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« La Variation De La Demande détermine-t-elle Encore L'investissement Privé En France ? »

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Par   •  9 Avril 2015  •  3 265 Mots (14 Pages)  •  994 Vues

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Macroéconomie

Sujet de dissertation :

« La variation de la demande détermine-t-elle encore l'investissement privé en France ? »

"Les investissements d'aujourd'hui sont les profits de demain et les emplois d'après-demain."

Par ces mots, Helmut SCHMIDT a souligné l'importance de l'investissement au sein de macroéconomie.

Dans le détail, France Stratégie rappelle que la zone euro a accumulé un important retard d’investissement entre 2007 et 2013, en particulier vis-à-vis des États-Unis. Le diagnostic est différent selon les États : « Alors que les pays au sud de l’Europe connaissent un reflux marqué de l’investissement tant public que privé, l’Allemagne souffre d’un sous-investissement public chronique, explique la note. En France, au contraire, l’investissement public se maintient mais il ne s’accompagne pas d’investissements productifs suffisants pour stimuler la croissance à moyen terme ». Pour tenter de relancer la croissance en Europe, le nouveau Président de la commission européenne Jean Claude Juncker annonce la création d'un fonds censé amorcer un plan d'investissements privés sur trois ans de plus de 300 milliards d'euros.

Le terme « investissement privé » désigne l’investissement des ménages et surtout l’investissement des entreprises. Ce dernier se définit par l'investissement brut qui est composé de l'investissement net et de l'investissement de remplacement. L'investissement net décrit l'augmentation du stock de capital installé, à savoir l'acquisition des équipements neufs en vue de produire des biens nouveaux. Cet investissement est au centre des stratégies des entreprises pour l'augmentation de leurs chiffres d'affaires et leurs parts de marchés respectives. L'investissement de remplacement sert à remplacer les équipements déjà usés, arrivés en fin de vie physique, en vue de maintenir le trend de production des biens et services déjà connus des ménages ou acquéreurs. Les stratégies d'investissement imposent au préalable un calcul économique élémentaire. Investir c'est anticiper des recettes futures supérieures au coût de l'investissement subi aujourd'hui. L'investissement est donc un pari sur l'avenir.

On opposera souvent les idées de John Hicks à celles de Albert Aftalion ou de John-Maurice Clark par exemple. Hicks suppose en effet que l'investissement est induit par le niveau de revenu national en marge du taux d'intérêt, tandis que Aftalion puis Clark considèrent que c'est la croissance des débouchés qui induit le volume d'investissement des entreprises.

La variation de la demande détermine-t-elle encore l'investissement privé en France ? Il aurait été maladroit de considérer, d'un côté, les déterminants d'ordre microéconomiques de la décision d'investir, et de l'autre, les variables macroéconomiques de la décision d'investir. Ainsi, nous verrons d'une part que la profitabilité anticipée détermine l'investissement (I), et d'autre part, que d'autres facteurs le détermine également (II)

I – LA PROFITABILITÉ ANTICIPÉE DÉTERMINE L'INVESTISSEMENT

La croissance de la demande est représentative d'une profitabilité anticipée, mais les conditions de la profitabilité peuvent être en lien avec la valeur boursière des entreprises.

A – La détermination de l'investissement induit par la variation de la demande

L'accélérateur simple permet d'établir un lien entre la croissance de la demande et le volume d'investissement des entreprises. Ce lien change de nature dans le cas de l'accélérateur flexible.

1 – L’accélérateur simple

Thomas Carver observe, en 1903, que le volume de biens d'équipements évolue de façon plus volatile que le volume de biens de consommation. Il y aurait alors une relation de proportionnalité entre la variation du stock de capital, c'est-à-dire le niveau d'investissement, et la variation des biens de consommation. Albert Aftalion montre par la suite que l'investissement réagit fortement aux variations de la demande et cela d'autant plus que « le détour de production » est plus long. L'enchaînement des phases d'expansion et de récession résulte d'un décalage entre les décisions d'investissement dont les effets sont durables et les décisions des consommateurs qui sont indépendantes.

John Maurice Clark expose en 1917, pour la première fois de façon complète, le principe de l'accélérateur d'investissement. Ce principe suppose l'existence d'un lien technique entre la quantité de capital nécessaire pour produire et la demande de produits à satisfaire. Il considère que ce lien est constant à court terme, ainsi que le coefficient de capital. De plus, Clark s'intéresse également au fait qu'une partie de l'investissement est destinée à remplacer les équipements usagés. L'investissement de remplacement dépend du taux d'amortissement et du volume de capital installé qu'il faut remplacer. Le flux d'investissement à chaque période est ainsi constitué de deux composantes : l'investissement net qui répond aux variations de la demande de biens de consommation et l'investissement de remplacement. L'investissement net n'augmente ou ne diminue réellement que si les capacités de production sont déjà pleinement utilisées. Clark fait alors apparaître que l'investissement induit ne dépend pas du niveau de la production ou du revenu. Il suggère plutôt que la source des investissements nouveaux est la croissance de la demande et ainsi de la production. Lorsqu'il y a une forte croissance de la demande, les entrepreneurs sont très optimistes pour la profitabilité future, puisqu'ils supposent que leurs marges de profits vont se poursuivre à un rythme encore plus rapide que par le passé. Pour ne pas être trop distancés par les concurrents, ils cherchent à saisir des parts de marché plus grandes. Ainsi, l'investissement dépend fortement de facteurs psychologiques liés aux anticipations des entrepreneurs. Il en est de même en période de récession. Lorsque les entrepreneurs désinvestissent de façon brutale et plus fortement que le recul du taux de croissance de la demande, ils contribuent à l'amplification

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