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La valeur émotive des mots et les réponses verbales /Thibaut Brouillet et Arielle Syssau (2005)

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Par   •  19 Février 2022  •  Guide pratique  •  639 Mots (3 Pages)  •  276 Vues

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Introduction

Cet article présente les résultats d’une recherche menée par Thibaut Brouillet et Arielle Syssau (2005) portant sur l’existence d’un lien entre la valeur émotive des mots et les réponses verbales. Les recherches sur l’amorçage affectif persistent à démontrer que l’être humain évalue la valence des mots (c’est-à-dire leur valeur affective positive ou négative), de façon automatique, inconsciente et irrépressible. Un modèle qui illustre bien le processus d’évaluation de la valence des mots est celui du «mécanisme de tendance au jugement». Il propose que lorsque l’amorce et la cible ont la même valeur affective, le sujet donne la réponse réclamée par l’épreuve plus rapidement que dans la situation contraire. En tenant compte de ces informations, les chercheurs ont voulu vérifier l’hypothèse selon laquelle un mot ayant une valence positive favorise une réponse affirmative, alors qu’un mot ayant une valence négative favorise une réponse négative. Ils prennent en considération la possibilité que les systèmes motivationnels d’approche et d’évitement puissent influencer le type de réponse (oui ou non). Brouillet et Syssau (2005) anticipent une interaction entre le type de réponse et la valeur émotive des mots. Ils envisagent que si la valence du mot et de la réponse exigée par la tâche sont la même, le sujet répondra plus rapidement.

Méthodologie

        Les sujets sont répartis en deux groupes égaux de 16 volontaires âgés de 18 à 26 ans de langue maternelle française étudiant à l’Université Paul Valéry. Le matériel est composé de 40 mots dont la moitié ont été jugés comme ayant une valence positive et l’autre moitié, négative de même que de 40 pseudomots jugés de valence neutre. Chaque mot est formé de quatre à huit lettres. Les pseudomots ont été construits en modifiant une lettre au début, au milieu ou à la fin du mot tout en respectant les règles orthographiques et phonologiques de la langue française. Le logiciel E-Prime génère la distribution de ces mots. Le premier groupe doit déterminer aussi vite que possible si «oui» la suite de lettres est un mot ou si «non», elle ne l’est pas. On appelle cette tâche la tâche de décision lexicale classique «condition oui aux mots». L’autre groupe doit spécifier si «oui» la suite de lettres est un pseudomot ou si «non» elle ne l’est pas. On nomme celle-ci la tâche de décision lexicale modifiée, «condition non aux mots». Pour répondre, les sujets posent leur index sur le bouton correspondant à leur choix et confirme celui-ci à haute voix.

Résultats

        Brouillet et Syssau (2005) ont mesuré en millisecondes le temps moyen pris par les sujets pour donner une bonne réponse aux mots. Ils ont découvert que le type de réponse a une influence sur la variable dépendante. La réponse «oui» est fournie significativement plus vite que la réponse «non». Lorsque le type de réponse est positif, les mots positifs sont donnés plus vite que les mots négatifs, cependant, cette différence n’est pas significative. On observe que les sujets répondent plus rapidement aux mots négatifs qu’aux mots positifs lorsque le type de réponse est négatif.

Conclusion

        Les chercheurs expliquent les résultats concernant la valence des mots quand la réponse est positive en acceptant l’hypothèse que l’humeur des gens est plutôt positive lorsqu’ils participent à une expérience, ce qui interférerait dans le processus d’évaluation de la réponse puisqu’elle inviterait ceux-ci au rapprochement. Les auteurs concluent qu’il est plus facile de dire «oui» à un mot positif et de dire «non» à un mot négatif. Le fait que les réponses «non» aux mots soient données plus rapidement que les réponses «oui» les amène à considérer un lien entre le type de réponse et le caractère lexical de la suite de lettres et qu’il est tout simplement plus facile de répondre «oui» que «non» à un mot.

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