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Comment s’explique la croissance du secteur tertiaire dans les économies développées ?

Dissertation : Comment s’explique la croissance du secteur tertiaire dans les économies développées ?. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2012  •  3 327 Mots (14 Pages)  •  1 391 Vues

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Sujet : Comment s’explique la croissance du secteur tertiaire dans les économies développées ?

Les révolutions agricoles et industrielles des XVIIIème et XIXème siècles ont entrainé des mutations dans la répartition de la population active par secteur d’activité. De la mise en évidence des secteurs d’activité par Allan G. Fischer à la théorie de la «société post industrielle» du sociologue américain Daniel Bell (1919-), en passant par la place croissante de l’information dans l’économie, la montée du tertiaire est souvent considérée comme un facteur déterminant du progrès des sociétés contemporaines.

Popularisée par l’économiste britannique Colin Clark (1905-1989) dans son ouvrage publié en 1940 «The Condition of economic progress», la notion de tertiaire a souvent été définie comme une catégorie résiduelle, comprenant tout ce qui n’est pas agricole ou industriel. L’INSEE définit d’ailleurs celle-ci comme étant un «vaste champ d’activités qui va du commerce à l’administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les services aux entreprises et services aux particuliers, l’éducation, la santé et l’action sociale». En effet le secteur tertiaire concerne la production de biens immatériels et la place croissante acquise par ces activités fait de lui une nouvelle composante du système économique mondial. Cette position dominante conduit à s’interroger sur les sources de la croissance du secteur tertiaire dans les économies développées.

La croissance du secteur tertiaire peut trouver sa source dans l’évolution de la consommation, mais aussi dans la diminution de l’emploi industriel. Mais l’influence du progrès technique, associé à un essor de la pratique de l’externalisation a conduit à un accroissement rapide du poids du secteur des services dans les économies développées.

I / L’influence de données conjoncturelles sur la tertiarisation dans les économies développées.

La tertiarisation est un phénomène favorisé par des évolutions au niveau de la consommation et se développe au détriment des secteurs primaire et secondaire.

A) les mutations de la structure de la consommation.

Depuis les années 1950 les consommateurs se tournent de plus en plus vers l’acquisition d’autres biens que ceux issus des processus de production agricole ou industriel. En effet, à la différence de la société industrielle, dans laquelle le niveau de vie est directement lié au volume de biens acquis, la société tertiaire se caractérise par une consommation accrue de services. Les ménages consomment donc une quantité croissante de biens dits «immatériels» qui consistent le plus souvent en une fourniture de services. Ainsi, parallèlement à la progression du revenu disponible des ménages, la demande de services s’accroît. Ces services interviennent le plus souvent dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture ou des transports. Cette évolution serait à l’origine d’une véritable explosion du secteur tertiaire dans les économies développées.

Ce phénomène a été analysé, de manière indirecte, par le statisticien allemand Ernst Engel (1821-1896) en 1857 par le biais de lois mettant en relation l’évolution des dépenses de consommation avec le niveau de revenu.

La première loi d’Engel énonce le fait selon lequel la part du revenu affectée aux dépenses d’alimentation est d’autant plus faible que le revenu est élevé. En effet cette loi concerne les biens alimentaires et il faut préciser que ce type de bien a été intégré dans la catégorie des «biens normaux» en relation avec le concept d’«élasticité de la demande». Ces biens, également qualifiés de «nécessaires», admettent donc une stagnation de leur coefficient budgétaire lorsque le revenu du ménage augmente dans une proportion inférieure ou égale à 1. Son «élasticité-revenu» sera alors comprise entre 0 et 1. Cette loi concerne également, dans une moindre proportion, les biens «inférieurs», dont la consommation connaît une diminution quand le revenu augmente et dont l’«élasticité-revenu» reste négative. Inversement, leur consommation augmente quand son revenu baisse. Il s’agit de biens de mauvaise qualité auxquels les consommateurs préfèrent substituer des biens nouveaux lorsque le niveau de leur revenu le permet. C’est le cas, par exemple, de certains produits alimentaires tels que le pain ou les pommes de terre. D’après cette loi donc(INUTILE), la part du revenu allouée aux dépenses alimentaires, ou «coefficient d’Engel» est inversement proportionnelle au niveau de revenu du ménage. La consommation alimentaire sera donc d’autant plus faible que le niveau de vie du ménage est élevé. Pour déterminer cette loi, Engel a procédé à l’observation du budget de 153 familles belges, celle-ci étant complétée par de nombreuses autres études statistiques.

À travers sa deuxième loi, Engel affirme que la part du revenu affectée aux dépenses de vêtements, logement, chauffage et éclairage ne connaît pas de variation significative lorsque le revenu augmente.

La troisième loi, enfin, démontre que la part affectée aux besoins d’éducation, de santé ou de voyages augmente plus vite que le revenu.

Au vu de ces constatations, il est possible d’affirmer que la tertiarisation est signe de progrès, du simple fait que la consommation se déplace avec la hausse du revenu selon l’urgence ressentie des besoins. Les ménages ayant un revenu leur permettant d’assouvir leurs besoins primaires, il peuvent consacrer une plus large part de leur budget à la consommation de biens dits «supérieurs». Cette thèse a été développée par Daniel Bell, dans son ouvrage L’avènement de la société post-industrielle paru en 1974. Pour l’auteur, la progression de la consommation de services et la part croissante occupée par ceux-ci dans l’emploi sont deux évolutions inévitables. Cette assertion est notamment justifiée par une tendance durable qui a trait à la consommation finale. En effet, dans la cadre de cette consommation, la croissance du pouvoir d’achat découlant d’une hausse du revenu des ménages implique que la demande émanant de ces unités suive un parcours bien délimité. En effet, cette demande portera tout d’abord sur des biens primaires, en réponse à des besoins urgents et de première nécessité, puis sur des biens secondaires issus principalement du secteur industriel, comme le logement ou l’automobile, et enfin sur les biens «supérieurs» sus évoqués, qui sont essentiellement identifiés

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