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La Nomenclature Des PCS Est -elle Un Outil Pertinent D'analyse De La Société Française

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Par   •  17 Juin 2013  •  2 376 Mots (10 Pages)  •  4 463 Vues

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Introduction

Toutes les sociétés, aussi bien primitives, traditionnelles qu’actuelles sont compartimentées. Il y a eu et il y aura toujours une différenciation sociale qui est un phénomène universel. Dans les sociétés traditionnelles, cette stratification était assez simple à caractériser : la société française de l’ancien régime était catégorisée en ordres, la société indienne était divisée en castres. Ces différents groupes sociaux étaient très nettement délimités. Il n’en est pas de même aujourd’hui. Les barrières entre les différents groupes sont beaucoup plus floues.

Depuis les années 50, l’INSEE a développé une grille d’analyse pour étudier le paysage social français et ses évolutions : la nomenclature des PCS (Professions et Catégories Socioprofessionnelles). Elle s’est alors imposée comme le principal outil d’analyse de la statistique sociale.

Au vu de l’importance de son utilisation, on peut se demander si la nomenclature des PCS est un outil pertinent d’analyse de la société française. En d’autres termes, est-ce un moyen qui permet de rendre compte de la stratification sociale et des inégalités ou différences sociales?

Pour répondre à cette question, nous dresserons un plan en deux parties. Tout d’abord, nous montrerons les qualités de cette grille d’analyse. Nous nous intéresserons à sa construction en montrant que les PCS sont le fruit d’évolutions socio-historiques ce qui leurs permet d’analyser les évolutions du paysage social français. Puis nous aborderons la nomenclature des PCS comme un outil composite qui classifie la population et met en valeur des caractéristiques propres à chaque groupe social.

Puis, nous présenterons les limites d’un tel outil en nous intéressant aux problèmes propres à la construction de la nomenclature ainsi qu’aux difficultés liées à la relation entre PCS et classes sociales.

I- Un outil qui, de par sa construction, permet d’analyser la société française

Dans un premier temps, nous nous attacherons à montrer que la nomenclature des PCS est un outil intéressant quant à l’analyse de la structure sociale française. En effet, c’est un moyen approprié de par sa construction qui est le produit de l’histoire. Ceci qui lui permet de mettre en valeur les évolutions du paysage social français. Mais c’est également un outil pour repérer les différents groupes sociaux et les inégalités qui s’y rapportent.

A- L’évolution du paysage social

Depuis le XIXème siècle, les statisticiens utilisent des nomenclatures socioprofessionnelles afin d’analyser la structure sociale française. Depuis 1982, cette classification a été baptisée PCS. Afin d’en comprendre les différentes catégorisations, il est nécessaire de tenir compte de son histoire.

Au XIXéme, les métiers sont la référence importante pour la classification socioprofessionnelle. A la fin du XIXème, une subdivision s’effectue entre salariat et non-salariat. A la fin des années 30, la logique des qualifications prend de l’importance ainsi que la distinction privé / public. Après la seconde guerre mondiale, les grilles sont rendues officielles par la classification Parodi. La nomenclature de 1952, élaborée par l’INSEE est le fruit de cette évolution. Elle sera elle-même remaniée en 1982 et 2003 afin de faire face aux mutations de la société française.

On voit donc que la grille de lecture des PCS à su s’adapter aux évolutions de la structure sociale française. Ainsi, lors du remaniement de 1982, des critiques de sociologues ont été prises en compte afin d’incorporer à la nomenclature des résultats sociologiques ayant affinés la connaissance de la société française. La catégorie "mineur" a par exemple disparu en raison des évolutions qu’a subit cette profession.

Grâce à cet outil, on peut observer les mutations du paysage social français. On peut notamment constater le déclin des PCS 1, 2 et 6. De 1949 à 1970, la population active dans l’agriculture est passée de 29,6 à 6% pour atteindre 5% en 1990. Parallèlement les catégories 3, 4 et 5 ont connu un essor. Les activités de services regroupaient 7,2 millions d’actifs en 1949 et 14,3 millions en 1990, soit près de 70 % de la population active. On peut également observer une forte féminisation de la population active : en 1906, 36% des femmes étaient actives contre 64,1% en 1997. Le taux d’activité des femmes se rapproche donc fortement de celui des hommes qui est de 79 %. Ce genre d’analyse ne peut être mené dans d’autres pays puisque la nomenclature de PCS est propre à la France.

On peut donc affirmer que cette codification des PCS est un outil d’analyse pertinent quant à l’analyse de la structure sociale qu’elle a su analyser et à laquelle elle a su s’adapter.

Toutefois, l’analyse de l’évolution de la structure française n’est qu’une utilisation de la nomenclature des PCS. Son but premier était de découper la population française en différents groupes sociaux. Nous montrerons ici que cet outil remplit son rôle.

B- Un outil composite qui catégorise la population française

L’objectif de l’INSEE était de former des groupes sociaux présentant une certaine homogénéité sociale. L’un des atouts de la nomenclature des PCS est d’être un outil composite. En effet, ce n’est pas une simple échelle unidimensionnelle mais plutôt une analyse multidimensionnelle. Ainsi, les individus ne sont pas classés qu’en fonction de leur position dans le système productif mais également en fonction de leur milieu social. L’INSEE a retenu un certain nombre de critères tels que : la profession individuelle, le statut, la position hiérarchique, la qualification (pour les salariés), la nature de l’employeur, la taille de l’entreprise.

Cet aspect multidimensionnel de la nomenclature des PCS fait qu’elle peut être utilisée par différents utilisateurs (organismes de sondage, de recherche, administration…) et sur des sujets très variés (consommation, opinion, formation, emploi…).

La composition de cet outil est donc un atout pour tenir compte des différentes dimensions composant le paysage social afin de regrouper les actifs en grandes catégories. La nomenclature des PCS remplit alors son rôle : elle fait apparaître des corrélations fortes entre les membres d’une même CSP, une homogénéité sociale apparaît donc au sein d’une même catégorie.

On pourra par exemple

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