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Alfred Pritchard Sloan (1875-1966)

Commentaire d'oeuvre : Alfred Pritchard Sloan (1875-1966). Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Décembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  790 Mots (4 Pages)  •  669 Vues

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Alfred Pritchard Sloan (1875-1966) a été le président de Général Motors pendant près de 30 ans.

Après avoir été diplômé du Massachusetts Institute of Technology en ingénierie électrique en 1892, il devient employé dans une fabrique de roulements à billes. En 1899, la boîte en faillite il décide de la racheter (pour 5000 dollars) et en devient le président.

En ce début du XXème siècle, pressentant l’explosion du marché automobile, Sloan transforme sa firme en équipementier pour Oldsmobile, Ford et General Motors. En 1916 sa société fusionne avec General Motors, il en devient le président en 1923. A son arrivée, Chevrolet, la plus grosse marque du groupe, éprouve de telles difficultés que sa suppression est évoquée. Sloan renverse la situation en débauchant dès 1923 l’un des managers des usines Ford. Quelques années plus tard, Chevrolet produit plus que Ford ! Cette réussite spectaculaire incite Sloan à formuler sa doctrine, qui sera longtemps considérée comme la bible du management moderne.

Son premier apport concerne l’organisation. Il le théorise sous la forme d’un rapport, «L’étude d’organisation», dont les préceptes de gestion, aujourd’hui de rigueur, sont alors des innovations. Leurs dirigeants ont toute latitude pour atteindre les objectifs fixés, les résultats étant contrôlés une fois l’an. Parvenu au sommet de la pyramide, Sloan s’efforce donc de limiter son propre pouvoir et de répartir les responsabilités. Pour parfaire cette organisation, qui donne à GM un avantage sur Ford et Chrysler, Sloan établit une passerelle transversale entre marques en mutualisant l’information.

Son deuxième apport concerne la stratégie commerciale. Si Ford a inventé la «voiture pour tous», son obsession de la productivité l’a ensuite empêché de renouveler fréquemment ses modèles. Sloan, lui, s’assure la même productivité que son rival, mais il perçoit les limites de la voiture unique et standardisée. Il veut vendre de l’originalité, solliciter la gourmandise du client, répondre à son désir de «standing». Véritable révolution, le «sloanisme» crée une politique commerciale qui n’est plus fondée sur le besoin essentiel de l’acheteur (circuler).

Au crédit de Sloan, la mise en place de changements de style chaque année d'où est issu le concept « d'obsolescence programmée ». Sous l’égide de Sloan, l’industrie automobile devient alors cousine du show-business : GM présente ses modèles sur des podiums itinérants, les «Motorama», et fait rêver avec ses prototypes uniques, les «dream-cars». Mister Earl (que la presse surnomme «Misterl», comme un super-héros), puis le styliste Bill Mitchell font naître après-guerre «les belles américaines» aux robes chantournées dotées d’ailes arrière géantes..

C'est lesloanisme : la production doit prendre en compte la dimension socioculturelle de la consommation de masse et proposer une gamme diversifiée à la fois en fonction des budgets mais aussi renouveler les modèles par des combinaisons d’éléments de bases standardisés et cette gamme de produits est le miroir des espoirs d’ascension social1.

Durant sa longue carrière, Sloan a si bien muselé les rivaux de GM que son seul véritable adversaire fut l’Etat, dont les lois antitrust menaçaient son groupe de démembrement.

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