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La fin des idéologies ?

Dissertation : La fin des idéologies ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Janvier 2023  •  Dissertation  •  4 051 Mots (17 Pages)  •  217 Vues

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Exposé Science Politique

La fin des idéologies ?

Introduction :

        En 1806 Hegel annonçait la fin de l’Historie après la victoire de Napoléon à Iéna. Pourtant, à cette époque, la fin des idéologies ou la fin de l’historie était bien loin. C’est ce cette notion dont nous allons parler aujourd’hui.

        

        Selon Danic Parenteau et Ian Parenteau, au sens politique, une idéologie est une force politique s’articulant essentiellement autour d’une conception du monde et d’un programme politique. Elles ont pour but le pouvoir et donnent un sens au réel, à l’histoire.

        De nos jours, les idéologies occupent une place importante dans l’espace public. La question de leur disparition alimente de nombreux débats. Je précise politique car les idéologies dont nous allons parler se déploient dans le champ politique, à l’inverse de l’humanisme, du relativisme qui se déploient dans un champ plus personnel. En effet, la défense des Droits de l’Homme peut-être vue commune idéologie, et cette dernière est extrêmement présente de nos jours, notamment dans nos sociétés occidentales. Pour les idéologies non politiques, la question de leur disparition ne se pose pas.

        La question de leur fin soulève de nombreux enjeux, notamment politique et sociétal. Au niveau politique car les idéologies vont impacter les mesures prises par un gouvernement par exemple. Au niveau sociétal, il s’agit plus d’influence sur le débat public et l’organisation de la société.

        

        Comme dit précédemment, la fin des idéologies a souvent été annoncé. En 1806, en 1960 par Bell puis en 1990 par Fukuyama. Pourtant, comme nous le verrons plus tard, les idéologies sont toujours présentes de nos jours. Alors comment et pourquoi les idéologies ont résisté aux multiples annonces de leur disparition ? 

        Tout d’abord, nous étudierons les deux thèses principales de la fin des idéologies (I), avant de se questionner sur les évolutions et nécessités des idéologies (II). Enfin, nous verrons des idéologies plus récentes, comme l’écologisme, et étudierons la thèse de la fin des idéologies comme une idéologie anti-idéologie (III).

  1. Bell et Fukuyama, deux visions de la fin des idéologies

        A) La vision de Bell à la suite de la Seconde Guerre Mondiale

        En 1960, Daniel Bell publie La fin des idéologies. C’est un écrivain et un sociologue à l’université d’Harvard. Dans ce livre il explique le déclin des régimes fascistes en Italie et en Allemagne comme la fin des idéologies caractéristiques du XIXè et XXè siècle.

        Selon lui, le capitalisme a permis d’offrir à la société et notamment au prolétariat, de meilleures conditions de vie et une meilleure reconnaissance. A cause de cela, le prolétariat ne va plus vouloir renverser la démocratie libérale et va abandonner le coté révolutionnaire des idéologies de l’époque.

        A la suite de la Seconde Guerre Mondiale, il déclare que l’heure est venue au pragmatisme, avec une politique réformiste adaptée aux nouvelles complexités du monde, économique, sociale et culturelle. Il n’existe plus de grande vision du monde, impliquant des changements importants. Daniel Bell caractérise cela par : « La fin des idéologies ». Ce constat, il le regrette car cela implique la disparition de l’enthousiasme utopique des idéologies au profit des nouveaux avantages sociaux ou économiques.

        Pourtant, quelques années plus tard, les idéologies revenaient de manière impressionnante. Plus populaire, plus radicale, elles forment une base essentielle à la politique des années 60. Cette première annonce n’est donc pas la bonne, mais quelques mois avant la chute du mur de Berlin, cette théorie va de nouveau faire surface, avec un chercheur américain, Francis Fukuyama.

        B) La fin de l’Histoire par Fukuyama ou la victoire de la démocratie libérale

        Dans les années 80, les idéologies ont grandement perdu en influence. En 1989, le mur de Berlin s’effondre, entrainant avec lui les régimes communistes de l’Europe de l’Est. Dans cette période, un chercheur en science politique va publier un article intitulé « La fin de l’histoire ? ». Dans ce dernier, il explique que le libéralisme et le capitalisme ont gagné la Guerre Froide et qu’une nouvelle ère va s’installer.

        L’histoire du monde arrive à son terme, il n’y aura plus de guerre, les conflits idéologiques sont terminés et ce n’est plus qu’une question de temps avant que tous les autres régimes du monde se mettent à ce modèle. La « guerre des idées » est terminée, et tous les pays vont converger autour du capitalisme libéral occidental. Le libéralisme occidental a du affronter deux grandes idéologies faces auxquelles il a gagné, le fascisme et le communisme. Il n’existe plus d’idéologie pour rivaliser face au libéralisme qui va pouvoir s’étendre sur la planète. Désormais, le monde sera coupé en deux parties, les pays qui seront toujours dans l’histoire et qui convergent vers la fin de l’histoire et le modèle à l’occidental ; et les pays qui en seront déjà sortis.

        Comme Bell, il reconnait que ce constat est triste. Tout sera selon lui technique, calculé, plus compliqué. Le monde ne pourra qu’entretenir l’histoire qu’il a vécu. Le temps de la lutte pour les idéaux est terminée, le « courage et l’audace » ne seront plus de ce monde.

        Pourtant, ces deux auteurs vont tous les deux se corriger dans le futur. En 1997, soit 37 ans après la sortie, Bell va modifier sa thèse et se ranger du coté de Fukuyama. Mais en 2018, Fukuyama va aussi se corriger sur sa position, notamment face à la place grandissante de la Chine dans les relations internationales et de la place du communisme dans ce régime. De plus, si ces deux auteurs ont marqué leur époque, ils ne faisaient pas l’unanimité, comme en témoigne l’oeuvre de Samuel Huntington : Le choc des civilisations.

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