Walter Hesbeen

Walter Hesbeen est infirmier et docteur en santé publique de l'Université catholique de Louvain. Il a été directeur des services hospitaliers du Centre neurologique William Lennox. Actuellement, il est responsable du GEFERS (Groupe francophone d'études et de formations en éthique de la relation de service et de soin) à Paris et il est également rédacteur en chef de la revue Perspective soignante. Dans son livre, Walter Hesbeen décrit l’esprit de la réadaptation en s’appuyant dans un premier temps sur la naissance de la réadaptation et sa philosophie et dans un second temps, sur la nécessité d’une équipe pluridisciplinaire et de l’éducation thérapeutique du patient pour que la réadaptation arrive à sa finalité.

La réadaptation, née au XXe siècle, est une nouvelle forme de médecine qui a connu son essor récemment car c’est seulement après la deuxième guerre mondiale qu’elle aura une émergence en tant que discipline médicale ayant pour ambition de terminer l’action médicale. Longtemps assimilée à la rééducation fonctionnelle, la réadaptation a pour but non seulement de rééduquer les fonctions de la personne mais aussi de lui apprendre à vivre avec cette nouvelle forme de fonctionnement. La réadaptation est un esprit qui a su dépasser les contraintes et la prédominance de la normalité pour s’intéresser au malade dans sa globalité (lui et son devenir) et non juste à sa pathologie. Ce sont les conséquences engendrées par celles-ci qui sont le moteur de la réadaptation. Elle met en œuvre le soin, l’attention qu’on porte à la singularité de la personne et sa façon de vivre cet événement, et les soins, ensembles d’actes et d’activité réalisés au quotidien qui nécessitent des connaissances professionnelles. Ces deux types de postures professionnelles se complètent afin de déterminer une intention soignante envers l’individu dans un souci de considération, et de bientraitance (tenir compte des besoins, des attentes de l’individu et de ses proches). Deux valeurs, le respect et la dignité, imprègnent le cheminement et l’accompagnement d’une personne en réadaptation. Elles sont non négociables car indispensable à la pratique professionnelle. Ces deux valeurs se complètent afin de donner naissance à des pratiques professionnelles unissant qualités professionnelles et relationnelles, qui sont indispensables et sans limites à tous les professionnels qui gravitent autour de la personne, pour mettre en place les efforts nécessaires pour prendre soin et prodiguer du soin à celle-ci dans sa globalité.

La maladie affaiblisse l’individu dans son rapport au monde et le rend plus sensible à ce qu’il perçoit. Tout ce qui fragilise l’individu (infirmité, invalidité, handicap, déficience, dépendance…) nécessite de l’aide ce qui le fragilise un peu plus dans son estime de soi. La réadaptation prend en compte le devenir de la personne en agissant grâce à une équipe pluridisciplinaires composés de professionnels de la santé mais aussi de tous les autres professionnels et non professionnels qui seront en contact avec la personne tout au long de son cheminement. Cette équipe, qui pour but de cheminer dans le même sens, doit être capable de travailler ensemble, avec le même objectif malgré leurs spécificités diverses et leur convictions personnelles et professionnelles. Ceci est possible si le désir d’un

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