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L'analyse de l'humour

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Par   •  9 Mai 2019  •  Dissertation  •  13 060 Mots (53 Pages)  •  644 Vues

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CONTENU

1. INTRODUCTION (1000 mots)

2. METHODOLOGIE ET PRESENTATION DU CORPUS BRUT         (1000 mots)

        2.1. Le péritexte journalistique et le genre rédactionnel du Corpus

        2.2. Pour une approche sémantico-pragmatique

3. CADRAGE THEORIQUE         (1300 mots)

        3.1. L’humour : L’analyse d’un jeu sur l’échiquier subjectif et énonciatif

                4.1.1. L’incongruité

                4.1.2. La distance

                4.1.3. L’ambiguïté

                4.1.4. L’ambivalence

                4.1.5. La connivence

                4.1.6. La bienveillance

                4.1.7. Le ludisme

.         3.2. L’humour et l’argumentation dans l’article de presse écrite - définition du cadre interactif

4. L’ANALYSE DU CORPUS (5000 mots)

        4.1. Définition l’unité d’analyse de notre corpus selon les critères humoristiques

        4.2. La réduction du corpus à sa visée humoristique

        4.3. L’implicite du discours

        4.4. Définition l’unité d’analyse de notre corpus selon les critères argumentatifs

4.5. L’élément humoristique équivaut-elle à un élément argumentaire ?

5. CORPUS SEGMENTÉ, CODÉ ET ÉTIQUETÉ (100 mots)

6. CONCLUSION (500 mots)

7. ANNEXE

L’humour comme stratégie argumentative dans l’actualité commentée de la presse écrite mauricienne : pour une approche sémantico-pragmatique.

  1. INTRODUCTION

        La devise "Le rire est une arme" est empruntée à maintes reprises par les journaux mauriciens de nos jours et ce, dans un objectif bien défini : non seulement celui de faire sourire mais aussi et surtout celui de corriger les mœurs par le rire. En partant du principe que l’humour est porteur d’au moins deux fonctions en son sein – l’une étant de mener à la vérité[1] d’une manière originale et l’autre étant de faire rire uniquement, d’où la fonction purement ludique – nous tenterons de faire une analyse des composantes de l’humour présentes dans quelques articles de presse écrite, qui utilisent une stratégie argumentative. La question de l’habillage humoristique des articles de presse mauricienne mérite une attention particulière.

        Le précepte d’un journal ne répond plus désormais au seul souci d’information mais il vise aussi une éducation morale de ses lecteurs et ce grâce à l’humour :

« C'est donc dire que l'humour, bien utilisé, peut être un formidable outil pour changer les mentalités. Il est d'autant plus redoutable qu'il paraît à prime abord bien anodin, par son style léger, sa forme attrayante et ses qualités ludiques. Il parvient donc à s'insinuer plus loin que ne le feraient un texte d'opinion ou un pamphlet politique. »[2] (Gosselin, 2007 : p1)

        L’humour peut ainsi être vu comme étant une arme redoutable, une foreuse de brèches dans la carapace épaisse de l’opinion publique, ceci bien que de surface, ses airs ne témoignent d’aucune particularité offensive.

        La question morale à propos de l’humour est très ancienne. Aussi peut-on lire déjà en 1266 dans la Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin :

« C’est ainsi qu’un mot pour rire est un péché véniel s’il est dit sans utilité, mais il n’est plus une parole oiseuse ni un péché s’il est dit pour un motif raisonnable. »[3] 

        L’humour ou pour paraphraser Saint Thomas d’Aquin, « un mot pour rire » doit selon la Somme Théologique, être imprégné d’une fonction portant en elle une cohérence outre son caractère ludique. Cette fonction peut être d’ordre éthique et l’humoriste comme nous l’avons vu (Gosselin, 2007) peut revêtir l’habit du « prêcheur ». L’écart nous le verrons n’est pas si immense entre l’humoriste et le journaliste, si le thème-lien que nous établissons entre les deux est la morale. En effet la déontologie journalistique quant à elle stipule que :

« […] les médias assument, à l'égard des citoyens et de la société, une responsabilité morale qu'il faut souligner, particulièrement dans un moment où l'information et la communication ont une grande importance tant pour le développement de la personnalité des citoyens que pour l'évolution de la société et de la vie démocratique. »[4]

        Ainsi le journal qui dans son ensemble accorde une place prioritaire à l’éthique aussi bien qu’à la morale, se voit dans une certaine mesure libre d’utiliser l’humour « pour un motif raisonnable » (St Thomas d’Aquin, 1266).

        Notre réflexion de départ consiste à ériger une passerelle qui relierait l’humour à l’article journalistique et nous avons identifié la morale ou la valeur morale comme étant l’une des raisons pour lesquelles un journaliste fait usage des procédés humoristiques. Afin d’émettre son raisonnement, le journaliste devra présenter son discours de façon à ce que ses lecteurs adhèrent au point de vue qu’il véhicule. L’humour serait « ce formidable outil » (Gosselin, 2007) utilisé comme une stratégie argumentative pour aider le journaliste à faire évoluer les mœurs car :

« Si l’humour doit séduire par sa forme, il doit aussi bien convaincre ou informer par son fond. »[5] (Elgozy, 1991)

        Nous observerons plus en détails les propriétés qui caractérisent l’humour comme un biais à travers lequel un journaliste pourrait présenter ses arguments dans un discours journalistique.         

        L’argumentation dans un discours journalistique permet de témoigner de ce que recherche la déontologie journalistique. Elle permet en effet la construction démocratique d’une société, l’assentiment ou la désapprobation à une idéologie, le libre échange ou l’affrontement des opinions pour un changement sain et égalitaire au nom de la morale :

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