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Définitions de l'orthodoxie et de l'hétérodoxie

Cours : Définitions de l'orthodoxie et de l'hétérodoxie. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2013  •  Cours  •  2 832 Mots (12 Pages)  •  803 Vues

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1/ ORTHODOXIE / HETERODOXIE

L’orthodoxie renvoie à l’idée qu’il existe une synthèse (une sorte de science normale) qui fait consensus. Ainsi, l’orthodoxie est une suite de reformulation de théories qui initialement étaient en concurrence et avaient des points de vue contradictoires. Il y a en ce sens une certaine logique dans l’orthodoxie qui pense la science de manière unifiée et fait tout pour que cela soit vrai en cherchant les points de consensus autrement dit en conciliant l’inconciliable.

L’hétérodoxie remet, au contraire, en cause l’hypothèse de l’homo oeconomicus. Elle refuse d’adopter la stratégie anti-empirique du comme si friedmanien, l’incertitude radicale, le rôle des anticipations et du mimétisme et l’instabilité de marché où la monnaie joue un rôle déterminant.

Cette distinction entre l’orthodoxie et l’hétérodoxie est un moyen de constater que l’évolution au cours du temps conduit souvent à une position intermédiaire entre ceux qui ont une vision très négative de l’économie de marché et ceux qui sont plutôt favorables à une forme de pur marché libre.

Une orthodoxie est « une doctrine considérée comme norme de la vérité, et enseignée officiellement ». Selon John Atkinson Hobson, l'orthodoxie est l'acceptation de théories et d'opinions qui font autorité.

La distinction entre économistes hétérodoxes et orthodoxes est assez relative car et elle dépend de l'état de la pensée économique à un moment donné ; elle peut varier de manière significative au cours du temps. Elle est néanmoins très présente dans divers ouvrages d'économie, et elle est fréquemment utilisée par les sociologues et les économistes dans les discours qu'ils produisent, que ce soit le discours formel (publications, manuels...) ou le discours informel (congrès, discussion entre collègues...). On considère habituellement que l'économie orthodoxe actuelle inclut les économistes qui adhèrent à certaines hypothèses ou méthodes de la microéconomie standard ou de la théorie néo-classique(*).

Nombreux sont les auteurs qui rejettent de manière radicale la plupart des apports et des méthodes de l'économie néo-classique. Pour eux il est tout à fait abusif de prétendre que les théories de l’économie orthodoxe expliquent bien la réalité économique, car non seulement leurs hypothèses sont très éloignées de la réalité, mais les prévisions qui en découlent ne sont nullement validées par les faits, bien au contraire.

Les hétérodoxies radicales réfutent les bases ontologiques (**) et méthodologiques de l’économie orthodoxe selon deux démarches principales :

• certains partent d'une contestation des préconisations politiques de l’économie orthodoxe, et pour cela contestent leur validité scientifique C’est la position qu’on pourrait appeler « anti-économie ».

• d'autres contestent l’économie orthodoxe pour des raisons purement épistémologiques (***). C’est notamment la position des économistes de la tradition dite autrichienne.

(*)L'école néoclassique est un terme générique utilisé pour désigner plusieurs courants économiques qui étudient la formation des prix, de la production et de la distribution des revenus à travers le mécanisme d'offre et de demande sur un marché.

(**)L'ontologie est la branche de la philosophie concernant l'étude de l'être, de ses modalités, de ses proprieties

(***)L'épistémologie désigne soit le domaine de la philosophie des sciences qui étudie les sciences particulières, soit la théorie de la connaissance en général.

2/ CULTURALISME

L’école culturaliste soutient que les sciences économiques ne sont que le reflet des évolutions sociales. Par exemple, la formation d’une hypothèse, d’une théorie, est pour Karl Polanyi (et l’ensemble de l’école culturaliste) déterminée par les conditions historiques de la production des concepts en science économique. La démarche de Karl Polanyi est empiriste (*). Le culturalisme nie l’autonomie de la pensée. Les idées sont totalement insérées dans leur contexte historique. La sociologie du culturaliste conduit à penser la vérité non plus seulement comme un consensus entre chercheur mais comme un consensus de nature idéologique au service d’un intérêt pratique ; la domination des faibles (classe ou marginaux) et/ou la généralisation de l’équivalence économie – marché.

(*)L'empirisme considère que la connaissance se fonde sur l'accumulation d'observations et de faits mesurables, dont on peut extraire des lois générales par un raisonnement inductif.

Le culturalisme tente une description de la société sous les points de vue conjugués de l'anthropologie et de la psychanalyse. Le culturalisme constitue un des courants qui a dominé la sociologie américaine des années 1930 jusqu'aux années 1950. S'appuyant sur l'observation des sociétés archaïques, les culturalistes mettent en évidence l'influence prépondérante de la culture et des habitudes culturelles d'éducation sur la personnalité de base des individus.

3/ IDEOLOGIE / MARX

De sa définition des sciences économiques l’école marxiste soutient que les sciences économiques classiques et néoclassiques sont des sciences des apparences et qu’elles peuvent être pensées pour cette raison comme des idéologies. Le terme idéologie a été créé pour désigner la science qui a pour objet l’étude des idées, au sens général de faits de conscience, de leurs caractères, de leurs variations, de leurs rapports avec les signes qui les représentent, et surtout de leur origine. Lorsque Marx utilise le mot idéologie il défend même une thèse assez proche des sensualistes (*) en soutenant que les idées sont le produit de sensations produites par les conditions matérielles de l’existence. Sa proposition fondamentale est que « la conscience de l’homme est déterminée par son être social » Elle doit remonter des apparences à l’essence ou au contenu caché. Elle doit expliquer la première par les seconds.

(*) Le sensualisme va plus loin que l’empirisme : il affirme non seulement qu’il n’y a pas d’idées innées, mais qu’il n'y a pas non plus de capacités mentales innées. Pour le sensualiste, toute connaissance, toute réflexion, tout jugement, tout acte d’imagination, n’est qu’une sensation mémorisée, modifiée, associée ou comparée avec d’autres sensations.

Pour Karl Marx, l'idéologie

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