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Suicide, Émile Durkheim

Fiche : Suicide, Émile Durkheim. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  1 Mai 2013  •  Fiche  •  1 452 Mots (6 Pages)  •  1 550 Vues

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Emile Durkheim, Le suicide, PUF, coll. « Quadrige Grands textes », 2007, 463 p., EAN : 9782130545439.

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• 1 « La suite dans les idées », France Culture, mardi 30 octobre 2007.

1Il y a quelques jours, en entendant à la radio1 le sociologue Cyril Lemieux proposer une assimilation des récents suicides chez Renault à l'une des catégories de la typologie durkheimienne des suicide, celle précisément des « suicides fatalistes », on ne pouvait qu'être une nouvelle fois frappé par la force toujours étonnante de la thèse de Durkheim.Le suicide, paru en 1897, juste après sa thèse sur La division du travail social et Les règles de la méthode sociologique, est l'aboutissement d'une recherche empirique qui se est à bien des égards exemplaire de la méthode sociologique. Le suicide est un thème fondateur pour la sociologie, parce que c'est avec cette étude que Durkheim entreprend de montrer, par l'exemple, comment étudier sociologiquement un fait social. L'enjeu du Suicide pour Durkheim est de prendre un objet qui a priori ne semble pas sociologique pour faire faire ses premiers à la discipline.

2Face à un texte fondateur pour une discipline, l'enjeu d'une nouvelle édition réside en grande partie, évidemment, dans l'introduction qui lui est réservée. C'est ici à Serge Paugam que revient cette tâche difficile, et c'est donc à cette nouvelle introduction, intitulée « Le sociologue face au suicide », que nous consacrerons cette chronique. La première question que se pose Paugam est celle de la réception du Suicide. Si aujourd'hui, évoquer le suicide en sociologie oblige à invoquer la fameuse étude de Durkheim, S. Paugam commence par rappeler que l'accueil qui lui fut réservé à sa parution fut très mitigé. C'est donc ce qu'il s'attache à faire comprendre en premier lieu : le passage de ce relatif échec en termes de réception première à son classement aujourd'hui parmi les classiques de la sociologie. Entendez ici par classique, le livre dont tout étudiant peut citer le titre et résumer la thèse sans avoir pourtant jamais ouvert l'ouvrage...

• 2 L H.G. Wagner, Die Gesetzmiissigkeit in den scheinbar willkührlichen menshlichen Handlungen vom Sta(...)

• 3 E. Morselli, Il suicidio. Saggio di statistica morale comparata, Milano, Dumolard, 1879.

• 4 Jacques Bertillon, «Les célibataires, les veufs et les divorcés du point de vue du mariage », La Re (...)

3Paugam dans un second temps de sa démonstration s'efforce de répondre à la question que se pose tout étudiant en sociologie : pourquoi choisir ce sujet parmi d'autres pour fonder la sociologie ? Qu'est-ce qui pousse Durkheim à s'intéresser au suicide ? S. Paugam rappelle que Durkheim pouvait avoir un lien personnel avec l'étude du suicide. Dans sa correspondance, on peut en effet voir que Durkheim se considère comme « neurasthénique », or selon la démonstration que fait Durkheim cette névrose peut participer d'une propension au suicide. Mais surtout il existe, au-delà de ce rapport biographique de Durkheim à ce thème, des données collectées en France depuis le début du XIXème siècle. D'autre part, l'économiste Wagner2, puis Morselli3, ou encore Bertillon4ont déjà produit des travaux sur le suicide. Cela dit, l'apport de Durkheim se situe non pas dans le travail de production statistique, mais dans la construction du suicide comme fait social, dans l'objectif de valider la démarche sociologique. Durkheim cherche en effet à distinguer son travail de celui du psychiatre ou du médecin. Le débat sur les causes du suicide était, à partir des années 1840, sous l'emprise des différentes fractions du corps médical. L'orientation strictement sociologique que Durkheim entend donner à son étude le conduit à rejeter farouchement l'analyse des motifs individuels de suicide.

4Paugam revient ensuite sur la construction par Durkheim des types sociaux du suicide. Durkheim distingue le suicide anomique, fataliste, égoïste et altruiste. Le suicide est à relier à des causes sociales, c'est-à-dire à des causes qui renvoient non pas à l'individu mais au fonctionnement de la société dans son ensemble. Plusieurs critiques ont été formulées au sujet de la typologie de Durkheim. Paugam rappelle que le suicide altruiste et le suicide fataliste ont une base empirique peu évidente, pour lui, il est clair que Durkheim s'intéresse davantage au suicide égoïste et au suicide anomique. Paugam rappelle en outre les nombreux commentaires qu'a suscités la distinction entre les deux grands types de suicide que sont le suicide égoïste et le suicide anomique.

5Dans un troisième temps, S. Paugam analyse la poursuite de l'analyse

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