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Les fondements eurocentriques de la mondialisation

Dissertation : Les fondements eurocentriques de la mondialisation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2021  •  Dissertation  •  3 120 Mots (13 Pages)  •  258 Vues

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Darlene Nouemsi

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DISSERTATION

SUJET: LES FONDEMENTS EUROCENTRIQUES DE LA MONDIALISATION

La mondialisation fait la fierté de tous. Ce concept est cité fièrement comme signe d’une évolution positive et surtout comme point de chute logique de l’histoire de l’Homme. On lui reconnait surtout des bienfaits économiques mais aussi l’uniformisation de certains principes moraux en faveur de l’humanité. Or, l’origine des principes de la mondialisation se reposent sur des principes libéraux, basés sur des modes de vie et de production occidentaux qui se sont retrouvés petit à petit imposés à l’échelle internationale. De plus, bien que les partisans de cette même mondialisation semblent admettre les inégalités socio-économiques liées à cette dernière, les conséquences culturelles de la mondialisation paraissent négligées voire omises. Aussi, issue moi-même d’une double culture africaine et européenne, j’ai fait le choix d’aborder l’aspect culturel de la mondialisation. Plus précisément, les conséquences de la présence d’une culture mondialisée ethnocentrique sur les cultures minoritaires notamment des pays en développement.

À priori, la mondialisation possède un rôle unificateur par le biais de l’économie. Elle permet ainsi d’uniformiser les modes de vie, de production et de consommation, les mœurs et les cultures de la planète. Cependant, la mondialisation est aussi unificatrice sur le plan non seulement politique mais culturel. En effet, elle est à l’origine de la naissance d’autres voies de revendications identitaires de diverses communautés face au conformisme à une hégémonie qui leur a été imposée pendant des décennies. Par ailleurs, la notion de culture mondialisée permet de penser l’unité de l’humanité  mais pas dans sa diversité culturelle. La question qu’on peut se poser est donc la suivante : Dans quelle mesure la culture mondialisée, héritage de la mondialisation, fruit du mercantilisme né en Europe,  peut-être remise en question ?

Ainsi ma dissertation se basera sur deux axes. Dans un premier temps, pour répondre à la problématique d’une culture mondialisée questionnable à cause de ses fondements, il est nécessaire de redéfinir le concept de culture, et par conséquent, se pencher sur la question de l’existence d’une culture universelle. Dans un second temps, nous verrons dans quelle mesure la mondialisation et sa culture d’ensemble met en péril les cultures locales et par conséquent, la diversité humaine.

À l’heure où les frontières sont de plus en plus confuses, la diffusion des médias est globale et les nouvelles technologies permettent d’échanger et se déplacer facilement : on est tenté de parler d’une uniformisation des cultures du monde. En effet, parce que certaines valeurs communes sont désormais dites universelles, on en vient alors à parler d’une culture universelle. Il s’agirait d’une confusion totale des habitudes, coutumes et valeurs de chaque État et régions qui résulterait en un grand ensemble assimilé par tous. Cependant, il convient de manier avec précaution ce concept de culture universelle.

Tout d’abord, la culture est un concept multidimensionnel qui se constitue de trois composants : l’inné, l’acquis et le choisis. L’inné comprend la langue, le territoire où l’on se trouve et le patrimoine de ce dernier. Par exemple un individu né en territoire français,

qui jouit des droits du sol et /ou des droits du sang, grandira baigné dans les coutumes,

les habitudes et les valeurs françaises. La culture comme patrimoine acquis quant à elle

fait référence par exemple aux marqueurs sociaux, on peut aussi parler de culture de classe. Enfin lorsqu’on parle de culture « choisie », il s’agit simplement du choix de rituels et coutumes fait par un individu partagés par sa culture innée ou non. Ainsi on peut voir le concept de culture comme une poupée russe. En effet, un État possède une culture généralisée grâce à l’histoire que ses habitants partagent. Cette culture et ces habitudes sont souvent à l’origine des préjugés que peuvent avoir les autres États à l’égard de ce dernier. Celui-ci, en plus de cette culture d’ensemble qui unifie le pays, on trouve par villes, régions, provinces et départements d’autres pratiques spécifiques.

Dans cette même culture régionale, un individu peut choisir une culture d’adoption dans laquelle il partage certaines habitudes qu’il ne retrouve pas dans la culture régionale ou nationale : on parlera alors de « sous-culture ». Aussi, après avoir établit la complexité du concept de culture, affirmer que l’idée qu’il existe une culture universelle est sujet à débat.

Par ailleurs, lorsqu’on parle de culture universelle ou de culture mondialisée, on fait surtout référence à des assimilations culturelles grâce au phénomène de mondialisation,

autrement dit une hégémonie culturelle aussi appelée l’américanisation ou encore la coca colonisation. Il est certes vrai qu’aujourd’hui nous communiquons tous à travers des langues connues comme universelles : l’anglais, l’espagnol et le français. La propagation de ces langues est en partie l’héritage de la colonisation.

Cependant, l’existence d’une culture universelle éradiquerait les spécificités de certains groupes identitaires, minorités et anciennes colonies. Cette homogénéité va en contradiction avec l’histoire individuelle de chaque groupe d’individus. Il suffit d’observer le revers du multiculturalisme prônés par certains États qui doivent équitablement préserver les langues, les repères spatio-temporels et virtuels et les autres marqueurs de différence.

Ainsi, bien qu’il soit  possible d’identifier certains principes culturels communs à tous les groupes humains, la manière dont ces valeurs s’expriment au sein de chaque culture est diverse.

Cependant, ces différences semblent être effacées au profit d’une culture mondialisée, conséquence directe de la mondialisation. D’où les vagues récentes de contradictions et réaffirmation des groupes et sociétés qui se défendent et souhaitent se faire entendre. En effet la mondialisation se conjugue désormais avec asymétrie des échanges et des rapports. Il est alors plus judicieux de parler de marqueurs culturels et de valeurs universelles plutôt que d’une culture universelle.

Dans cette deuxième partie de la dissertation, nous allons démontrer comment la mondialisation met en danger les valeurs qu’elle promeut telles que l’égalité et la diversité, faute de fondements véritablement inclusifs.

On peut dire qu’il existe quatre éléments de réponses majeurs pour la thèse selon laquelle les fondements de la mondialisation et de la culture d’ensemble qui en découle sont eurocentrés : culturel,  politique, historique et économique.

La question de la culture dessine la limite entre l’universalisme prôné par la mondialisation et le particularisme des entités locales. On entend par particularisme culturel un caractère ou des traits particuliers typiques à un groupe d’individus. De façon plus générale, il peut aussi s’agir de l’attitude d'une communauté ou du dit groupe  qui veut conserver ses usages particuliers et son autonomie. Cette fine ligne est la raison pour laquelle la diversité est désormais perçue comme un projet universel. Les lois et les efforts politiques et collectifs pour promouvoir la représentation des minorités en est un exemple.  On remarque la naissance du politiquement correct lorsqu’il s’agit de la diversité. Ce dernier mène certes à des efforts mais minimes. En effet, ces efforts doivent être suffisamment visibles pour ne pas être réprimander par la loi et la société,  mais ne demandent pas de réels implications ou d’engagement derrière. Un exemple typique et assez simple est la publicité. Sur la plupart des plaquettes et affiches universitaires par exemple, pendant longtemps on comptait toujours une personne de couleur, généralement noire ou métisse,  dans un groupe d’étudiants qui représenterait toutes les différentes communautés visiblement minoritaires. Ceci dans le but d’affirmer implicitement que l’établissement porte à cœur la diversité et l’inclusion.

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