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L'utilitarisme

Dissertation : L'utilitarisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Novembre 2016  •  Dissertation  •  3 444 Mots (14 Pages)  •  4 087 Vues

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Dans sa campagne présidentielle, Alain Juppé promeut « l’identité heureuse ». Le champ lexical du bonheur et fortement présent dans les débats pour 2017. D’après une émission de France Culture du 29 septembre 2016, Fréderic Says explique que le bonheur est une promesse politique et qu’il s’agit d’une question centrale dans les candidats.

Cela nous montre donc que le bonheur et le bien-être de la population est un critère central pour évaluer nos sociétés. Le plus grand bonheur au plus grand nombre, devise de l’utilitarisme se retrouve donc dans le monde politique mais également en économie.

L’utilitarisme est une doctrine éthique qui définit l’action comme celle qui maximise le bien-être de tous les individus concernés par cette action. Cette notion d’utilitarisme est préfigurée par David Hume, mais l’on considère que c’est Jeremy Bentham qui l’a fondé.

Cette notion d’utilitarisme a tout d’abord influencé les économistes du XIXème mais également la justice Anglo-Saxonne de cette période. Mais nous pouvons également noter qu’aujourd’hui, l’utilitarisme reste très influent dans nos études économiques avec par exemple la théorie de micro-économie du consommateur.

Nous pouvons alors nous demander dans quelle mesure peut-on dire que la doctrine utilitariste a influencé et influence toujours l’économie contemporaine de nos sociétés ?

L’utilitarisme est une doctrine qui a évolué suivant les philosophes et économistes qui ont travaillé dessus, mais cette dernière connait des limites et des critiques développés par des économistes contemporains, malgré cela, cette doctrine nous permet de comprendre les fondements de l’économie moderne par l’influence qu’elle a.

Les idées morales utilitaristes vont apparaitre durant la révolution industrielle en Angleterre dans un contexte économique où le capitalisme triomphe et où il y a une recherche permanente d’efficacité. La condition des ouvriers entraine les philosophes utilitaristes à essayer d’unifier morale et politique ainsi que pensée et action afin d’améliorer le bien-être des individus et leurs libertés notamment des plus défavorisés.  

Bentham et Mill sont considérés comme les deux philosophes majeurs qui ont travaillé sur l’utilitarisme même si David Hume, Sidgwick et Harsanyi se sont aussi penchés sur cette doctrine.  Bentham est influencé par les idées philosophiques des Lumières. Vivant à la même période que Kant, il travaille également sur une morale universelle. Il recherche alors un critère universel auquel chacun pourrait adhérer par sa raison. Mill reprendra les travaux des Bentham en y apportant sa vision.

L’utilitarisme est en premier lieu la tentative de transformer l’éthique en une science positive de la conduite humaine. Bentham voulait alors que cette science soit « exacte comme la mathématique ». Bentham définissait le bonheur comme la somme algébrique des plaisirs et des peines. Il part alors de cette définition du bonheur en terme quantitatif pour ensuite développer sa théorie sur l’utilitarisme. Il précise également que le bonheur ne peut se définir d’une façon égoïste, En effet, l’Homme définit en tant qu’être social ne va pas rechercher uniquement son propre plaisir mais il tient également compte du bonheur des autres. En ce sens, le bonheur d’une personne n’est pas plus important que celui d’un autre. Avec cela en découle une valeur fondamentale de l’utilitarisme, celle de l’égalité entre les individus.

D’après Bentham « « chacun compte pour un et aucun pour plus d’un ». Cette doctrine n’est donc par conséquent pas égoïste car le bonheur de la personne qui fait l’action n’est pas plus important que celui des autres. Bentham explique également que la morale est fondée sur le principe d’utilité de chaque individu. Cette morale est alors excessivement individualiste, d’où la nécessité d’un état dit « arbitre impartial »Il distingue alors deux niveaux, celui individuel et collectif. Au niveau individuel, on considère alors comme juste le comportement qui va maximiser l’excès d’une somme de plaisirs sur une somme de peines. Au niveau collectif, le bonheur du plus grand nombre sera la somme des plaisirs et des peines ressentis par l’ensemble des individus. C’est pourquoi l’organisation de la société sera alors considéré comme juste si elle assure le bonheur au plus grand nombre. On retrouve dans ces deux niveaux la définition de Bentham sur le bonheur, une définition en terme quantitatif. Mais ce que l’on peut souligner dans cette définition que fait Bentham, c’est que l’utilitarisme et l’hédonisme sont liés. En effet, il considère que les actions qui maximisent les plaisirs et minimisent les souffrances sont les actions morales.

Mill va reprendre les travaux de Bentham pour en faire une véritable philosophie et il va alors mettre l’accent sur l’aspect qualitatif du bonheur comme les plaisirs. Cependant, il différencie davantage le bonheur individuel et collectif dans le but d’en faire une morale sociale. Mill va apporter aux travaux de Bentham sur l’utilitarisme les nouvelles conceptions de l’individu et de la société qui se développe en France avec A Comte et les Saint Simoniens ainsi qu’en Allemagne avec Herder. A la différence de Bentham, et c’est d’ailleurs ce qui fait que leur définition de l’utilitarisme est différente, c’est que Mill refuse de prendre une approche quantitative des plaisirs. Car d’après lui, tous les plaisirs n’ont pas les mêmes valeurs. Il définit alors un « utilitarisme direct » où le bonheur n’est pas la finalité de l’action que l’on considère comme juste mais c’est le principe même qui la rend moralement valable. C’est de cette façon que Mill peut alors distinguer qualitativement les plaisirs.

L’utilitarisme que développe Mill est un utilitarisme social teinté de libéralisme et d’individualisme dans le sens où on juge des actions par leurs conséquences sur le bonheur individuel. " Chaque individu possède dès aujourd'hui la conviction  bien  enracinée qu'il  est  un être  social;  et  cette  conviction  tend  à  lui faire apparaître comme un besoin naturel la mise en harmonie de ses sentiments et de ses buts avec ceux de ses semblables." Cette morale sociale fonde implicitement une grande partie  du  calcul économique de l'individu social de la théorie contemporaine. Nous allons donc voir quelles sont les formes que prend l’utilitarisme contemporain.

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