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La démonstration littéraire

Rapports de Stage : La démonstration littéraire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2014  •  3 860 Mots (16 Pages)  •  701 Vues

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LA DEMONTRATION LITTERAIRE, UNE DEMONSTRATION

Quel que soit le concours préparé, la dissertation de culture générale est une démonstration qui exige une réflexion personnelle et qui s’appuie sur des exemples précis, en rapport direct avec le sujet. Toute dissertation est également un savoir-faire qui obéit à quelques grands principes et qui s’acquiert par la pratique.

Le sujet, qui vous est proposé, ne se prête jamais à la récitation d’une question de cours ou d’une fiche de lecture. Il exige toujours une réflexion personnelle faisant appel à vos capacités d’analyse et de synthèse. Pour intéresser et convaincre, vous devez également avoir recours à des exemples qui viennent à l’appui de votre démonstration, mais attention : les faits cités n’ont de raison d’être que s’ils sont analysés et intégrés dans le raisonnement. Il est donc nécessaire de toujours bien marquer le lien entre le fait choisi et l’affirmation qu’il vient conforter. Car une dissertation est une démonstration. Il s’agit de traiter le sujet – et rien que le sujet – en faisant preuve de rigueur dans l’argumentation et de cohérence. Une bonne dissertation est donc l’expression d’une réponse personnelle à un problème posé, formulée avec rigueur et clarté, et se référant constamment au réel. Pour ce faire, il s’agit de construire sa démonstration en ordonnant ses idées, - d’où la nécessité de faire un plan avant de passer à la rédaction proprement dite.

Mais vous ne pouvez construire votre plan que si, au préalable, vous avez questionné le sujet soumis à votre réflexion. Et c'est cette étape-là qui est essentielle, fondamentale, vitale ; cette étape-là qui fait la différence entre telle et telle copie, lors des corrections. Ce ne sont jamais, en premier lieu, les connaissances ; c'est toujours la façon dont le sujet est traité, c'est-à-dire la façon dont vous avez questionné tous les mots du sujet, y compris tout ce qui paraît souvent anecdotique comme la ponctuation, les conjonctions de coordination, etc. Or, que se passe-t-il en général ? Les candidates et les candidats, le sujet à peine lu, cherchent tout de suite à faire « monter » leurs connaissances, au risque de passer à côté du sujet, de faire du hors-sujet.

Questionner le sujet implique un réel apprentissage, car cela exige que vous appreniez à penser. Or, l'université ne nous apprend pas à penser, ou très rarement. Ce qui est généralement demandé à la fac, c'est d'accumuler des connaissances, même dans des disciplines comme la philosophie ! Et là, brusquement, il est exigé de vous, si vous voulez être parmi les meilleurs et réussir, que vous fassiez appel à la technique du questionnement, en utilisant les clés et grilles de lecture de l'herméneutique, des sciences du langage, de la philosophie analytique, et, surtout, en osant une « lecture aux éclats » selon l'heureuse formule de Ouaknine. Et ce travail-là ne peut se faire qu'en cours ... Toutefois, je tâcherai de vous donner, ici-même, sur ce blog, divers modes opératoires pour apprendre à questionner le sujet.

Conseils méthodologiques

Tous les mots utilisés pour expliquer ce qu’est une dissertation importent : ils définissent les grands principes de la dissertation – intéresser et convaincre – et rassemblent les exigences fondamentales : une réflexion personnelle qui doit s’appuyer sur des exemples précis et sur une argumentation à la fois rigoureuse, claire et cohérente, en rapport direct, immédiat et logique avec le sujet et rien que le sujet.

Pour réussir ce genre d’épreuve, il convient de respecter quelques règles fondamentales et de ne pas brûler les étapes.

Deux questions essentielles. Avant toute chose, se poser deux questions essentielles afin de mieux cerner le sujet soumis à votre réflexion.

Le premier travail – absolument essentiel – est de réfléchir sur le sujet proposé. Une mauvaise réflexion de départ, la moindre précipitation, l’envie de raccrocher le sujet à une question de cours plus ou moins proche, sont autant de fautes majeures risquant de vous faire déraper dans le hors sujet.

De quoi s’agit-il ?

Qu’est-ce que je dois démontrer ?

L’expérience montre qu’un problème mal posé, ou insuffisamment posé, ou pas posé du tout, ne sera jamais correctement résolu - car aucun problème ne va de soi. Avant de le résoudre, il importe de le définir.

Mais, pour le définir, encore faut-il cerner le sens des mots ou des termes utilisés dans le libellé du sujet. Par exemple, pour le sujet intitulé « Langue et pouvoirs », sujet donné à un concours, il faut d’abord poser la question : de quoi s’agit-il ? – c’est-à-dire : qu’entend-on par langue ? avant même de répondre à la question : que dois-je démontrer ? Car c’est bien le mot langue qu’il convient de définir, qui peut poser problème.

De quoi s’agit-il ?

C’est-à-dire quels sont les mots-clés et que signifient-ils ?

C’est-à-dire qu’entend-on par langue pour le sujet « Langue et pouvoirs » ?

Concernant le sujet « Langue et pouvoirs », définir tout de suite ce qu’est la langue, même de façon très succincte, évite de faire un certain nombre de confusions entre langue et langage, langue [1] et signes. Par exemple : la censure concerne la pensée d’un auteur à travers ses dires ou ses écrits, mais pas la langue en tant que telle. En revanche, toute action politique cherchant à protéger une langue des influences étrangères ou visant à interdire l’emploi de certains mots relève bien du sujet « Langue et pouvoirs ». De même, s’attarder sur le rôle de la presse et des médias risque de vous éloigner très vite du sujet. En revanche, dire que le pouvoir d’une langue passe éventuellement par l’utilisation de certains supports et leur contrôle relève du sujet « Langue et pouvoirs ».

Réfléchir sur le sens des mots utilisés dans le libellé du sujet est donc primordial. Si le sujet est une longue citation, il faut impérativement repérer les mots-clés, les définir et les cadrer. Tant que ce premier travail n’est pas effectué, il est inutile – dangereux - de passer à l’étape suivante.

Par exemple, le sujet proposé au concours EDH de 1994 était : « La ville remplace-t-elle l’entreprise comme principal théâtre de conflit social ? » Le premier mot-clef, celui qui devait

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