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Sexualité Au Maroc

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Par   •  18 Avril 2013  •  1 587 Mots (7 Pages)  •  807 Vues

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La sexualité n’a pas d’âge, disent les psychanalystes, les pulsions sexuelles infantiles commencent très tôt, avec la succion du nourrisson. Que dire une fois que le corps commence à se développer et s’épanouir ? Quand l’adolescente remarque avec fierté ses seins pousser et vit ses premières règles ; quand l’adolescent vit ses premières éjaculations nocturnes ? Le corps s’impose à l’adolescence par l’épanouissement des parties génitales, le besoin sexuel se réveille et devient de plus en plus impérieux. En fait, explique Dr Jalil Bennani, psychiatre et psychanalyste, dans son dernier livre intitulé "Un psy dans la cité", les pulsions sexuelles ne viennent pas avec l’adolescence, mais la caractéristique de cette dernière est qu’elle «s’accompagne de la découverte de la sexualité génitale. Tout le corps était jusque-là érotisé. Mais lors de l’adolescence, il y a un primat de la zone génitale».

Les adolescents, filles et garçons, sont fiers de cette métamorphose biologique, certains en sont angoissés, mais tous découvrent soudainement une attirance vers l’autre sexe. Le problème est comment passer à l’acte dans une société qui met des barrières psychologiques, sociales et religieuses entre les deux sexes ? A quel âge vivent-ils leur première expérience sexuelle, s’il leur arrive d’en vivre ? Comment dépensent-ils cette énergie du sexe en l’absence d’une relation sexuelle «normale» ? A vrai dire, ces questions ne concernent pas que les ados, mais tout Marocain au-delà de l’âge, dans une société où parler du sexe est tabou, où les relations sexuelles en dehors du mariage sont interdites.

La première expérience sexuelle ne passe pas sans angoisse

Khalid, 30 ans, marié, deux enfants, ne se rappelle pas avoir touché une fille avant son mariage à 25 ans. «Mes parents étaient très conservateurs. Certes, des filles étaient avec moi au collège et au lycée, mais il y avait comme une barrière qui empêchait toute relation ou tentative de rapprochement. Des cousines de mon âge (14, 15 et 16 ans) venaient de temps en temps à la maison, mais il était inconcevable que je les touche. Rien que d’y penser m’effrayait». Peur de décevoir ses parents et être la risée de la famille ? Avait-il essayé avec des prostituées ? «Peur surtout de vivre cette expérience dont j’ignorais tout. Je n’ai jamais fréquenté une prostituée, mais j’avoue que je fantasmais et me masturbais assez souvent».

Ce cas n’est pas rare. Mais d’autres adolescents n’attendent pas jusqu’au mariage, beaucoup sont allés «assouvir» cette envie sexuelle dans les bras d’une fille de joie, d’autres, plus téméraires, ont pu tisser une relation amoureuse et découvrir les sensations sexuels. Non sans angoisse et sentiment de culpabilité le plus souvent. Rajae, 35 ans, encore célibataire, a vécu son grand amour à 15 ans. Son amant, âgé de cinq ans de plus qu’elle, était déjà à la fac de médecine ; elle, encore au collège. «J’étais follement amoureuse de lui, je lui aurais donné ce qu’il voulait. Ma première expérience sexuelle remonte à cet âge, avec lui, dans la voiture de son père. Mon souvenir de cette première fois ? Plutôt désagréable. Je l’aimais, mais j’avais peur de perdre ma virginité, c’est lui qui en avait profité». Cet amour n’a pas duré longtemps. Tandis que le garçon multipliait ses conquêtes, la fille n’arrêtait pas de se poser des questions, découvrant la culpabilisation et la méfiance envers les hommes. Elle n’en est sortie que 15 ans plus tard, quand elle rencontra son second amour, avec une riche expérience sexuelle à son actif.

Adil, 16 ans, lycéen, dit avoir vécu quelques «expériences» avec les filles de son âge, mais sans jamais aller jusqu’à l’acte sexuel proprement dit. «Des baisers, des attouchements, oui, ça m’arrive de temps en temps, mais aller plus loin, jamais ; j’ai essayé, mais elles ne veulent pas», avoue le jeune garçon. Il reconnaît sans complexe que les films pornos des chaînes satellitaires «sont une vraie école. J’en ai appris pas mal sur le sexe». Sauf que cette échappatoire est loin d’être «une bonne école pour les jeunes de son âge, car ça risque de les pervertir», préviennent les sexologues.

Il n’y a presque pas d’enquêtes nationales pour savoir à quel âge les ados vivent leur première expérience en la matière. Ou très rarement, comme celle qui a été effectuée ces dernières années auprès de 728 femmes âgées de 20 ans et plus dans la wilaya du Grand Casablanca. Elle a révélé que l’âge moyen du premier rapport sexuel se situe à 18 ans, avec des variantes allant de 8 à 39 ans. Cette «première fois en sexualité» est capitale, c’est elle qui détermine plus ou moins l’avenir sexuel de l’individu. «Elle peut soit instaurer une vision et perception positives et agréables, ou au contraire provoquer chez la personne peur, souffrance et culpabilité à vie», analyse Dr Amal Chabach dans son livre Le couple arabe au XXIe siècle (Imprimerie Decolor 2010). Tout dépend, en fait, de la personnalité de l’adolescent,

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