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Est-ce que le progrès technique, qui est censé nous faciliter l'existence, peut devenir un instrument d'asservissement?

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Par   •  15 Octobre 2012  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  1 693 Vues

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Introduction :

« La vie est un élan créateur qui s’est engagé dans la matière, elle est le contraire d’un mécanisme car elle est invention et nouveauté ».

La vie, selon Bergson, travaille à produire du divers, à produire plus de variétés, à accroître les qualités et les inventions.

La modernité s’impose donc à nous comme une conséquence de notre propre nature, puisque l’homme est par essence un homo faber, un être fabriquant d’outils.

Mais bien que les avancées technologiques modernes libèrent l’homme des contraintes de la nature en lui facilitant la vie, elles ont bouleversé les bases et les valeurs de son existence.

En effet, suis-je libre devant la modernité ? Comment puis-je évaluer et gérer les risques associés aux progrès technologiques ?

Pour traiter ce sujet, nous verrons dans un premier temps en quoi les progrès technologiques sont un apport de liberté pour les hommes, leur permettant de dominer la nature pour vivre plus facilement, et dans un second temps, nous verrons comment ces progrès technologiques et scientifiques portent atteinte à l’humanité et comment ils bafouent de nombreuses valeurs morales et éthiques, que nous ne sommes même pas encore en mesure de définir.

I – Les progrès technologiques : un apport de liberté

Les avancées technologiques sont sans aucun doute une source « d’ouverture des possibles », un chant de gloire de l’homme, un chant de liberté.

L’homme a tout façonné, tout modelé, repris à son compte, assumé, transformé ; pour faciliter au maximum ses conditions de vie sur terre. Il a la spécificité de créer des outils pour répondre à ses besoins, et le rapport à la technique lui est fondamental. Et c’est pour cela que l’on dit de lui qu’il est un homo faber.

En effet, nous ne pouvons pas échapper aux progrès technologiques, car ils s’imposent à nous comme un héritage culturel qui évolue sans cesse avec les générations qui se succèdent. Nous héritons des techniques de nos parents et nous les transmettons à nos enfants, qui les améliorent puis les transmettent à leur tour à nos petits enfants…etc.

Toutes ces techniques que nous avons accumulées depuis la préhistoire nous permettent aujourd’hui d’alléger notre fardeau de vie, pour pouvoir mieux vivre. Nous nous sommes libérés de lourdes tâches à accomplir à l’aide de l’invention de plusieurs machines qui nous permettent de gagner énormément de temps, de profiter pleinement de notre vie et donc, d’être plus libres.

En effet, alors qu’il fallait faire plusieurs kilomètres à pied pour aller chercher de l’eau à boire, il nous suffit simplement aujourd’hui de tourner un robinet et l’eau coule toute seule, comme par magie. C’est là un bel exemple de l’apport de liberté que nous offrent les avancées technologiques modernes.

Notre monde technicisé nous offre aujourd’hui des possibilités que l’on n’aurait jamais pu imaginer durant les siècles derniers, car qui aurait pu croire qu’un jour l’homme se déplacerait dans les airs, qu’il irait sur la lune, ou encore qu’il communiquerait instantanément d’un bout de la terre à un autre à l’aide d’une petite boite ?

Les perfectionnements de la technique nous permettent sans aucun doute d’accomplir des exploits qui nous libèrent définitivement de la domination de la nature. Ils sont par conséquent un apport de liberté considérable pour l’humanité.

Prenons pour exemple l’efficacité de l’agriculture productiviste: il faut saluer les miracles de l’agronomie qui, comme pour les tomates que l’on cultive hors-sol, libère l’homme des contraintes de la nature. Les fruits et les légumes sont dorénavant sélectionnés, et croisés pour être améliorés.

La révolution verte par exemple, en intervenant sur la nature, a été très profitable à l’homme et lui a permis d’échapper à bien des servitudes. L’agronome américain Norman Ernest Borlaug, prix Nobel de la paix en 1970, a ainsi pu dénaturer le blé pour le rendre plus résistant à la sécheresse et à des conditions climatiques très difficiles. Grâce à ce blé, des pays quasi désertiques ont pu cultiver le blé et échapper aux disettes.

La contraception et l’avortement constituent eux aussi un progrès : une naissance n’est plus une fatalité, elle exprime un vouloir.

En effet, le plus important est la capacité de la famille à pouvoir prendre soin de l’enfant, car ce qui compte, c’est avant tout la force et la volonté d’accueillir le nouveau-né.

La cryoconservation du sperme est aussi un grand progrès, comme dans le cas de l’insémination post mortem qui dans certains cas semble tout à fait légitime. Prenons un cas précis : un homme est atteint d’un cancer, il subit des radiations et il a pris la précaution auparavant d’aller porter du sperme au Cécos (Centre d’étude et de conservation du sperme), un organisme paramédical habilité à la cryoconservation du sperme. Cet homme meurt. Sa femme pourra recourir à une insémination qui donnera lieu à une naissance même s’il n’y a plus de famille. Le mort n’est alors plus absent, et seules ses volontés comptent. Il a voulu déposer son sperme au Cécos, il a voulu cette naissance et sa femme aussi.

François Dagognet, qui s’insurge contre la philosophie conservatrice et timorée toujours en porte-à-faux avec les évolutions et les nouveautés, dit dans La Maîtrise du vivant qu’il faut « changer la vie et ne pas se plier à elle », et c’est pourquoi il salue les prouesses de la biotechnologie, l’efficacité de l’agriculture productiviste ou les miracles réalisés par les diverses techniques de procréation médicalement assistée. Selon lui, il faut se débarrasser des préjugés technophobes.

Néanmoins le clonage thérapeutique demeure sans aucun doute le progrès scientifique et technologique le plus incroyable puisqu’il ouvre des perspectives curatives déterminantes : il rend possible une autogreffe sans risque de rejet puisque la cellule souche a le même patrimoine génétique que le receveur dont elle est issue.

Le progrès technologique est sans conteste un apport majeur de liberté pour les hommes, mais malheureusement, on assiste souvent à des excès qui conduisent à des atteintes à l’humanité. Il est donc essentiel de considérer que la dimension la

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