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L’application du policy mix

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Par   •  22 Mars 2012  •  1 786 Mots (8 Pages)  •  1 576 Vues

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L’application du policy mix durant les Trente Glorieuses s’est révelée profitable pour les pays occidentaux où la forte croissance et le plein d’emploi étaient les principaux objectifs. Le risque inflationniste a commencé à faire sentir une récession et a réduit l’efficacité de l’instrument du politique économique. La décennie 1990 est marquée par une coordination efficace des politiques économiques aux Etats-Unis sous les administrations de Clinton alors qu’en Europe, la mise en place de la monnaie unique affecte les configurations des politiques budgétaires et monétaires en période de restriction. Dans le contexte économique actuel, il semble difficile de conduire des politiques économiques destinées à parvenir au carré magique. Il est question de savoir quelle est la place du policy mix, à l’état actuel, dans les économies de la zone euro et aux Etats-Unis. Et quelles sont les instruments disponibles conduisant aux objectifs finaux dans un contexte macroéconomique contraignant ?

I. Coordination des politiques économiques comme moyen efficace mais contestable…

A. Définition, objectifs et mise en œuvre du politcy mix

Le terme « policy mix » désigne l’orientation macroéconomique à court terme conjointe de la politique budgétaire et de la politique monétaire. Il s’agit d’une combinaison ou d’une articulation des politiques économiques, en l’occurrence principalement de la politique monétaire (Banque centrale) et de la politique budgétaire (gouvernement). Le principal objectif des politiques coordonnées (politique expansionniste, budgétaire et monétaire) est la croissance et l’emploi. Le risque d’inflation et la déséquilibre extérieur sont considérés comme les risques dominants d’une telle démarche.

L’idée de policy mix est d’inspiration keynésienne de relance. Dans le modèle ISLM, la relance budgétaire suivie d’une relance monétaire entraîne un double déplacement du IS et LM (à voir également la relance croisée): le déplacement de l’IS mené par une dépense publique provoque un accroissement de la demande (consommation privée et investissement) par le mécanisme de multiplicateur keynésien, l’emploi et la croissance sont soutenus par la demande des biens et de services. Toutefois, le taux d’intérêt tend à augmenter du fait d’une hausse de la demande d’encaisse. Les risques sont présents: d’une part, l’effet d’éviction par une hausse du taux d’intérêt et une balance commerciale déficitaire (demande intérieure élevée) se traduit par une baisse de l’investissement, de l’emploi et du revenu ; et d’autre part la tension inflationniste si l’économie est déjà en plein emploi (argument néoclassique). Le policy mix se traduit par une mise en place de l’émission monétaire et une baisse du taux d’intérêt par la Banque centrale, ce qui entraîne un déplacement de la courbe LM. Dans ce cas, on observera une réduction du coût de crédit qui provoquera une incitation à l’investissement, l’emploi et la croissance. Au final, les politiques expansionnistes conjointement budgétaires et monétaires parviennent à une croissance supérieure, l’effet d’éviction par la hausse du taux d’intérêt est éliminé. L’efficacité est totale. Dans le cas d’une coordination des politiques économiques restrictives, l’objectif est généralement de parvenir à la stabilité des prix (optique monératiste).

Quelques mots sur la mise en place des politiques coordonnées. En fait, la coordination des politiques exige une organisation institutionnelle efficace entre le gouvernement (politique budgétaire) et la Banque centrale (politique monétaire). Le principe d’indépendance est souvent remis en cause lorsque la décision de la Banque centrale est fonction du gouvernement. Les décisions des autorités politiques doivent avoir les mêmes objectifs au même moment afin d’atteindre l’objectif de croissance (expansionniste) ou de stabilité des prix (restrictive)

B. Efficacité discutable et risques non négligeables de la coordination des politiques

Les atouts et les inconvénients du policy mix constituent un débat théorique entre la pensée keynésienne et monétariste ou la nouvelle macroéconomie classique.

Le modèle des avantages comparatifs de Mundell (doc 1 p2), qualifié de modèle statique, avance un argument selon lequel la solution optimale consiste à affecter un instrument à l’objectif qu’il influence le plus relativement. Par exemple, dans le cadre d’une politique monétaire restrictive, si la hausse du taux d’intérêt affecte plus les prix que le déficit budgétaire, la politique monétaire doit être un instrument de stabilité des prix. Si la relance budgétaire entraîne davantage la croissance que la hausse du taux d’intérêt, elle aura pour objectif d’améliorer la croissance économique.

L’efficacité du policy mix est sous certaines conditions: les expansions budgétaires et monétaires ne doivent pas engendrer une tension inflationniste. Selon Keynes, les hypothèses implicites, l’équilibre sous emploi et la rigidité des prix, au moins à court terme, permettent de limiter la hausse des prix et des salaires (coûts de production).

La version monétariste remet en cause l’efficacité du policy mix : la relance monétaire produit un effet inflationniste à long terme par le biais d’une demande excédentaire et la capacité limitée de production puisque l’économie est au en plein emploi. A cela, ajoutons l’équivalence rocardienne : le déficit budgétaire d’aujourd’hui est responsable d’une hausse des impôts de demain, les agents économiques sont incités à épargner au détriment de la consommation du moment (doc 1 p2). Enfin, le problème du déficit budgétaire et la soutenabilité de la dette imposent des conditions peu favorables à la relance budgétaire (revoir le dernier td).

Le policy mix n’est pas efficace dans le sens de la nouvelle macroéconomie classique (version dynamique du modèle de Mundell) : lors d’une émission monétaire, les anticipations inflationnistes

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