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Dissertation sur les prénoms

Étude de cas : Dissertation sur les prénoms. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2022  •  Étude de cas  •  2 218 Mots (9 Pages)  •  227 Vues

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RAGAUT                Licence SEP L2

Camille                Techniques Quantitatives

Analyse de documents statistiques : La sociologie des prénoms

Le prénom est devenu aujourd’hui un véritable support d’identité personnelle. C’est un sujet qui concerne tout le monde, et même si il exprime le moi profond, il est aussi sujet aux phénomènes de modes. Il est choisi par les parents selon différentes caractéristiques, pouvant se ressembler d’une famille à l’autre. Le prénom est donc individuel en tant que tel, mais est aussi collectif en tant que phénomène social. Le choix du prénom a ainsi grandement intéressé de nombreux sociologues, afin d’enquêter sur les déterminants de la nomination d’un prénom. Baptiste Coulmont, sociologue français, a écrit un livre à ce sujet, nommé « La sociologie des prénoms ». C’est justement sur cet auteur que notre corpus documentaire se porte, composé de billets, textes et graphiques. Nous pouvons analyser un thème commun à ces documents : la volonté de transmettre un héritage à travers un prénom. Le corpus met en corrélation les différents prénoms en fonction du type d’héritage. Cet héritage peut être culturel, social ou encore géographique. Il peut être modifié selon les époques. Nous pouvons donc nous demander, avec nos connaissances personnelles statistiques et à l’aide du corpus documentaire : En quoi le prénom peut-il être un marqueur social ?

Pour commencer, intéressons-nous au document 1 intitulé : « Basques et Bretons au collège ». C’est un billet (c’est-à-dire une lettre courte rédigée rapidement) écrit par Baptiste Coulmont et associe 2 cartes en sous documents, représentant la France. Ce billet est extrait du blog de Baptiste Coulmont, a été publié le 28 septembre 2010 et apparait sur le site internet « coulmont.com ». Il a été consulté le 16 novembre 2018. Le billet est découpé en deux parties comportant chacune une carte. Dans la première partie et la deuxième partie, l’auteur a catégorisé respectivement le nombre de prénoms bretons et le nombre de prénoms basques dans 4 800 collèges de France, en consultant les résultats nominatifs au brevet des collèges par communes. Ainsi, la 1ère carte représente la proportion des prénoms bretons dans les 4 800 collèges de France, avec comme ensemble les prénoms bretons, comme élément les différents collèges de France, comme caractère le nombre de prénoms bretons et comme type de caractère, un caractère quantitatif discret. La composition sur la 2ème carte est la même que sur la 1ère, en changeant juste le prénom breton en prénom basque. Sur la 1ère carte, nous pouvons observer une majorité de prénoms bretons se situant en Bretagne, puisqu’on y trouve de nombreux points rouges et plus gros que les autres points. Sur le reste de la France, nous remarquons tout de même quelques points rouges/oranges signifiant la présence de prénoms bretons. Cela peut donc se traduire par la volonté de transmettre une identité culturelle bretonne de la part des bretons, à leurs enfants, et de la conserver dans la région. Les prénoms bretons sont même parfois donnés en dehors de la Bretagne, transformant alors ces prénoms spécifiques en prénoms majoritaires. C’est par exemple le cas pour des prénoms d’origines bretonnes tels que Morgane ou Nolwenn, qui se sont diffusés dans toute la France. Cela peut s’expliquer par l’intégration depuis quelques temps de prénoms « exotiques », et où certains prénoms sont puisés dans des différents registres culturels (bretons ici). Tandis que dans la deuxième partie du billet, l’auteur nous parle du cas des prénoms basques. Ainsi, nous pouvons observer sur la deuxième carte, une forte présence des prénoms basques dans le Sud-Ouest de la région des Pyrénées-Atlantiques, et une absence totale de prénoms basques en dehors de cette zone. Ces prénoms traditionnels basques restent donc confinés dans une partie de la région du Sud-Ouest, et ne sont pas aussi populaires que les prénoms bretons. A noter qu’il existe tout de même certaines limites à son étude : le fait qu’il ait pris en compte seulement les 3èmes, et le fait que certaines communes n’ont pas publiés publiquement les résultats du brevet. Dans les deux cas, la transmission de la culture basque ou bretonne à travers le prénom est pratiquée. Héritages culturel et géographique sont donc des marqueurs sociaux importants dans le choix du prénom.

Nous pouvons retrouver cette idée chez les personnes immigrés, où l’auteur en parle dans le document 4. Il s’agit ici d’un article intitulé « Quels prénoms les immigrés donnent-ils à leurs enfants en France ? » de la revue Population et Sociétés et écrit par Baptiste Coulmont et Patrick Simon. Il a été publié en avril 2019 par l’INED. Ils apportent des arguments sur les types de prénom donnés par les immigrés en fonction de différents facteurs. Ces arguments s’accompagnent de trois graphiques et un tableau. Nous pouvons déjà introduire l’idée que le prénom de l’immigré arrivant en France est souvent caractéristique de l’aire culturelle de son pays d’origine. C’est le cas pour 82% des immigrés du Maghreb ou encore 95% des immigrés de l’Afrique subsaharienne, mais c’est seulement le cas pour 56% des immigrés d’Europe du Sud. Cela s’explique par le fait que les prénoms latins sont très utilisés comme prénoms majoritaires, ils ont complètement été intégrés et repris par la population française. Ce cas peut donc rejoindre celui des prénoms bretons, qui se sont diffusés dans toute la France. Les auteurs étudient par la suite le prénom donné aux enfants et petits-enfants des immigrés. Un tableau y est joint, répertoriant le « Top 3 des prénoms par sexe et générations », provenant de « Enquête Trajectoires et Origines » et publié en 2008-2009. On observe dans le tableau la descendance des immigrés d’Europe du Sud et du Maghreb, ils représentent l’ensemble. Les éléments sont composés d’immigrés, d’enfants d’immigrés et de petits enfants d’immigrés. Enfin le caractère représente les prénoms, il est qualitatif et discret. On peut remarquer que les immigrés d’Europe du Sud ainsi que les immigrés du Maghreb ne donnent pas pour la plupart d’entre eux des prénoms spécifiques de leurs pays d’origines à leurs enfants et petits-enfants. Cela peut s’expliquer par le fait que depuis 1990, les lois sur les choix de prénoms ont été levé, mais aussi parce que l’on assiste de plus en plus à l’intégration de prénoms « exotiques », les prénoms comme Sarah ou Anissa, d’origines maghrébines, sont passés dans la catégorie des prénoms majoritaires. Ils font partis maintenant des prénoms dominants en France. Il est de même pour les prénoms latins, qui sont maintenant considérés comme communs. Le choix du prénom de la part des immigrés reflètent donc parfois leur héritage culturel mais aussi les normes dominantes en France. On comprend donc l’importance pour eux de s’intégrer. Toutefois, l’arrivée de nouveaux prénoms sous une forme d’innovation culturelle tels que « Inès ou Lina » font référence pour la population majoritaire à des origines maghrébines : « l’invisibilisation des connotations culturelles des prénoms n’est pas complètement réalisée ».

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