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Ecole et mobilité sociale

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Par   •  29 Mars 2022  •  Dissertation  •  5 242 Mots (21 Pages)  •  267 Vues

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Ecole et mobilité sociale.

Introduction :

L’école est une préoccupation pour l’ensemble de la société, que ce soit pour la famille ou l’Etat car elle est une institution sociale, monopolisant la question de l’éducation. Le rôle de l’école a considérablement augmenté au cours du temps. En effet, si le rôle principal de l’école est la transmission des savoirs, « la sociologie analyse l’école comme une institution, c’est-à-dire comme un réseau de positions, qui préexistent aux acteurs, organisées de telle sorte que s’y accomplissent des fonctions sociales plus vastes, notamment de socialisation, de préparation au monde du travail et d’intégration sociale ». Cette structure sociale en fait un instrument privilégié de socialisation avec la famille, et un des grands facteurs de la mobilité sociale. Ainsi, dès la fin du 19ème siècle (1881-1882), les lois Ferry rendent l’Ecole obligatoire, gratuite et laïque, ce qui la rend accessible à un très grand nombre. L’Ecole Républicaine née, et a pour mission de contribuer à la mobilité sociale. Ce concept a été développé par Pitirim Sorikin et le définit comme « le phénomène de déplacement d’individus dans l’espace social ». La mobilité sociale correspond alors à un changement de position sociale d’un individu au cours de sa vie active et elle sera dite alors intragénérationnelle ; ou alors en lien à son milieu social d’origine et dans ce cas elle sera dite intergénérationnelle. Il existe alors la mobilité horizontale correspondant aux changements de profession n’engendrant pas de modifications réelles de statut social et la mobilité verticale désignant des changements de positions dans la hiérarchie sociale. La mobilité sociale peut être considérée comme nulle si l’hérédité des positions est totale (rigidité sociale, reproduction sociale) qu’on peut résumer par une expression telle que « tel père, tel fils », ou alors parfaite si les chances d’accéder à une position sociale quelconque étaient indépendantes de l’origine.

Mettre définition des mobilités.

Les Trente Glorieuses marquent un tournant décisif dans la conception de l’école. En effet, les effectifs scolaires ont fortement augmenté à la suite de la démocratisation toujours plus importante de l’école afin de répondre particulièrement à un besoin croissant de main d’œuvre qualifiée. Au sein même des groupes sociaux, l’enjeu est porté alors sur une ascension sociale intergénérationnelle porté par le progrès social et l’augmentation du niveau de vie. L’école joue alors ce rôle essentiel dans la mobilité sociale, nettement aidée par les mutations structurelles.

Pourtant, si la démocratisation de l’enseignement s’avère être efficace et que le cœur de l’Ecole Républicaine a pour idéal démocratique la méritocratie, d’importantes inégalités subsistent encore. L’institution scolaire est alors la principale accusée. Comment alors l’école se place-t-elle dans la question de la mobilité sociale en France, puisque celle-ci semble être partiellement efficace ?

Après avoir montré que l’école est un instrument important de la mobilité sociale nous monterons par la suite que celle-ci peine à assurer une justice sociale.

I/ L’école un des déterminants primordiaux de la mobilité sociale.

A. L’école, une institution sociale.

 L’éducation n’a pas toujours été confiée à l’école au cours de l’histoire. A l’origine conduite par des précepteurs (professeurs particuliers) au service de la bourgeoisie et de l’aristocratie durant l’Antiquité et le Moyen-Age, elle a été confiée par la suite à l’institution religieuse dès 789 par Charlemagne en créant des écoles dirigées par des abbés. Ces écoles rassemblent alors « non seulement les fils de condition modeste, mais les fils bien nés » avec pour objectif l’instruction des garçons. L’éducation religieuse perdure jusqu’à sa remise en question par les Lumières où en 1792, Condorcet conduit un projet d’instruction publique calcé sur les principes républicains fondamentaux d’égalité, de laïcité et de liberté. Dès le début du 19ème siècle, les premiers lycées sont créés et l’Ecole affirme son rôle toujours plus prépondérant sur l’école et l’enseignement : pendant la IIIe République l’école devient gratuite, laïque et obligatoire pour tous les enfants, garçons et filles avec les lois Ferry de 1981 et 1982. La population est alors encore largement analphabète : l’école a alors une double initiative : instruire et socialiser les individus afin d’unifier la nation. Cependant la scolarisation s’arrête pour une majorité de citoyens aux études primaires : les études secondaires et supérieures sont alors réservées à une élite.

 L’école se massifie : l’accès s’intensifie pour les enfants issues des classes populaires à l’enseignement secondaire et supérieur. Et l’école a pour but de se démocratiser davantage en gommant les différences et inégalités d’origine sociale. Voir démocratisation quantitative et qualitative.

 C’est ainsi grâce aux progrès techniques du 20ème siècle que l’éducation s’allonge. En effet, l’augmentation du niveau de vie et l’enrichissement de la population permet aux individus de sortir de leurs conditions initiales puisque les enseignements secondaires et supérieurs sont plus facile d’accès. Le niveau de formation s’élève alors. Ainsi, entre 1950 et 2010, on remarque 30% d’élèves en plus dans le 1er degré, et le nombre d’élèves a été multiplié par 3,8 dans le 2nd degré et par 10,6 dans le supérieur. La massification scolaire s’explique alors par le phénomène de baby-boom, entre 1946 et 1960, le pic de natalité a fortement augmenté produisant une forte augmentation de 26% d’individus âgés de moins de 20 ans. De plus, elle s’explique également par les politiques d’allongement de la scolarité comme en 1959 avec la scolarisation obligatoire jusqu’à 16 ans. La massification scolaire s’accompagne donc d’un allongement des trajectoires scolaires. Il y a par exemple 15 fois plus de bacheliers en 2000 qu’en 1950. Ces évolutions ne sont en rien du au hasard, aujourd’hui l’Education Nationale représente le premier engagement de l’Etat que ce soit au niveau du budget (52 milliards d’euros en 2020) qu’au niveau des effectifs (52,8% des effectifs de l’Etat).

 Des fractures sur l’accessibilité de l’école, des inégalités au sein même de l’institution qui ne datent pas d’aujourd’hui. Edmond Goblot : Le

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