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L'alliance philosophique

Fiche de lecture : L'alliance philosophique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2014  •  Fiche de lecture  •  1 725 Mots (7 Pages)  •  917 Vues

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Le Testament Philosophique

Comme vous le savez, le temps est un concept purement humain, et par là tout relatif. Hier donc, on me fit pénétrer dans un réduit noir, éclairé s'une seule lumière flageolante, parce que je prétendais être digne de devenir M\. Aujourd'hui, on me re-pose les mêmes trois questions qui ont été mon premier contact avec ce que je savais pas encore être un Ordre -au sens chevaleresque du terme-, et auxquelles j'ai alors répondu de façon purement spontanée, ne serait-ce que parce, avant même d'être ni nu ni vêtu, il me fallait mettre à nu mon intimité. Et quelle question plus intime dans notre monde actuel que celle de sa foi ? Depuis, j'ai au moins appris au contact de mes FF à me débarrasser de ces fausses pudeurs : Tout ce que je dirai ce soir est personnel, subjectif, non livresque, même si ma gestation depuis ces premiers temps m'a amené à relire, mais d'un autre oeil, des textes sacrés depuis longtemps délaissés.

Rappelons ces 3 questions que nous avons tous méditées dans les mêmes conditions:

1) Quelle est votre croyance sur l'existence d'un Dieu créateur et principe unique de toute chose; sur la Providence et sur l'immortalité de l'âme humaine; et que pensez vous de la religion chrétienne?

2) Quelle idée vous êtes vous formée de la vertu considérée dans ses rapports avec Dieu et avec la religion, avec vous même et avec vos semblables?

3) Quelle est votre opinion sur les vrais besoins des hommes, et en quoi croyez vous que vous puissiez leur être le plus utile?

Honnêtement, je n'ai aucune souvenance de mes 1ères réponses, faites dans l'émotion de l'instant. J'avais à l'époque la foi dite du charbonnier, héritée de mes parents, aveugle et sans question...

J'ai, depuis, et au travers de mon cheminement d'éternel apprenti, entrepris une démarche dont je ne sais où elle me mènera, mais dont j'ai l'intuition profonde qu'elle vise essentiellement à me faire recouvrer une dimension spirituelle oubliée sous le poids du monde profane.

A défaut de réponse définitive, cette lente maturation m'amène à des questions, et d'abord celle-ci: répondrais-je aujourd'hui de la même façon à ces 3 questions de la chambre de préparation?

J'aurais pu m'inspirer de notre Rituel d'Apprenti, qui contient toutes les réponses, mais, je vous l'ai dit, à question personnelle, réponse personnelle...Aussi me permettrez vous, V\M\, une première audace: ces 3 questions se résument pour moi en une seule -tout comme Dieu est unique dans la Trinité- tant je suis désormais convaincu qu'il ne peut y avoir de vraie foi sans vraie vertu et sans conscience active de la vraie nature de l'homme, donc de ses vrais besoins.

La réponse revient donc à une quête de la Vérité, et c'est peut-être là que se situe l'essence de la voie initiatique. Comme le résume si bien l'Article 1 de notre règle: "La F\M\ est une fraternité initiatique, qui a pour fondement traditionnel la foi en Dieu, G.A.D.L.U., et en Sa volonté révélée". Dès lors, tout s'enchaîne: la présence du Livre de la Loi sur l'autel du V\M\, que, nous dit notre catéchisme, "tout F\M\ doit méditer", et sur laquelle se fondent l'équerre, le compas et le pouvoir du V\M\, symbolisé par son épée posée; l'engagement du nouvel apprenti sur ce même Livre, qui matérialise, en tant que fidèle de la Tradition, son adhésion aux règles qu'Il prescrit; mais, plus encore, son adhésion aux enseignements, mythes, voire mots, qui, dans le Livre, superposent à l'usage fondamentalement religieux, un usage maçonnique qui, peut-être, le dépasse, sans pour autant le transcender. Le serment maçonnique est donc conscience de la religion exotérique, mais aussi pénétration ésotérique des significations du Livre.

Dans notre R.E.R., l'ouverture -l'"introït" - se fait au 1er verset de l'Evangile de St Jean, "patron" de l'église intérieure, qui, dès sa première parole, révolutionne la Genèse hébraïque et ouvre le cherchant sur l'Univers. Dès lors, nul étonnement devant l'ancienneté du serment sur St Jean, depuis les premiers temps du Christianisme tels que rapportés par St Augustin, en passant par le serment des empereurs germaniques ou par les alchimistes, pour qui, dès la "Légende dorée" du XIIIème siècle, "Jean a changé en or les branches d'arbres des forêts", l'or de ce Grand Oeuvre étant, bien entendu, d'ordre spirituel.

Mais si, on le sait, notre rituel est, de par ses origines, d'essence catholique; certains régimes adjoignent à la Bible d'autres volumes de la Sainte Loi, lorsqu'il y a en Loge des F.F. de confessions différentes, comme pour souligner, s'il en était besoin, la vertu maçonnique de tolérance dans la reconnaissance de toutes les traditions et de leur unité transcendante, pourvu qu'il n'y ait ni agnosticisme, ni indifférence. Seule en effet la compréhension de l' unité transcendante permet de concilier le respect des formes et des voies, l'acceptation de leurs différences et leur dépassement dans la non-dualité, donc la prétention, justifiée, de notre Ordre à l'universalité (sens étymologiques, d'ailleurs, de "catholique").

Dans la même voie des rappels historiques signifiants, la G\L\ des Anciens d'Angleterre, dont on connaît la rigueur chrétienne, notamment dans l'observance des fêtes de St Jean, ouvrait pourtant ses travaux à la 2ème épître

de Pierre, que je résume: "Que la grâce soit multipliée par la connaissance de Dieu et de Jésus! Par elle nous possédons

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