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Analyse de situation en crèche

Étude de cas : Analyse de situation en crèche. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  23 Novembre 2023  •  Étude de cas  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  271 Vues

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IFSI Campus Picpus

AP-HP SAINT ANTOINE / IFSI PICPUS

Analyse de situation n°1

Stage du semestre N°1

Du 16/10/23 au 17/11/23

Soins en Lieu de Vie : Crèche de l’hôpital

REFUS DE SOINS CHEZ LE JEUNE ENFANT

Date de réalisation de l’analyse : 10/11/23

Étudiant : Oscar Léonard

Promotion B

Nom du formateur référent de suivi pédagogique : Patricia KLAUSNER

Lors de mon stage à la crèche de l’hôpital, j’ai pu observer de nombreuses fois les puéricultrices administrer des médicaments à de jeunes enfants, cependant, ils n’ont pas tous la même réaction face aux soins. Il s’agit la plupart du temps de paracétamol, qui habituellement suffisant comme antalgique, et il est donné sous forme de sirop au goût parfumé, pour que l’enfant puisse ingérer le médicament plus facilement. La scène se passe donc dans la section des moyens, qui correspond aux enfants âgés entre 1 et 2 ans. Il est presque midi, le repas vient d’être donné à tous les enfants, que nous préparons ensuite à aller dormir. Arrive le tour de la jeune A, une enfant de 14 mois, qui vient d’être changée, et qui doit prendre une dose de Doliprane, car elle est enrhumée et semble souffrir. En effet, elle a passé la veille, et le début de la journée à afficher des signes de faiblesse physique et mentale, en pleurant beaucoup par exemple. Elle tousse beaucoup aussi et semble avoir une respiration légèrement sifflante. C’est donc la puéricultrice disponible à ce moment qui décide de lui administrer le sirop, elle prend donc l’enfant pour la poser sur la table de soin dans le bureau du pédiatre. Elle essaye alors une première fois de lui faire boire la substance en approchant la pipette de sa bouche, que cette dernière dégage d’un coup de main. L’infirmière essaye donc de la tenir plus fermement, et de lui faire sentir l’arôme du sirop pour lui donner plus envie : deuxième refus. Étant nouvelle dans l’établissement, la puéricultrice entreprend d’aller voir une de ses collègues plus anciennes de la crèche, que la jeune enfant connait depuis plus longtemps et apprécie beaucoup, pour qu’elle l’aide dans sa démarche. Elles se mettent donc à deux pour la tenir, tout en continuant de la réconforter, et en apportant sa tétine. Cependant, cela n’a pas suffi puisque même avec cet effort, l’enfant a craché environ la moitié de la dose indiquée. De plus, les soignantes ont bien dû recourir à l’usage de la force pour contenir la petite, lui faire rentrer de force la dosette dans la bouche, la forcer à avaler et évidemment ne pas recracher, en mettant par exemple la tétine dans sa bouche au même moment. Cette scène a été assez longue et dure à voir, car l’enfant avait l’air vraiment terrorisé et épuisé qu’on la force pendant si longtemps, elle criait et pleurait tout en s’étouffant avec le sirop. En fin de compte, nous avons pu mettre au lit l’enfant après lui avoir donné le doliprane, qui a visiblement fait effet puisqu’elle ne présentait presque plus de signes de douleurs par la suite pendant son sommeil et à son réveil.

Dans le cadre de cette analyse de situation, une thématique et des champs disciplinaires infirmiers sont abordés. Dans notre cas ici, « Les sciences et techniques infirmières, interventions », dont l’objectif est : identifier les éléments permettant de communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins. Nous allons donc maintenant analyser cette situation d’un refus de soin chez l’enfant, et se questionner sur ce qui aurait pu être fait différemment. Il est évident que l’administration du médicament et la relation avec l’enfant sont intimement liés. D’ailleurs, la puéricultrice avait bien précisé que la mère de la petite A n’avait pas de problème pour lui donner personnellement le paracétamol à la maison. On peut alors se poser les questions de pourquoi l’enfant refuse-t-il le soin, a-t-il vraiment conscience du concept de soin ? Mais aussi comment faire pour lui donner envie de se soigner, ou du moins comment le contraindre au minimum ? Dans son article « C’est pour ton bien » de 2017, Sébastien Rouget explique que ce n’est pas tant le fait d’être soigné que l’enfant refuse, mais bien une technique spécifique. Il s’agirait donc selon lui d’un message, d’une interpellation au soignant. Dans notre cas, la jeune fille nous exprimait probablement sa peur, peut-être car ce n’étaient pas ses parents qui lui donnaient le médicament, mais des gens qu’elle connait beaucoup moins bien. De plus, l’auteur avance l’idée que les enfants de bas-âge ne peuvent pas faire le rapprochement entre les objets utilisés pour le soin, et le concept de « prendre soin », chose que l’enfant ne peut comprendre que bien plus tard. Les associations d’objets ou techniques, à un concept, ne se font que bien plus tard dans le développement de l’enfant. C’est d’ailleurs pour cela que la notion de consentement est différente chez les enfants, car on considère que c’est au médecin et aux parents de décider des soins réalisés sur l’enfant, qui n’a pas la maturité nécessaire pour décider par lui-même. Rouget nous dit « le consentement procède de la rencontre de la capacité de discernement d’un patient et d’une information loyale, claire et appropriée. Il n’est de consentement, et donc de refus valide, qu’en présence de ces deux éléments. ». On voit bien ici que les jeunes ne pouvant pas discerner ce qui est bien pour eux, ne peuvent donc pas réellement consentir ou non aux soins qu’on leur accorde. Pour le cas de la jeune A, c’est un bon exemple de l’équilibre entre l’importance du soin et le respect du patient. En effet ce n’était pas la première fois qu’elle le prenait, et il est clair que ça a eu des effets bénéfiques sur sa santé, mais les infirmières ont quand même dû lui faire passer un mauvais moment en la contraignant, mais toujours dans son intérêt. De plus, il ne faut pas oublier que la contention ne doit être réalisée qu’en dernier recours, ici il semble que c’était le cas, mais d’autre options aurait pû être envisageables auparavant. Par exemple il aurait été plus judicieux de mélanger le médicament à un aliment lors du repas, ce qui aurait pu empêcher de devoir forcer la jeune enfant, mais qui aurait aussi permis d’administrer la dose complète pour un maximum d’effet. Dans les faits, cette prise médicamenteuse n’est pas censée être désagréable, elle peut s’opérer rapidement sur beaucoup d’enfants, mais on comprend donc qu’il s’agit du contexte qui a empêché la jeune A de prendre facilement son Doliprane. Cette expérience permet de mieux la connaitre et la comprendre, ce qui facilitera probablement le soin pour les jours d’après.

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