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La croissance est-elle une condition suffisante pour résorber le chômage

Dissertation : La croissance est-elle une condition suffisante pour résorber le chômage. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Novembre 2012  •  Dissertation  •  1 797 Mots (8 Pages)  •  1 860 Vues

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Sujet 16 :« La croissance est-elle une condition suffisante pour résorber le chômage ? »

Analyse du sujet et éléments d’introduction

Le nouveau millénaire nous gratifie d’une divine surprise. Le taux de chômage est repassé au-dessous de la barre des 9 %, et flirte avec les 8 % en 2001. Il faut remonter douze ans en arrière pour retrouver un tel niveau. De quoi réactiver les débats sur l’emploi et le chômage, et les espoirs d’un fléchissement significatif de celui-ci. Le retour de la croissance (à 3 %…) a suffi à retourner totalement les perceptions sur le problème. Les diagnostics sur la « fin du travail », qui dominaient la scène il y a encore peu de temps, ont été complètement éclipsés par un nouvel optimisme, enclin à pronostiquer tout au contraire la « fin du chômage » (cf. J. Boissonnat) à une brève échéance. D’où le questionnement à nouveau sur la capacité de la croissance à réaliser le miracle. L’exemple américain d’une croissance forte de plein emploi, surfant sur la vague de la nouvelle économie stimulant les imaginations. Le corrigé qui suit s’efforce de rassembler les principales idées, et de rappeler les diverses définitions, dimensions et mécanismes du chômage. Le plan répond directement à la question, de façon progressive, en trois parties.

Plan détaillé

I. Elle en constitue certainement une condition nécessaire

A. Logique de la relation croissance-emploi et chômage keynésien

1. Le volume d’emploi dépend fondamentalement du niveau d’activité. Dans la théorie keynésienne, l’emploi dépend directement de la croissance, qui dépend de l’intensité de la demande globale. Le chômage « keynésien » est toujours involontaire, et résulte seulement d’un ralentissement de l’activité. Cette définition conjoncturelle du chômage justifie la mise en œuvre de politiques économiques pour stimuler la croissance. Les modèles post-keynésiens (IS-LM…) mettent en scène des situations « d’équilibre de sous-emploi » dans lesquelles les politiques économiques interviennent pour stimuler l’activité et porter la croissance à un niveau qui assure le plein emploi. On a estimé dans les années 1960-70 que les politiques macroéconomiques de relance étaient de nature à résorber un chômage dont les racines étaient perçues à l’époque comme étant d’ordre purement conjoncturel.

2. La loi d’Okun a formalisé la relation croissance-chômage. Le keynésien A. Okun montre au début des années 60 que le chômage augmente chaque fois que la croissance effective (ou le PIB effectif) tombe au-dessous de la croissance potentielle (ou du PIB potentiel). Le gap d’Okun correspond à l’écart entre les deux (la croissance potentielle est celle qu’il serait possible d’obtenir si les facteurs étaient pleinement employés). La loi d’Okun montre que, pour les Etats-Unis de l’époque, tout accroissement du gap de trois points entre le PIB effectif et le PIB potentiel entraîne une augmentation du taux de chômage de un point au-dessus de son niveau « naturel ». En gros, une croissance de 3 % fait reculer le taux de chômage de 1 point.

B. Historiquement, la corrélation entre la croissance et l’emploi se vérifie globalement, mais son intensité est variable

1. Durant les Trente Glorieuses en France, la croissance moyenne, de l’ordre de 5 %, était associée à un taux de chômage inférieur à 2 %. Un chômage seulement frictionnel et assimilable au plein emploi. La relation croissance-emploi s’est dégradée ensuite. Dans les années 1980-90, une croissance moyenne de 2,5 % s’associe à un taux de chômage moyen d’environ 10 %. La sensibilité de l’emploi à la croissance est restée très forte aux Etats-Unis. Sur les vingt dernières années, il semble qu’une croissance de 2 % suffise à augmenter l’emploi d’un peu plus de 1 % (élasticité supérieure à 0,50), et à maintenir l’économie à un niveau proche du plein emploi.

2. Contredisant les pronostics sur « la fin du travail », la croissance est de nos jours redevenue plus riche en emplois dans tous les pays. La France a créé deux millions d’emplois entre 1996 et 2000, contre 750 000 entre 1986 et 1990, pour un accroissement de la production équivalent. Le seuil de déclenchement de la création d’emploi s’est abaissé. Il est vrai, les politiques d’emploi aidant (RTT, emplois-jeunes, allègement des charges).

II. … mais la croissance ne crée pas toujours des emplois

A. L’élasticité de l’emploi à la croissance dépend du progrès technique et du cycle de productivité

1. La croissance ne crée des emplois que si son rythme de progression est supérieur à celui de la productivité. Les entreprises sont contraintes dans ce cas à embaucher. Du moins si elles ne choisissent pas d’augmenter le temps de travail (heures supplémentaires), ou d’investir dans des équipements automatisés. En France, un taux de croissance de 4 % était nécessaire pour créer des emplois durant les Trente Glorieuses. 2,5 % suffisent à la fin des années 1980, et 1,5 % aujourd’hui. Ces chiffres correspondent aux gains de productivité moyens de chaque période. La croissance est redevenue plus extensive. D’une façon plus générale, le progrès technique à court terme peut détruire des emplois. Certaines innovations, portant la croissance, peuvent créer un « choc de productivité » et un chômage technologique. A. Sauvy a montré que, à long terme, le bilan en emplois du progrès technique était positif. La compensation s’opère à travers un « effet-prix » (les baisses de prix permises par les gains de productivité stimulent la demande et la production) et un « effet-revenu » (le surplus de

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