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La Croissance Economique

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Par   •  24 Février 2013  •  Cours  •  2 020 Mots (9 Pages)  •  544 Vues

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Ce qui permet de distinguer fondamentalement la croissance du développement est l’aspect qualitatif du développement. Ce dernier est un phénomène social et culturel alors que la croissance est d’ordre quantitatif et économique. On peut mesurer la croissance par un indicateur de production tel que le produit intérieur brut (PIB) et plus précisément le PIB par habitant, alors que le développement apparaît plus large et plus complexe que la croissance. François Perroux présentait le développement comme l’ensemble des changements dans les habitudes sociales et mentales d’une population permettant et accompagnant la croissance économique. Le développement se distingue donc de la croissance : il peut y avoir croissance sans développement, par exemple lorsque des découvertes de ressources minières entraînent une augmentation temporaire du PIB qui prendra fin avec l’épuisement des gisements. Le développement implique un processus de changement social et économique. Ces changements de nature différente permettent la croissance qui en retour agira en provoquant de nouvelles transformations socio-économiques.

Les économistes distinguent donc généralement croissance et développement. La croissance se référant principalement à l’augmentation en volume de la production par habitant, alors que le développement implique des changements dans la société plus profonds.

Les deux termes sont-ils liés, comme semblait le montrer l’exemple des pays développés à économie de marché (PDEM) ? Et de quelle manière cette liaison prend-elle forme ? Ou existe-t-il des possibilités de croissance sans développement, voire de développement sans croissance ?

Nous présenterons donc dans une première partie les liens qui unissent de manière historique les termes de croissance et de développement, en précisant l’apport des grandes théories, et dans une seconde partie nous analyserons les divers cas de dissociation de ces deux notions.

I) « Croissance » et « développement » : deux notions intimement liées…

Même si la notion de développement est plus large et plus complexe que celle de croissance, il n’en demeure pas moins que ces deux termes sont liés, et que l’un accompagne ou entraîne l’autre. Les économistes libéraux (néo-classiques) croient profondément aux vertus de la croissance pour la société, et encouragent les nations en voie de développement à croître pour favoriser le développement. D’autres auteurs mettent l’accent sur la nécessité de changements structurels pour soutenir la croissance économique.

A – La croissance et le développement selon Rostow

Dans un ouvrage écrit dans les années 1960 (« Les étapes de la croissance économique »), W. W. Rostow considère que chaque société passe par les cinq étapes suivantes avant de se développer pleinement :

1 – La société traditionnelle dans laquelle la production essentiellement agricole est limitée, et les échanges rares. De même les traditions ont un poids conséquent dans la société (refus de la prise de risque par exemple).

2 – Les conditions préalables au « décollage » constituent une deuxième phase durant laquelle l’agriculture dégage un surplus, et les mentalités évoluent peu à peu chez les individus.

3 – Le décollage ou take-off est une étape assez courte où les investissements sont très importants, et certaines industries de base (textile, sidérurgie, chemin de fer…) permettent une forte croissance.

4 – La marche vers la maturité correspond à la mise en place d’un développement économique, social et démographique. Les progrès techniques et sociaux se diffusent dans tous les secteurs économiques, et de nombreuses couches sociales en profitent.

5 – L’ère de la consommation de masse est la dernière période du modèle de Rostow. Durant cette phase, les biens durables (automobiles, logements, électroménager…) sont consommés en masse, les services se développent, et l’État intervient de plus en plus dans la société et l’économie (c’est l’État Providence).

Ces différentes étapes de la croissance ou du développement montrent qu’il existe des relations entre des phénomènes relevant de la croissance et des phénomènes relevant du développement.

Dans ce schéma assez linéaire de Rostow, la croissance entraîne un développement et une société en progrès constant. Et même si cette vision a fait l’objet de nombreuses critiques, car trop linéaire et simpliste, elle reste à la base de la vision libérale d’un développement dépendant de la croissance, que l’on peut rencontrer dans les grandes organisations internationales (ONU, Banque mondiale, FMI). Peut-être Rostow avait-il sous-estimé l’importance des effets d’entraînement de l’un sur l’autre ?

B – Le développement comme soutien de la croissance

Lorsque l’on s’intéresse aux définitions de la croissance et du développement, on constate une imbrication entre ces deux phénomènes plus forte que ne le supposait Rostow.

La croissance économique d’un pays peut être définie comme « une hausse de long terme de sa capacité d’offrir à sa population une gamme sans cesse élargie de biens économiques ; cette capacité croissante est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et idéologiques qu’elle requiert » Simon Kuznets (Discours du Prix Nobel en 1971).

« La croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues (chacune de ces périodes comprenant plusieurs cycles quasi décennaux) d’un indicateur de dimension : pour une nation, le produit global net en termes réels », François Perroux (l’Économie du XX siècle, 1969).

Selon F. Perroux, le développement désigne l’ensemble des changements structurels (mentaux et sociaux) qui accompagnent et soutiennent la croissance économique. Ces changements rendent aptes une population à faire croître durablement et cumulativement son produit global. Toutefois, dans l’Économie du XX siècle, F. Perroux reconnaît que : « le produit global, en montant absolu ou par tête d’habitant, a été souvent accru dans le passé et peut l’être encore, sans que les populations et leur économie soient mises en condition de développement ». Ce sera aussi l’avis de nombreux économistes tiers-mondistes.

La croissance semble jouer un rôle majeur dans le procès du développement, ainsi pour les libéraux il irait de soi que la première mène au second. Mais, par feed-back,

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