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Développement durable et responsabilité sociale des entreprises

Étude de cas : Développement durable et responsabilité sociale des entreprises. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mars 2015  •  Étude de cas  •  4 926 Mots (20 Pages)  •  656 Vues

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Introduction

Les thématiques du développement durable et de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE) suscitent, depuis quelques années, un intérêt soutenu. Cet intérêt n’est pourtant pas récent. La RSE est étudiée depuis longtemps, particulièrement après la publication de l’ouvrage de Bowen « Social Responsibilities of the Businessman », paru en 1953 et souvent considéré comme fondateur des recherches sur ces enjeux.

La longue négociation menée dans le cadre de l’élaboration de la norme ISO 26000 (publiée en 2010), a aboutit à une définition largement partagée : « on désignera par RSE la prise en compte, par l’entreprise, des enjeux du développement durable et des attentes de ses parties prenantes, dans le respect des lois en vigueur et des normes internationales de comportement ».

Or, ces enjeux sont généralement mal pris en compte par les modèles et les outils de gestion traditionnellement utilisés, qui sont souvent peu adaptés pour évaluer et intégrer les externalités dans les processus ou procédures de décision des entreprises. La préoccupation RSE suppose donc d’interroger les logiques et les méthodes de gestion, pour internaliser les conséquences sociales et environnementales des activités de la firme.

Notre travail s'efforcera de répondre à la question suivante : Quel est l’apport de la responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) dans le management des organisations?

Intérêt du sujet : En tant que futurs gestionnaires, créateurs d'entreprises, nous devons savoir qu'une prise en compte des préoccupations sociales, environnementales et économiques par l'entreprise permet à cette dernière d'améliorer sa performance à moyen et à long terme tout en sauvegardant son image. Par contre, si l'entreprise ne prend pas en compte toutes ces préoccupations, cela conduit au risque que la société lui retire son permis d'opérer, c'est-à-dire la mission qui lui a été confiée par la société.

Notre travail s'articule autour de deux axes :

Dans le premier nous allons présenter les différentes approches du mouvement de la RSE, ses enjeux stratégiques, son intégration dans la démarche stratégique de l’entreprise ainsi que les principales critiques. Le deuxième axe traitera l’entreprise et ses parties prenantes, l’évaluation de la RSE et ses avantages et inconvénients, et à la fin la pratique de la RSE par LAFARGE-Maroc.

AXE I : Considérations théoriques sur la RSE

Section 1 : Les différentes approches du mouvement de la RSE :

La question des relations entre l’entreprise et la société est au cœur de toutes les approches de la RSE. Quel est le rôle de l’entreprise vis-à-vis de l’intérêt général ? vis-à-vis de ses salariés ? De ses propriétaires ? Des territoires où elle est implantée ? Les réponses diffèrent dans le temps, selon les pays et selon les cadres théoriques auxquels on se réfère. Trois grandes approches peuvent être dégagées : L’approche « éthique » (Business Ethics), l’approche « utilitariste » (Social Issue Management) et l’approche « Business and Society).

L’approche « éthique » est fondée sur les valeurs morales et religieuses. Aux Etats-Unis, dans les années 1950, elle est explicitement associée à la « Corporate Social Responsibility ». Héritée du Paternalisme du XIXe siècle, elle transpose l’éthique personnelle du dirigeant à l’organisation affirmant que l’entreprise a le devoir moral de participer à l’intérêt collectif. Cette approche reprend l’analyse de M.Weber sur les origines du capitalisme : la dynamique entrepreneuriale n’est pas uniquement économique, mais repose sur des bases éthiques. Cette vision met également l’accent sur la philanthropie, au nom du Charity principle, et la responsabilité des dirigeants dans la communauté. L’éthique définit et gère les règles entre les individus, mais l’approche « éthique » de la RSE opère un glissement entre l’éthique du dirigeant et celle de l’entreprise, qui aurait donc le statut d’agent moral capable de distinguer le bien du mal. Ce glissement limite la portée de cette approche dans le cas de la grande entreprise mais, dans le cas des PME, la dimension de l’éthique du dirigeant comme levier de prise en compte de la RSE dans ses décisions reste très pertinente.

L’approche utilitariste se développe dans les années 1980, comme une problématique de management stratégique. Elle repose sur l’exigence de performance économique comme objectif final de l’entreprise et affirme que la « RSE paie », c'est-à-dire que la RSE sert la performance économique en mettant en place un cercle vertueux, gagnant-gagnant, pour l’entreprise et la société. Les promoteurs des démarches RSE, grandes entreprises, consultants, organisations internationales ont construit in plaidoyer, le « business case », qui liste les avantages économiques que l’on obtiendrait pour la mise en œuvre de politiques RSE. L’intérêt bien compris des firmes passe par des arguments liés directement au management classique : les économies sur les consommations d’énergie, d’eau, de matières, la diminution des risques industriels, commerciaux ou de réputation, l’anticipation de l’évolution de législations plus contraignantes, le développement d’un potentiel d’innovation pour de nouveaux produits ou de nouveaux procédés sont autant d’éléments qui peuvent attirer les salariés de talent et procurer à l’entreprise un avantage compétitif. L’ensemble devrait donc créer de la valeur financière et immatérielle et attirer des capitaux. Le « business case » est l’argumentation économique déployée pour convaincre les dirigeants d’adopter des stratégies RSE.

Entre l’approche éthique et l’approche utilitariste, l’approche « Business and Society » peut être déclinée selon les deux représentations que l’on a de l’intérêt de la société : les parties prenantes ou le développement durable.

On peut considérer que les parties prenantes ont des attentes qui portent l’intérêt général de la société, et donc que le dialogue et la prise en compte de ces attentes constituent la base de la mise en œuvre de la RSE. Cependant, comme le souligne ISO 26000, « il convient que l’organisation comprenne le lien existant entre les intérêts des parties prenantes qui sont touchées par l’organisation d’une part, et les attentes de la société d’autre part. Bien que les parties prenantes soient intégrées dans la société, elles peuvent avoir un intérêt qui ne soit pas en cohérence avec les

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