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La neuropsychologie de l'enfant : considérations générales

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Par   •  15 Mars 2013  •  Cours  •  2 779 Mots (12 Pages)  •  1 064 Vues

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La neuropsychologie de l’enfant: considérations générales

La neuropsychologie vise «à comprendre les mécanismes neurophysiologiques et la connectivité neuronale sous-tendant les activités motrices, perceptives et mentales […] elle contribue à la compréhension des opérations mentales (ou fonctions cognitives) qu’est capable de réaliser le SNC» (Seron, 1993, page 3). Inspirée de plusieurs disciplines (psychologie cognitive, neurologie, etc.), la neuropsychologie tente de mettre en rapport de manière intelligible les processus mentaux et le comportement avec la structure et le fonctionnement du cerveau. En d’autres termes, le neuropsychologue doit avoir une idée précise des relations qui existent entre le cerveau et les comportements au sens large du terme (processus cognitifs, émotions, etc.) ainsi que des changements cognitifs, comportementaux et émotionnels qui peuvent être consécutifs à une pathologie cérébrale déterminée (traumatisme crânien, tumeur cérébrale, etc.).

Largement inspirée de la neuropsychologie de l’adulte, la neuropsychologie de l’enfant vise à élaborer des modèles développementaux du fonctionnement cognitif normal afin de mieux comprendre comment s’organisent les processus cognitifs en maturation (fonctions mnésiques, attentionnelles, exécutives, etc.). Le développement de modèles cognitifs permet d’une part de mieux comprendre les troubles cognitifs consécutifs à une pathologie de type neurologique chez l’enfant et d’autre part de décortiquer les activités mentales propres à l’apprentissage (voir, par exemple, les modèles d’apprentissage de la lecture et du calcul). Ils permettent également de mieux comprendre l’influence des processus cognitifs sur ces mêmes apprentissages (en explorant par exemple l’influence des capacités attentionnelles sur la mémorisation). La compréhension des troubles de l’apprentissage chez l’enfant nécessite donc qu’on s’intéresse aux processus cognitifs impliqués dans ces apprentissages (fonctions attentionnelles, fonctions mnésiques, etc.) ainsi qu’à leur développement.

Sur le plan clinique, l’évaluation neuropsychologique chez l’enfant se montre d’un grand intérêt pour étudier les troubles acquis (par exemple, dans le cadre de difficultés cognitives faisant suite à un traumatisme crânien) et développementaux (par exemple, les difficultés attentionnelles dans le trouble de l’attention avec hyperactivité ; les troubles de l’apprentissage, etc.). L’examen neuropsychologique de l’enfant a pour objectifs d’une part de déceler les éventuelles difficultés de ce dernier ainsi que leurs conséquences dans ses activités quotidiennes (et particulièrement sur le plan scolaire), et d’autre part d’identifier les capacités préservées à la lumière des modèles cognitifs existants. Cette double identification permettra ainsi d’estimer la nécessité de mettre ou non en place une prise en charge rééducative axée sur les difficultés en exploitant les fonctions cognitives intactes. Grâce à une analyse des performances de l’enfant et de son « pattern » d’erreur, le neuropsychologue peut, à la lumière de l’architecture cognitive de référence, faire des hypothèses quant aux processus impliqués dans les difficultés d’apprentissage de l’enfant et viser à mettre en place les stratégies de rééducation les plus adéquates.

Le trouble de l’attention avec hyperactivité: introduction

Le trouble d’attention avec hyperactivité (ou ADHD- Attention Deficit and Hyperactivity Disorder) chez l’enfant se caractérise selon les critères du DSM-IV par [1] un déficit d’attention, marqué par l’incapacité à soutenir son attention pendant une durée prolongée dans le but de terminer une tâche ainsi qu’une grande sensibilité aux stimuli distracteurs, et une difficulté

importante à s’organiser dans un travail, [2] une agitation motrice, définie par l’incapacité à rester en place pendant une tâche particulière, le besoin incessant de bouger et l’intolérance à la situation de repos, [3] l’impulsivité motrice, caractérisée par l’incapacité à attendre ou la précipitation à répondre et l’interruption permanente des activités d’autrui. Outre ce noyau symptomatique principal, le diagnostic repose sur d’autres critères fondamentaux tels que le début précoce (avant l’âge de 7 ans), la persistance de ces symptômes sur une période prolongée (supérieure à 6 mois), l’existence de ces manifestations dans des situations diversifiées, l’aspect inadapté ou trop intense de ces manifestations dans la vie quotidienne de l’enfant, et le retentissement dans des domaines variés du fonctionnement de l’enfant (école, famille, jeux, etc.).

Motif fréquent de consultation en pédiatrie et en pédopsychiatrie, le trouble d’attention avec hyperactivité présente une prévalence importante, généralement estimée aux environs de 3 à 8% de la population prépubère des pays occidentaux (Finck, 1999). La prédominance masculine est nette, variant de 3 garçons pour une fille à 10 garçons pour une fille selon les études (Barkley, 1997).

Les conséquences du trouble d’attention avec hyperactivité sont importantes et multiples (Finck, 1999). L’une des principales conséquences chez ces enfants est l’échec scolaire, ces enfants présentent souvent de grosses difficultés d’apprentissages (troubles de mémorisation, dyslexie développementale, ..), qui viennent se greffer sur les problèmes attentionnels déjà existants. La mauvaise intégration sociale est également fréquemment rapportée par les parents d’enfants avec troubles de l’attention avec hyperactivité. Ces enfants présentent en effet, des troubles touchant les relations sociales qui conduisent à un rejet par les pairs, des difficultés relationnelles au sein de la famille, et des comportements antisociaux (Erhardt & Hinshaw, 1994). A ces problèmes, viennent souvent se greffer également des sentiments d’auto-dévalorisation et de dépréciation, l’enfant est souvent mal intégré dans sa famille et dans son groupe scolaire et subit continuellement les réprobations de ses parents et des enseignants ; dans ce contexte, il peut arriver que ces enfants développent un trouble anxieux et souffrent d’un effondrement dépressif.

Compte tenu de sa prévalence importante dans la population et des sérieuses conséquences sur la vie scolaire, familiale et sociale de l’enfant, ce trouble a fait l’objet pendant plusieurs

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