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L'hôpital En Urgence

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Par   •  31 Mars 2014  •  1 272 Mots (6 Pages)  •  676 Vues

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Discussion: Becker, H. S., 1985, Outsiders. Études de sociologie de la déviance, Paris, Métailié - Chapitre 5 "« La culture d’un groupe déviant : les musiciens de danse », p. 103-126.

Thèse de Becker: Ici, Becker réalise une monographie d'un groupe déviant: les musiciens de la danse. Il commence par montrer que, si les comportements de ce groupe sont souvent rejetés par le reste de la société, ils ne constituent pas pour autant une délinquance: ainsi, toute déviance n'est pas un acte délinquant puisque la norme violée peut être uniquement sociale et pas juridique. Cette étude constitue en fait un exemple de ce que Becker appelle une « sous-culture » (terme défini dans la rubrique concepts principaux). Ces sous-cultures se développent dès lors que des individus sont confrontés à un problème commun (typiquement, la non acceptation de leur attitude déviante par le reste de la société) et peuvent communiquer entre eux. C'est le cas des musiciens du Jazz dont Becker dresse ici un portrait sociologique.

Il montre que les musiciens de la dans se sont forgés une culture qui s'est développée autour d'un rejet des « caves », les non musiciens, qui ne peuvent comprendre ni la musique ni leur mode de vie. Le musicien se trouve alors face à un dilemme: faire des concessions à son public et accepter l'ingérence des caves afin de faire un musique commerciale et conforme, ou faire de la musique déviante, quitte à s'isoler du reste de la société et du confort matériel. La sous-culture se délecte dès lors des anecdotes montrant le non conformisme des musiciens, et leur essentielle différence par rapport aux caves: la musique serait innée: « Tu ne peux pas apprendre à un type le rythme. Ou il l'a ou il ne l'a pas, tu ne peux pas le lui apprendre. ». Ainsi les musiciens, en tant qu'ils sont différents, se refusent le droit de se juger entre eux, tant musicalement que concernant leur mode de vie. La critique est ainsi d'autant moins acceptée lorsqu'elle vient de l'extérieur, des « caves » qui de toute façon n'y connaissent rien.

Ne respectant pas les conventions sociales, se délectant de la déviance, ils n'aspirent donc en aucun cas à imposer leurs propres conventions sociales aux autres. Cette volonté de se détacher du reste de la société, cette fierté d'être différents pourrait même conduire, plus que de sous-culture, à parler de contre-culture. D'ailleurs, Becker insiste sur le fait que plusieurs d'entre eux viennent de familles aisées et très conformes, ce qui tend à confirmer que leur déviance est une marque de défiance, voire de révolte.

Ce rapport difficile avec les « caves » est pourtant nécessaire puisqu'ils en dépendent financièrement. Ils cultivent donc le mépris pour leur client et l'hostilité vis à vis d'une possible ingérence tout en reconnaissant ne pas pouvoir faire autrement que de se plier à leurs désirs. Cela engendre une sorte de fatalisme: »Je crois que nous seront toujours malheureux. C'est comme ça. Nous ne seront jamais satisfaits. Il n'y aura jamais de boulot vraiment bien pour un musicien. » Becker décèle tout de même une certaine envie de plaire puisque des musiciens avouent ne pas trouver de sens à faire de la musique seuls.

Le trait le plus caractéristique qui montre que l'on se trouve bien face à une sous-culture est l'auto ségrégation, l'isolement volontaire, induits par l'idée que tout cave, principalement l'auditoire cave, est potentiellement dangereux: toute relation sociale ordinaire avec un cave est « potentiellement dangereuse ». Leur culture, même autre que musicale, se veut « différente de celle de la société ordinaire ». A la fin du texte, un musicien qui s'apprête à quitter cette sous-culture la résume à un ensemble de rites, de cérémonies et même de langage particulier qui ont tous pour fonction d'affirmer: « nous sommes différents ».

Concepts principaux:

Sous-culture: Becker s'oppose à l' acception anthropologique du mot culture de Robert Redfield (une culture s'applique nécessairement à une société toute entière), pour lui ajouter une conception moins restrictive, développée par Everett Cherington Hugues, et qui inclue les comportements

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