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Le Symbolism De L'eau

Dissertation : Le Symbolism De L'eau. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Avril 2013  •  1 342 Mots (6 Pages)  •  960 Vues

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Pour le Coran, il y a bien évidemment la vie sur terre mais il y a aussi l'Au-delà. Là encore, l'eau est la meilleure récompense que Dieu fait aux croyants et à ceux qui ont fait des oeuvres pies au cours de cet éphémère passage sur terre qu'est la vie pour tout adepte du message de Muhammed. C'est par dizaines que le Coran réitère des expressions comme « des paradis sous lesquels l'eau court » ou « les eaux vives et courantes » promises aux bons musulmans sous « l'ombre étendue des arbres du paradis » ; la sourate La Vache (v. 25) intime cet ordre au prophète : « Et annonce à ceux qui ont cru et fait oeuvres bonnes qu'il y a pour eux, oui, des Jardins sous quoi coulent des ruisseaux ». On retrouve quasiment les mêmes mots dans le v. 85 de la sourate Le Plateau Servi : « Dieu donc les récompense...en Jardin du Paradis sous quoi coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement ».

Pour Hamidullah, traducteur du Coran, ces expressions graphiques semblent destinées à rappeler aux Bédouins de l'Arabie désertique les côteaux de la Syrie, avec leurs verdoyants jardins fruitiers sous lesquels jaillissent les sources en petits ruisseaux, l'idéal, en somme, pour un habitant des étendues arides de l'Arabie. L'Evangile selon Saint Luc (XX, 30) ainsi que les écrits d'Ephraïm le Syrien (vers l'an 365), ajoute le traducteur, énumèrent également, les plaisirs indescriptibles du Paradis en des termes terrestres.

Au Paradis, les bienheureux boivent « une coupe d'eau de source » et « n'en seront jamais plus privés. » Le texte coranique utilise le terme arabe de ma'ïn (voir note 7) pour « eau qui coule à la surface », vrai délice, ajoute Hamidullah, pour qui n'a connu que l'eau amère des puits profonds des déserts, souvent saumâtre, ferrugineuse ou trop chargée en sels. De plus, la sourate En rangs, (v.45 à 47) annonce aux bienheureux que Dieu les dispensera « des longues courses » pour aller chercher cette eau d'un point d'eau lointain sous le soleil brûlant du désert. Du reste, au paradis, une source porte le nom de Salsabil, mot composé de salas (marche facile et aisée) et sabil 60 (sentier), c'est-à-dire eau coulante et agréable et une autre celui de Tasnîm, ce qui signifie source à l'eau abondante ; de plus, un des ruisseaux du paradis répond au nom de Khawthar (nectar en arabe). Dans la sourate Taha, v. 119, pour mettre en garde Adam contre les ruses de Satan, Dieu lui assure qu'au paradis : « Tu n'y auras soif, ni ne souffriras des rayons du soleil montant ». On notera que le paradis est parcouru par des fleuves et des rivières(61) et non par des mers car le fleuve est symbole de vie tandis que les mers, tout comme les déserts, dit le romancier égyptien Gamal Ghitany, « sont des étendues infinies, et prennent à travers cette infinitude une signification et une symbolique communes, dans laquelle se rejoignent pour une fois la terre et la mer ».

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On notera que le Coran consacre la sourate Saba au sud-ouest du Yémen. Cette contrée - Arabia Eudaimon, « la prospère Arabie », que cite Dionysos parmi les pays lointains qu'il a visités d'après Euripide - a frappé les esprits des Bédouins par sa riche et verte végétation ainsi que par son opulence car, bien avant l'ère chrétienne, on y pratiquait l'irrigation, et on y avait construit non seulement des digues mais aussi le fameux « barrage » de Mareb, évoqué dans la littérature arabe antéislamique. L'inondation du « barrage » est citée dans le v. 16 de cette sourate : « Nous déchaînâmes sur eux le flux de'Arim, leur remplaçâmes leurs deux jardins par deux jardins offrant pour toute nourriture des épineux, des tamaris, de rares jujubiers sauvages ». Il semblerait que la première destruction de ce « barrage » se situe vers 750 avant J.C. et une autre serait un peu antérieure à l'apparition de l'Islam. L'ouvrage aura fonctionné 1500 ans environ et permis d'irriguer près de dix mille hectares soit de quoi nourrir 50 000 personnes, chiffre considérable pour l'époque62, ce qui explique

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