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L’onomastique littéraire : objectifs et contraintes

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Par   •  6 Novembre 2014  •  Commentaire d'oeuvre  •  797 Mots (4 Pages)  •  931 Vues

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t de la typologie narrative en général » 3. Il s’agit donc de voir comment les trois fonctions du nom propre : identifier, classer, signifier, se présentent dans le texte romanesque.

Après quelques éléments d’ordre général visant à cerner plus précisément l’objet d’une telle étude, je tenterai ici de tirer des exemples d’application de l’œuvre romanesque de Roger Vailland et notamment de ses neuf romans les plus connus 4.

L’onomastique littéraire : objectifs et contraintes

Ce n’est certainement pas par hasard si de nombreuses études d’onomastique littéraire portent sur le corpus de noms propres attribués à leurs personnages par des auteurs de romans réalistes ; singulièrement, Balzac, Flaubert, Maupassant, Zola ont fourni aux exégètes une matière abondante. Mais le choix des noms propres chez Proust a également suscité de nombreux commentaires, notamment ceux de Roland Barthes 5.

« L’être du personnage dépend d’abord du nom propre qui, suggérant une individualité, est l’un des instruments les plus efficaces de l’effet de réel. Lucien Leuwen, César Birotteau, David Copperfield doivent d’abord leur densité référentielle à ces noms complets qui miment l’état-civil », indique Vincent Jouve 6. Et pour donner à un personnage une identité plausible, rien de tel que d’emprunter un nom véritable à un annuaire, à une enseigne, voire à une personne que l’auteur a pu connaître ou croiser. « Prendre des noms existants peut sembler le comble de l’arbitraire, mais même les noms choisis au hasard d’un annuaire ne sont pas gratuits, puisqu’il s’agit de reproduire la réalité 7. Préférer l’annuaire de Paris, d’Alsace ou de Corse est un autre choix puisque le corpus subira des variations inévitables » 8, souligne Jean-Louis Vaxelaire, auteur d’une étude très complète sur le nom propre, et qui s’est également intéressé au problème des noms de fiction. « Le cas des personnages de fiction est évidemment particulier, écrit-il 9. Ils font partie d’un univers entièrement construit par un démiurge qui ne laisse probablement rien au hasard 10 ; choisir un nom dans un bottin, n’est-ce pas insuffler à son personnage une touche de réalité ? »

Ce rapport du réel à la fiction trouve toutefois ses limites, dans la mesure où le roman n’est tout de même qu’une représentation : « Lejeune (1986 : 47-48) a noté que lorsqu’il y a des noms réels dans un roman, les lecteurs pensent y lire la vérité et non une fiction. La question de la réalité dans les œuvres de fiction est toutefois trop complexe pour être abordée ici. On peut tout de même penser à l’instar de Bakhtine que le roman n’est pas le reflet direct d’une réalité extérieure, mais sa reconstruction par l’écrivain au moyen des matériaux du langage et de l’esthétique. » 11

Car il ne suffit pas que le nom propre affecté à un personnage soit vraisemblable, ce qui reste effectivement une exigence fondamentale pour un roman à visée réaliste. Il apparaît rapidement que ce nom est chargé de transmettre, par son origine, son aspect, sa consonance et les connotations qui vont pouvoir lui être associées, d’autres informations sur le héros qui le porte et ses rapports avec les autres personnages du livre.

Plusieurs

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