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Essai sur le principe de population Thomas Robert Malthus

Dissertation : Essai sur le principe de population Thomas Robert Malthus. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2013  •  Dissertation  •  1 721 Mots (7 Pages)  •  1 226 Vues

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Ester BoserEssai sur le principe de population Thomas Robert Malthus

Essai sur le principe de population, Thomas Robert Malthus

Edition de 1798 (1), éd. PUF, 1980, 166 p., 12 e ; édition de 1803, coll. Garnier-Flammarion, éd. Flammarion, 1992, 2 tomes, 480 p. et 436 p., 9,10 e et 8,10 euros.

Alternatives Economiques Poche n° 021 - novembre 2005

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L'essentiel de l'économie

— novembre 2005 —

Pour aller plus loin

• Thomas Robert Malthus (1766-1834) , Alternatives Economiques Poche n° 021.

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• Sommaire du numéro

Résumé

Pour Thomas Malthus, les lois universelles de la nature démontrent l'existence d'une loi de population. Le pouvoir multiplicateur de la population est tel qu'en l'absence de frein, celle-ci augmente plus rapidement que les subsistances, ce qui se traduit par des famines, des guerres et une surmortalité. Malthus préconise donc la suppression des lois protégeant à son époque les pauvres en Angleterre, en raison de leurs "effets pervers". Il préconise de favoriser la "contrainte morale" et le développement de l'agriculture nationale par des primes et le maintien des lois protectionnistes sur le blé.

Commentaire critique

On trouve deux traductions de l'Essai sur le principe de population, correspondant à deux versions différentes. L'ouvrage a en effet vu son volume multiplié par quatre entre la première édition, en 1798, et la deuxième, en 1803. Malthus est passé d'un pamphlet philosophique à un traité d'allure scientifique, étayé par des lectures (rapports, premier recensement de 1801 en Grande-Bretagne…) et par des observations faites lors de ses voyages en Suède, Norvège, Finlande, Suisse…

Malthus part de deux postulats qui sont pour lui des lois permanentes de la nature: "La nourriture est nécessaire à l'existence de l'homme" et "la passion entre les sexes est une nécessité". Or, "si elle n'est pas freinée, la population s'accroît en progression géométrique" (comme 2n: 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64…) alors que "les subsistances ne s'accroissent qu'en progression arithmétique" (comme n + 1: 1, 2, 3, 4, 5, 6…). En l'absence d'obstacles aux mariages précoces et en raison de moyens de subsistance abondants, la population des Etats-Unis a doublé en vingt-cinq ans. "Le pouvoir multiplicateur de la population infiniment plus grand que le pouvoir qu'a la terre de produire la subsistance de l'homme" est nécessairement freiné par la difficulté de se nourrir (2).

Malthus considère donc qu'on ne peut attribuer la lenteur de l'accroissement de la population dans les pays de l'Europe moderne à un déclin de la passion entre les sexes. Il l'explique plutôt par l'existence de deux types de freins, l'un préventif, l'autre actif.

Les difficultés d'entretien d'une famille et la crainte de tomber dans la pauvreté, en dissuadant les hommes de se marier tôt, agissent comme un frein préventif (preventive check). Les naissances sont ainsi évitées par un célibat plus fréquent et par des mariages tardifs. Malthus, qui est pasteur, considère qu'il est préférable de se soumettre à une "contrainte morale", c'est-à-dire à "l'abstinence du mariage jointe à la chasteté" et d'éviter de tomber dans le "vice" ("les coutumes perverses en ce qui concerne les femmes"), cause de malheur pour les deux sexes. Il n'a jamais été favorable aux moyens anticonceptionnels.

Le frein actif à l'augmentation déjà amorcée de la population (positive check) vient pour sa part d'obstacles destructifs (les maladies, la guerre et la famine), provoquant une mortalité qui touche principalement les classes inférieures de la société, et en particulier les enfants.

Malthus vise notamment à réfuter les thèses de William Godwin et du marquis Marie de Condorcet sur la perfectibilité de l'homme. Condorcet affirme en effet que la durée de la vie humaine peut s'accroître de manière "indéfinie" en raison des progrès de la médecine, de l'usage d'aliments et de logements plus sains, ou en développant l'usage de la contraception. Malthus trouve cette idée "antiscientifique", parce que non justifiée par l'expérience et les lois de la nature. Or, ce qui était perçu comme une utopie par Malthus a pris forme dans les pays les plus développés aujourd'hui et est largement entamé dans les autres pays qui connaissent une transition démographique plus lente.

Pour Malthus, les lois anglaises relatives aux pauvres aggravent la situation de ces derniers de deux manières. D'une part, imposer les riches au bénéfice des plus pauvres (comme le fait la loi élisabéthaine de 1601) conduirait à faire croître la population sans faire croître les subsistances. L'assistance encouragerait en effet les hommes à se marier et le revenu par tête serait réduit avec l'augmentation de la population. D'autre part, ceux qui ne reçoivent pas l'aide aux pauvres voient leur salaire réel se réduire en raison de l'augmentation du prix des subsistances. Ce qui augmenterait le nombre des assistés, puisque chaque paroisse était tenue de compléter le salaire inférieur à un minimum considéré comme absolu, en fonction du pain et de la taille de la famille (système de Speenhamland, du nom du district qui l'a initialement mis en place en 1796).

Opposé aux lois sur les pauvres, Malthus

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