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Recherche de Jacob Bernays

Commentaire de texte : Recherche de Jacob Bernays. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Novembre 2013  •  Commentaire de texte  •  563 Mots (3 Pages)  •  636 Vues

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Depuis l’étude fameuse de Jacob Bernays, parue au milieu du XIXe siècle, jusqu’au récent ouvrage de Fortunat Hoessly[1] [1] Bernays (1857) et Hoessly (2001). ...

suite, la plupart des philologues nous rappellent que ce terme de catharsis n’a, dans tous les textes grecs préaristotéliciens, que deux sens : un sens religieux, sans doute le plus ancien, selon lequel catharsis signifie « purification », une purification qui s’exerce le plus souvent par l’eau (mais aussi par le feu) ; un sens médical, dérivé du premier, où la catharsis désigne une « purgation ». Le passage du sens religieux au sens médical est assuré par l’idée de liquide qui nettoie ou qu’il faut nettoyer : l’eau (ou le sang) qui purifie dans le premier cas ; le liquide infecté (l’humeur peccante, disait-on à l’époque classique) qu’il faut évacuer, dans le second. Chez Aristote, ces deux sens sont bien attestés. On trouve le premier dans la seconde et dernière occurrence de notre terme dans la Poétique (17, 1455 b 15) ; on trouve le second à de nombreuses reprises dans ses écrits biologiques, et on le trouve aussi, très fréquemment, en un sens quasi médical, pour désigner en particulier les règles (mais aussi la miction et l’éjaculation). Ajoutons qu’il ne faut certainement pas, comme on a trop souvent tendance à le faire, opposer ou distinguer radicalement ces deux sens : on parle de catharsis pour les règles parce que ce sang est évidemment considéré comme impur d’un point de vue religieux ou quasi religieux ; et, lorsqu’il utilise ce terme dans des contextes proprement philosophiques, Platon utilise en réalité les deux sens du mot en même temps : ainsi dans le Sophiste, dans un passage sur lequel je reviendrai, il s’agit de « purger » l’âme de ses opinions fallacieuses pour ainsi la « purifier » ou la rendre « pure »[2] [2] Le jeu entre ces deux sens se retrouve d’ailleurs...

suite.

4 D’autre part, comme Bernays l’a déjà aussi fortement souligné, le seul et unique texte d’Aristote qui puisse nous donner une indication sur le sens de cette catharsis en Poétique 6, est le célèbre passage de Politique VIII, où il est question d’une catharsis musicale aux chapitres 6 et 7. Certes, il n’est pas question ici d’une catharsis tragique, mais seulement d’une catharsis musicale. Cependant, le lien entre ces deux problématiques est indubitablement indiqué par Aristote lui-même qui évoque à deux reprises les émotions de pitié et de peur qui sont les deux émotions propres à la tragédie dans la Poétique. Sans doute avons-nous là une situation extrêmement paradoxale puisqu’on nous recommande d’utiliser, pour comprendre un passage de la Poétique, un texte de la Politique où Aristote nous dit explicitement qu’il n’utilisera ici ce terme que « de manière générale » (haplôs) pour s’en réserver d’en parler « plus clairement » (saphesteron) ailleurs et plus tard, « dans un ouvrage sur la poésie » (en tois peri poiêtikês)[3] [3] Je parle en français d’un « ouvrage »,...

suite que nous ne possédons plus ! Quelle que soit la nature de cet « ouvrage » (on parle d’habitude d’un livre II de la Poétique aujourd’hui perdu, mais c’est une attribution seulement probable, à défaut d’un meilleur candidat), le lien entre les deux problématiques est explicitement indiqué, même s’il

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