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Le Progrès Et Les Objet

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Par   •  26 Mars 2015  •  2 092 Mots (9 Pages)  •  698 Vues

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On a cru longtemps que la valeur d’une culture dépendait du degré de son développement technique. Selon cette perspective, l’histoire de l’humanité aurait été celle du progrès vers une civilisation toujours plus puissante, dotée de dispositifs techniques de plus en plus performants. Mais cette idée à la fois naïve et intéressée a été battue en brèche par les recherches ethnologiques et anthropologiques : c’est la civilisation occidentale qui a érigé le développement technique en critère exclusif du progrès, alors que d’autres cultures ne se sont pas donné les mêmes priorités. Et d’ailleurs c’est maintenant au sein même de cette civilisation occidentale que surgit de plus en plus un doute sur la nature de ce progrès. Nous sommes de moins en moins certains que l’on puisse prouver la réalité d’un progrès réel de la culture en s’appuyant sur le développement des techniques. Pour tenter d’y voir plus clair sur cette relation entre l’essor des techniques et la notion de progrès culturel, nous allons d’abord tenter de clarifier les notions en jeu. Puis nous verrons en pourquoi on a pu sinon identifier du moins associer de façon si forte développement technique et progrès. Enfin nous nous prononcerons sur la question de savoir s’il faut maintenir cette association ou au contraire la révoquer.

Les notions que nous devons tenter d’éclaircir sont au nombre de trois : celle de technique, puis de culture et enfin de progrès.

Le mot « technique » provient du grec « techné » qui signifiait « savoir-faire » en général, soit une connaissance de procédés propres à produire un résultat prédéfini. Et c’est bien en ce sens qu’il convient aujourd’hui de prendre ce mot : la technique, c’est un ensemble de procédés agencés rationnellement pour atteindre un objectif préalablement fixé. En ce sens la technique se distingue et s’oppose à la nature. La nature produit de façon spontanée, sans que l’homme intervienne de façon réfléchie, alors que la technique suppose un « plan », une distinction entre les moyens et le but à atteindre. Mais ce sens général mérite d’être examiné de façon plus attentive. Car nous risquons de confondre sous me même terme des actions très différentes. Entre la technique artisanale et la technique industrielle, il n’y a pas en effet qu’une simple nuance, il y a une profonde différence. La technique artisanale fait intervenir des capacités diverses chez l’artisan. Il ne s’agit pas seulement de la raison qui agence les différentes étapes, mais de l’imagination qui préfigure le résultat, de l’intuition qui perçoit de façon globale l’accord entre les gestes et le but à atteindre et l’adéquation entre la matière première et l’objet fini. De sorte que l’ensemble de l’activité ne peut pas entièrement s’objectiver. Par contre dans la technique industrielle, l’ensemble du processus est rationalisé et le rôle de l’individu est moins important, même si sa compétence peut être élevée, ce qui n’est pas toujours le cas. Ou bien c’est l’ouvrier qui exécute à la chaîne des gestes identiques ou bien c’est le technicien qui surveille le fonctionnement de la machine. Dans les deux cas, la marge d’initiative personnelle est très réduite, l’intuition et l’imagination n’interviennent pas.

Passons maintenant à la notion de culture. L’étymologie nous apprend que ce mot vient du latin « cultura », de la même famille que le verbe « colere », qui signifie « prendre soin de quelque chose », « veiller sur » un être. La culture, c’est dans un sens large tout ce que les hommes ajoutent à la nature par leur initiative propre et qu’ils transmettent aux générations suivantes : les langues, les institutions, les croyances, les savoirs, les techniques, les coutumes…

Enfin, arrêtons-nous un moment sur la notion de progrès. Le progrès, c’est au sens originel l’action d’avancer (du latin progressus), c’est la « marche en avant ». Parfois le mot est simplement synonyme d’augmentation, parfois il a une connotation positive, celle d’amélioration. Le « Progrès », avec une majuscule désigne à la fois une valeur et un processus temporel ver un « mieux être ». C’est ici d’ailleurs le lieu d’une confusion car tout pas « en avant » n’est pas forcément fait dans la bonne direction, et toute augmentation n’est pas forcément une bonne chose (on peut parler de la progression de la criminalité par exemple). C’est là que prend d’ailleurs sa source la question que nous avons à résoudre. Le développement des techniques est une augmentation des techniques, à la fois dans leur nombre et dans leur puissance, mais est-ce vraiment un progrès au sens d’une avancée vers un état meilleur qui concernerait la culture en général ?

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Après avoir clarifié ces notions, il nous sera maintenant plus facile d’analyser l’association entre le développement des techniques et le progrès culturel en général.

Développer des techniques, c’est en augmenter le nombre et leur pouvoir. C’est permettre une division du travail qui a son tour rend possible une spécialisation et une meilleure efficacité. Nous avons vu que le développement des techniques était une catégorie qui avait pu servir à penser l’histoire de l’humanité. A chaque stade de l’évolution technique correspond un stade de la culture. On parle ainsi de l’âge de la pierre taillée, de l’âge du bronze, etc. Plus une société donnée développe des techniques, plus elle progresse culturellement, du moins c’est ce qui semble évident. La civilisation n’a pu apparaître qu’avec les villes, et les villes supposent une agriculture performante. Les techniques qui ont permis l’essor de l’agriculture ont donc permis les villes, et à travers les villes l’apparition d’autres techniques artisanales, l’art, les sciences. Les techniques, au fur et à mesure qu’elles deviennent plus complexes, entraînent des changements dans tous les domaines. A tel point qu’un penseur comme Marx a pu faire de la base technique d’une société la cause déterminante de sa structure politique et sociale. C’est ainsi qu’il écrit : «Les rapports sociaux sont intimement liés aux forces productives. En acquérant de nouvelles forces productives, les hommes changent leur mode de production, et en changeant le mode de production, la manière de gagner leur vie, ils changent tous leurs rapports sociaux. Le moulin à bras vous donnera la société avec le suzerain ; le moulin à vapeur, la société avec le capitalisme industriel.» (Misère de la philosophie ; 1847).

Les inventions techniques favorisent les échanges (techniques de navigation),

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