie servicielle tend à se renouveler et subit les conséquences d’une croissance beaucoup plus timide que celle des Trente Glorieuses. C’est ainsi que différents phénomènes concourent à changer radicalement l’économie des services. En effet, depuis la crise des subprimes la demande est particulièrement peu dynamique et cette dernière s’associe à une reprise fragile des activités. C’est ainsi que la crise a poussé au développement du concept de Consummer to Consummer en témoigne AirBnB, laissant à l’abandon l’ancien modèle du Business to Consommer, les entreprises spécialisées dans les services en subissent alors les conséquences. Ensuite, les préoccupations environnementales, qui sont loin d’être récente en témoigne le rapport Meadows des années 1970, prennent une place de plus en plus importante et encouragent la location plutôt que la possession. Mais face à ces enjeux environnementaux, les consommateurs souhaitent aussi consommer de manière éclairer, là est bien un enjeu à saisir pour les entreprises servicielles qui doivent se réinventer. Il est essentiel aussi de citer le pilotage par l’aval, qui impose aux entreprises de répondre au plus près des demandes des consommateurs, un phénomène qui pousse à la naissance des « concept stores » : les Apple Stores. Enfin les TIC sont aussi un élément crucial en ce qu’ils permettent le développement de services à très forte valeur ajoutée : les entreprises doivent passe du modèle casse-réparation au modèle de maintenance pro-active, ce qui induit le développement de nombreux capteur par exemple pour indiquer une défaillance.

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