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Analyse Du Rapport Gallois

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Par   •  26 Octobre 2014  •  3 350 Mots (14 Pages)  •  561 Vues

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Louis Gallois, Commissaire général à l’Investissement, a remis au Premier ministre un rapport intitulé « Pacte pour la compétitivité de l'industrie française » en novembre 2012. La lettre de mission fixait un objectif clair et ambitieux à l’ancien président d’EADS et de la SNCF, et s’inscrivait dans le cadre du « redressement productif » : il s’agissait de mener une réflexion sur les moyens de donner un « nouvel élan à l’industrie » et « d’adapter son modèle » de manière à ce qu’elle joue son « rôle majeur d’entraînement de l’économie pour la croissance, l’emploi et l’innovation ». La lettre de mission du Gouvernement précisait : « Vous développerez les principaux axes qui, selon vous, doivent guider la politique du Gouvernement en matière de soutien à la compétitivité de l’industrie ». Ces axes sont ainsi les 22 propositions qui ponctuent cette réflexion sur l’avenir de l’industrie française dans la compétition mondiale.

Le rapport, intitulé « Pacte pour la compétitivité de l'industrie française » est articulé en 6 parties : La première (« LA COTE D’ALERTE EST ATTEINTE ») est une interpellation pour dresser un constat préoccupant et souligner la perte de compétitivité de l’industrie française par rapport à l’industrie allemande (gammes supérieures) et à faible coût unitaire de production ; La deuxième (« UNE AMBITION INDUSTRIELLE : LA MONTÉE EN GAMME ») souligne que seul l’investissement productif permettra aux productions de monter en gamme ; La troisième (« LA STRUCTURATION ET LA SOLIDARITÉ DU TISSU INDUSTRIEL : FAIRE TRAVAILLER LES ACTEURS ENSEMBLE ») attire une attention particulière sur les entreprises de taille intermédiaire (ETI) dont le faible nombre et la mauvaise insertion dans les filières industrielles pèsent sur la compétitivité de l’économie française selon le rapport ; Le quatrième volet (« LES LEVIERS DE LA POLITIQUE INDUSTRIELLE ») trace trois directions pour le redressement productif, en insistant sur la formation initiale et continue, le financement de l’investissement et la planification grâce à un Commissariat Général à l’Investissement. Le cinquième volet (« POUR UNE POLITIQUE INDUSTRIELLE EUROPÉENNE ») vise à rappeler la dimension communautaire de toute politique industrielle. Enfin, le sixième volet (« POUR UN NOUVEAU PACTE SOCIAL ») identifie trois domaines (la protection sociale, la représentation des personnels et la sécurisation de l’emploi) qui doivent être renégociés entre partenaires sociaux.

Le rapport Gallois recense de nombreuses causes structurelles du manque de compétitivité. Ces faiblesses structurelles identifiées sont d’abord les facteurs macroéconomiques comme le poids de la fiscalité, le poids des professions réglementées, le « millefeuille » administratif qui conduit à une élévation du poids des dépenses publiques. Toutefois, le rapport se concentre sur trois manques spécifiques à l’industrie française, et notamment une recherche et une formation mal articulées avec les besoins de l’industrie, d’autant que le niveau des dépenses de Recherche et Développement (R&D) des entreprises françaises (1,4 % du PIB) reste inférieur à celui des entreprises allemandes (1,9 %) et la formation initiale (hors ingénieurs) n’est pas suffisamment orientée vers les besoins de compétences industrielles ; des flux de financement (crédit, financement en fonds propres) insuffisamment orientés vers le tissu industriel ; et enfin, une structuration et une solidarité qui restent trop faibles et marquée par une trop grande dichotomie entre les firmes multinationales qui s’imposent sur leurs segments de marché et une multitude de Petites et Moyennes Entreprises (PME) qui n’arrivent pas à grandir et à collaborer avec les grands groupes, tout en instaurant un dialogue social basé sur la confiance.

Renforcer la compétitivité du site de production France

Les faiblesses structurelles de l’industrie française renvoient à la notion plus large de compétitivité en économie. Selon l’économiste Jean-Louis Mucchielli, la compétitivité désigne l’aptitude à affronter des situations de concurrence et à rivaliser avec autrui. Cette aptitude confère à l’agent économique qui la détient une capacité à conserver ou à augmenter ses parts de marché. C’est donc un déterminant important du commerce international. Sur un marché où plusieurs producteurs offrent des biens ou services substituables, les économistes parlent de compétitivité prix pour désigner la capacité à proposer des produits à un prix inférieur à celui des concurrents. La compétitivité hors prix renvoie aux explications structurelles des performances en termes de qualité des produits, de contenu technologique, de conditionnement, etc. La différenciation des produits en est généralement à l’origine (les voitures de marques allemandes ont la réputation d’être plus fiables que les voitures françaises, les voitures italiennes d’avoir un design plus élaboré). Une entreprise compétitive présentera une croissance à long terme de sa production supérieure à celle de ses concurrents grâce à un avantage de prix, de qualité, ou de coût.

Au niveau d’une nation, la compétitivité macroéconomique est définie par l’OCDE comme « la capacité de nations ou d’ensembles supranationaux de générer de façon durable un revenu et un niveau d’emploi relativement élevés, tout en étant et restant exposés à la concurrence internationale ». Cela induit que l’amélioration de la compétitivité des entreprises implantées sur le territoire national ne peut se faire à n’importe quelle condition,

sous peine de ne pas être compatible avec la compétitivité nationale. Par exemple, la modération salariale, permettant de maintenir des prix faibles à l’exportation, ne renforce pas forcément la compétitivité du pays concerné.

Ainsi, selon le Prix Nobel d’économie Paul Krugman et de nombreux économistes, la compétitivité d’une nation ouverte au commerce international doit être ramenée prioritairement à sa capacité à générer des gains de productivité, seuls capables de concilier défense de parts de marché à l’exportation et niveau élevé de revenu et ainsi bien-être des populations. De nombreuses études choisissent de limiter leur analyse de la compétitivité à la capacité d’un pays à exporter, ce qui n’est qu’un déterminant parmi d’autres de la capacité de générer un revenu et un niveau d’emploi élevés.

Depuis une décennie, les parts de marché (en valeur) de la France dans le commerce international, comme celles de la plupart des pays développés, ne cessent de diminuer (– 16 % de 2000

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