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Résultant du contact de deux ou plusieurs langues, ou le problème des interférances

Cours : Résultant du contact de deux ou plusieurs langues, ou le problème des interférances. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2013  •  Cours  •  1 947 Mots (8 Pages)  •  1 115 Vues

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RESULTANT DU CONTACT DE DEUX OU PLUSIEURS LANGUES

OU LE PROBLÈME DES INTERFÉRANCES.

Introduction

I. Impossibilité de transposer des éléments d’un système dans un autre.

II. Les formes hybrides, leurs rapports avec la traduction.

III. Les interférences, leurs rapports avec la traduction.

a. Définition de l’interférence

b. Ses rapports avec la traduction

c. Mécanisme des interférences dans l’opération traduisante

Conclusion

INRTODUCTION

Quand deux langues sont en contact, il se produit entre elles des interférences. Nous avons deux systèmes sur la base desquels nous formalisons le sens et deux « codes » linguistiques qui entrent en contact et s’influencent mutuellement. Nous avons, par conséquent, deux codes qui interfèrent.

Il suffit d’établir des parallèles entre deux systèmes linguistiques à travers des énoncés recueillis systématiquement dans les deux langues, pour aboutir à l’analyse d’un système linguistique au moyen d’un autre, d’où la possibilité d’interférences.

Nous allons voir, dans les paragraphes suivants, comment s’opère le passage d’une langue à une autre avec les incidences qui peuvent se produire lors de ce passage. Les changements des paramètres conventionnels, culturels et cognitifs nécessitent souvent le choix d’éléments linguistiques tout à fait différents. Nous aborderons également le domaine où le calque, l’interférence ou la transposition pure et simple des éléments d’un système à un autre, ne peuvent résoudre la question de la restitution du sens avec le maximum de « fidélité ».

I. IMPOSSIBILITÉ DE TRANSPOSER DES ÉLÉMENTS D’UN SYSTÈME DANS UN AUTRE.

La solidarité existant entre les signes qui constituent un énoncé ne permet, en aucun cas, le calque des éléments de cet énoncé si, toutefois, nous cherchons à établir une équivalence dans une langue différente.

Cette solidarité, nous la retrouvons même entre tous les signes d’une langue donnée. Nous établissons, par conséquent, des découpages différents dès lors que nous appréhendons des langues différentes.

Dans son ouvrage intitulé : Les fondements sociolinguistiques de la traduction (1980, p 76), Maurice PERGNIER affirme :

« Ce n’est pas seulement en tant qu’élément lexical que le signe intégrant d’un énoncé est intransposable, mais également, et d’abord, en tant que membre d’un ensemble grammatical qui lui confère son statut. Cette intransposabilité des éléments d’un énoncé d’une langue dans une autre est fondée, ainsi que les études linguistiques l’ont abondamment montré (…). Sur le fait que chacun est solidaire des autres éléments qui constituent le système.

L’auteur insiste sur :

Le fait qu’une tentative d’une telle transposition ne représente ni une véritable traduction (car l’opération traduisante doit porter sur le sens du message), ni une transposition pure et simple des signifiés dans un autre système (car en tant qu’élément lexical et membre d’un ensemble grammatical qui lui confère son statut, le signe intégrant d’un énoncé est intransposable ».

Le même auteur donne un exemple pour illustrer ses propos :

 She swam across the river. (1)

 Elle nagea à travers la rivière. (2)

« Le passage de (1) à (2) aboutirait à un compromis, un produit qui n’est ni du français ni de l’anglais, mais une hybridation de systèmes. » selon M. PERGNIER.

II. LES FORMES HYBRIDES, LEURS RAPPORT AVEC LA TRADUCTION

L’interférence de deux systèmes peut donner naissance à des formes hybrides parfois acceptables comme l’exemple précédent : Elle nagea à travers la rivière. D’autres fois, elle donne naissance à des formes « virulentes » sans aucune intelligibilité, encore moins pour ceux qui ne connaissent pas les langues en question.

Ex. It’s raining cats and dogs.

Il est pleuvant chats et chiens.

CATFORD repris par M. PERGNIER dans l’ouvrage cité précédemment, parle, de « traduction mot à mot » de l’énoncé en anglais : It is raining cats and dogs.

Il serait plus juste, selon M. PERGNIER, de parler, dans ce cas, de transposition ou de transcodage. Selon le même auteur, nous ne pouvons parler de traduction que s’il s’agit de choisir entre : « Il pleut à verse », « Il pleut des cordes », « Il pleut des hallebardes » ou « Il tombe des cordes ». Par ailleurs, nous remarquons que, dans un énoncé oral, en situation d’énonciation, un locuteur qui s’exprime en français peut très bien dire aussi : « Quel temps de chien ! ». Le traducteur prendra en considération plusieurs paramètres extralinguistiques et situationnels pour traduire l’énoncé en question.

Maurice PERGNIER abonde dans le même sens en affirmant que :

« La traduction est aussi impuissante à rendre identiques des signifiés de deux langues que la tentative de transposition des signifiés est impuissante à produire une traduction… » (Ibid. p. 79)

Pour M.PERGNIER, les signifiés de deux systèmes différents ne peuvent être interchangeables, ce qui nous mène à dire que les signes linguistiques de deux langues ne peuvent se superposer.

Les formes hybrides peuvent, d’une part, avoir un contenu sémantique, mais il sera différent de celui de l’énoncé de départ.

Exemple : « ur is3ara ul » en kabyle donnerait à première vue : « Il est sans cœur » en français.

Les deux phrases ont des contenus sémantiques différents ; donc l’une ne peut être la traduction de l’autre. D’autre part, elles peuvent ne pas avoir de contenu sémantique, en particulier lorsqu’il s’agit d’expressions idiomatiques.

Exemple : « Il a coupé la mer* », pour traduire l’expression algérienne : « qta3 l’bhar ».

Dans ces cas, l’énoncé

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