Le corps dans la philosophie grecque antique

2 Le corps dans la philosophie grecque antique

La conception platonicienne

Platon (428 av. – 347 av J) développe une réflexion, à travers laquelle transparait une vision négative du corps. Le corps, nous dit-il, est « le tombeau de l’âme » d’après le philosophe, le corps est un obstacle parce qu’il oblige l’homme à satisfaire incessamment ses besoins vitaux au lieu de lui laisser le temps de penser, de réfléchir et de s’assagir.

Soumis à la dictature du corps, qui demande à satisfaire, la faim, la soif, le sommeil, l’élimination, l’esprit n’est plus disponible pour poursuivre ses propres buts qui sont d’après Platon, la recherche de la vérité et des règles du bonheur.

Par ailleurs, les dérèglements du corps ont pour effet d’altérer le bon exercice de l’esprit. Une migraine diminue la lucidité. Des douleurs intestinales conduisent notre esprit à ne s’attarder que sur celle-ci etc.…

« Le corps est à l’origine des passions de l’homme » Platon.

Enfin, d’après Platon, la vie affective (qui a ses origines dans le corps) accapare une grande part de la vie mentale. Ne passons nous pas notre vie à ressentir des émotions (aimer, espérer, envier, détester, craindre etc.)

Encore une fois, toute cette activité psychique, consacrée à la vie affective empêche l’esprit de poursuivre sa quête intellectuelle et morale.

Platon est un philosophe vertueux.

La conception épicurienne

Epicure (342 av JC- 270 av JC) à une vision radicalement opposée à celle de Platon. Alors que Platon voit dans le corps un obstacle au développement de l’égalité d‘esprit, Epicure considère que le corps peut indiquer des règles qui conduisent au bonheur.

D’après Epicure, l’Ataraxie (absence de trouble dans l’âme) est la finalité de l’existence. Hors celle-ci repose sur l’absence de trouble dans le corps.

Le sage doit ainsi d’abord s’efforcer de maintenir une forme d’équilibre dans son corps.

Epicure affirme que le corps possède une forme de sagesse qu’il s’agit d’écouter. Le corps n’exige que la satisfaction des désirs naturels et nécessaires ainsi le corps ne demande que ce qui est de l’ordre du possible et n’est pas tourmenté par le désir de l’impossible.

L’équilibre du corps passe par la classification des désirs, il s’agit d’en satisfaire certains (désirs naturelles et nécessaires) d’en éviter d’autres (désirs vains, gloire, richesse ect…). Ainsi, si Platon a une vision pessimiste du corps, Epicure au contraire, en forge une conception positive.

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