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Quel serait le meilleur taux d'inflation à viser

Dissertation : Quel serait le meilleur taux d'inflation à viser. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2019  •  Dissertation  •  1 372 Mots (6 Pages)  •  490 Vues

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Quel serait le meilleur taux d'inflation à viser ?

L’une des principales missions des grandes institutions économiques est la régulation du taux d'inflation et son maintien à un niveau permettant le bon déroulement de l'activité économique. L’inflation est la perte du pouvoir d’achat de la monnaie dû à une augmentation générale et durable du niveaux des prix. Ces politiques ne sont cependant pas simples à mettre en place et la question du taux idéal d'inflation permettant le bon fonctionnement de l’économie se pose, avec deux visions principales qui s’opposent. La première est l’approche keynésienne, qui considère que l’origine de l’inflation provient de la différence entre la demande et l’offre, cette dernière ne parvenant pas à s’adapter à une augmentation de la première. La deuxième est la vision néo-classique, qui réfute la théorie keynésienne en stipulant que l’offre crée sa propre demande (il s’agit de la loi de Say), et ainsi qu’une augmentation de la masse monétaire ne peut engendrer qu’une inflation de court terme. A long terme, la loi de la neutralité monétaire s’applique, et une création de monnaie n’aura aucun impact sur le niveau des prix.

La détermination et la poursuite d’un taux d’inflation optimal n’est donc pas simple, en particulier au sein de l’Union Européenne. Nous verrons ainsi comment la Banque Centrale Européenne le définit au sein de sa politique monétaire, sur la base des grandes théories inflationnistes, puis nous aborderons la question de l’adaptabilité de ces politiques aux particularités économique nationales, au sein et en-dehors de l’Europe.

I. La Banque centrale européenne et les grandes théories inflationnistes

Au début des années 70, l’Europe connaît un phénomène de stagflation, qui se traduit par une forte inflation et une hausse du chômage. Les politiques keynésienne alors en place ne parviennent plus à jouer leur rôle : la création monétaire, qui devait permettre d’octroyer du crédit aux entreprises pour relancer l’investissement et la demande des ménages, n’a pas les effets escomptés. Durant cette période, la masse monétaire augmentait bien plus rapidement que la production, ce qui à conduit à une situation d’hyperinflation avec une forte augmentation du niveau des prix et une baisse drastique du pouvoir d’achat. Une telle situation présente également un autre risque : celui de la trappe à liquidité théorisée par Keynes. En effet, au-delà d’un certain seuil, l’augmentation de la quantité de monnaie en circulation ne permet plus de diminuer le taux d’intérêt, et donc ne stimule plus la consommation et l’investissement des entreprises et des ménages. Le seul effet est alors une augmentation de l’inflation, qui pousse les agents économiques à thésauriser leur épargne, puisqu’ils anticipent une remontée future des taux d’intérêts et repoussent leurs décision d’investissement.

Ce type de comportement ne permet cependant plus à la monnaie de circuler suffisamment dans l’économie, et le système est alors susceptible de faire face à une récession. Ce phénomène de trappe à liquidité à également été abordé par Fisher, pour qui le taux d’intérêt réel est la différence entre le taux d’intérêt nominal et l’inflation (on parle alors de l’équation de Fisher). La trappe à liquidité survient alors dans une situation de déflation, lorsque le niveau des prix augmente alors que le taux d’intérêt reste fixe.

Pour lutter contre la stagflation, les pouvoirs publics sont revenus à une politique monétariste avec les théories de Friedman. Pour ce dernier, la masse monétaire influence le niveau général des prix et non la production ; la monnaie est alors avant tout un outil de transaction, et non de richesse.

En Europe, c'est la Banque Centrale Européenne (BCE) qui régule à la fois la quantité de monnaie en circulation et le taux d’intérêt directeur, qui permettent respectivement de maintenir la valeur de la monnaie et d’influencer les comportements de consommation et d’investissement. Ce taux directeur est défini depuis les années 80 sur la base de la règle de Taylor, qui intègre notamment le calcul de l’inflation et de son anticipation.

Ce sont ces outils qui permettent la mise en place de la politique monétaire européenne, notamment à travers la définition d’un taux d’inflation jugé optimal : 2%. Celui-ci doit à la fois stimuler l’innovation et l’investissement, mais également ne pas provoquer un phénomène de déflation qui aurait un impact négatif sur la consommation. En effet, dans une telle situation, les ménages anticiperait une baisse des prix et repousserait leur consommation, ce qui risquerait de créer du chômage et une baisse importante du pouvoir d’achat, c’est-à-dire une récession.

Aujourd’hui, Mario Draghi, président de la BCE, déclare vouloir redresser l’inflation sous-jacente, dû à un resserrement du marché de l’emploi ayant entraîné une hausse des salaires. En effet, comme le montre la courbe de Phillips, chaque taux de chômage est associé à un taux d’inflation et chacun évolue dans des sens contraires

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