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Entre Fusion Et Rejet: Paradoxe De L'anorexie Et désirs Inconscients

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Par   •  11 Février 2012  •  2 247 Mots (9 Pages)  •  1 509 Vues

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Entre fusion et rejet : paradoxe de l’anorexie et désirs inconscients

Il est important de souligner qu’il y a autant d’anorexies que d’anorexiques, donc pas une façon de soigner et de guérir mais autant de façon de prendre soin de soi et d’appréhender la maladie que de personne.

Souffrir n’est pas une partie de plaisir. La personne qui éprouve des difficultés à se nourrir souffre en général non seulement de faire souffrir. Mais aussi que sa souffrance lui soit en quelque sorte reprochée.

Nous allons tenter de réaliser une approche sensible, et poser des mots sur un mal qui peine à trouver les mots pour se dire. Qu’est ce qui se joue dans l’inconscient du malade et essaie de se dire par la difficulté à se nourrir, et la sensation de ne pas en ressentir le besoin.

Partant que tout symptôme veut dire quelque chose qui ne sait se dire autrement. Le symptôme anorexique est paradoxal puisque c’est à travers l’effacement que l’anorexie s’affirme : Et nous devons voir en cette affirmation plus un « programme de survie « et une stratégie de résistance à la souffrance, qu’une volonté de mourir.

Nous remarquons que même squelettique, l’anorexique se trouve en générale trop grosse. Comme si elle ou il gênait, comme si à peine existante, il ou elle craignait de ne pas être aimable. Comme si ayant envie de s’aimer pour exister elle se supportait mal à travers l’image (ou des détails de l’image) que le miroir lui renvoie.

Le premier miroir est le regard maternel, et le visage que renvoie ce regard. Tantôt admiratif, tantôt possessif… Tantôt froid et/ou indifférent, tantôt dévorant ou exterminant. Le second miroir est à priori celui du père : pouvant être réconfortant ou absent.

Nous pouvons penser qu’un enfant qui se supporte mal a peut-être penser que sa présence était mal supportée. Que ce qui lui était demandé, ce qui était attendu de lui ne correspondait pas à ce qu’il croyait être. La demande a peu être abusive (inceste).

Ainsi l’enfant a pu ressentir une demande, directe ou indirecte comme : soit autre que tu es ou autre que ce que tu aspire à être, soit l’objet de mon désir. Mais qu’est ce que ce désir ?

Ainsi, l’enfant chez qui se déclare le symptôme anorexique est souvent un enfant écran sur qui trop de projections parentales ont été portées.

La maladie s’installe parfois à la faveur d’un régime amaigrissant. Le régime n’est pas la cause mais le déclencheur de ce qui couvait auparavant. Elle surgit le plus souvent à un moment où l’on ne sent plus assez aimé, ou pas assezaimable. Comme s’il était impossible d’être à la place que l’on nous assignait. Comme si une souffrance non reconnue nous habitait et que les soins et l’attention qui nous étaient prodigués ne nous concernaient pas.

L’anorexie est le plus souvent révélateur d’un mal être familial ou d’un dysfonctionnement généalogique. Et exprime la nécessité d’établir de plus justes, de plus équilibrantes, de plus saines relations. Soigner l’anorexique revient à prendre soin de la famille qui l’abrite pour rétablir une communication pathologique par trop de drames ou de malentendus. Parfois trop de permissivité.

On ne peut prétendre « guérir » un enfant si l’on n’accepte de modifier la « nourriture » (affective…) qu’on lui donne en tenant compte aussi de sa possibilité de l’accepter ou pas et comment peut-il l’accepter ?

Le symptôme étant la difficulté et même l’impossibilité douloureuse de se nourrir… Il met en scène ce qui se passe et se transmet à travers l’alimentation : celle-ci, d’abord maternelle, met en cause la mère, mais surtout les dits et les non-dits, les consentements et les dénis transmis à travers l’alimentation, avec le consentement (tacite) du père. L’anorexie peut être entendu comme une contestation du « régime de vie proposé » et l’expression d’une difficulté à avaler certaines nourritures affectives. Comme un appel au secours – pas n’importe quel secours – pour dire un sentiment d’abandon et de trahison, réactualisé par un événement à un moment de l’histoire qui suscite « un retour en masse du refoulé ».

La guérison passe d’abord par un détachement de la mère et de l’enfant, une modification en profondeur de la relation. Mais un père qui n’a su sauver l’enfant de la mère, un père qui n’a pu empêcher ce « mauvais traitement » est aussi responsable que la mère. Ni l’un ni l’autre n’étant coupables, car eux aussi souffrants de leur empêchement…..

Mais nul ne peut guérir sans retrouver en soi le GOUT de vivre.

Entre manque et excès

Comme nous le disions l’anorexie est quelque chose qui cherche à se dire comme un sentiment d’abandon et de trahison et un appel au secours du père… face à des parents souvent impuissants, parfois permissifs, plus enfants que parents faisant parfois l’enfant à la place de l’enfant.

Une relation maternelle abusive n’est en effet rendue possible que par l’absence de l’homme en tant que père et mari. L’enfant faisant appel à lui pour échapper à l’influence d’une mère perçue comme dangereuse, se sent troublé lorsque dans le regard paternel il rencontre un séducteur, ce regard est reçu comme un excès de nourriture voir une nourriture affective déplacée.

L’anorexie est au cœur d’une relation triangulaire. Un père qui laisse sa femme livrée à son sentiment d’abandon, il la laisse attendre de l’enfant qu’il comble ses propres manques. L’enfant qui répare la défection paternelle tient auprès de la mère la place symbolique de l’amant et doit être aussi bon pour elle que devrait être le père (absent). Ce que l’enfant ressent comme un excès qu’il n’est pas autorisé à dénoncer. Tout en ayant le sentiment de ne pas être à sa place, de manquer d’air ou d’espace.

Objet tantôt de jouissance, de convoitise, l’enfant ne se sent pas exister. Entre sentiment d’abandon, permissivité, et agression parfois sexuelle, trahie ou déboussolé, il résiste à sa mère et a du mal à avaler ce qu’on lui tend. Tout cela se joue en grande partie dans l’inconscient, et pas seulement à travers l’anorexie, mais souvent de façon plus aigüe et plus radicale à travers celle-ci.

L’anorexie serait l’expression tout à la fois d’un trop et d’un pas assez. Trop de désir, trop de plaisir, trop de mère et pas assez de père. L’impression de ne pas exister, ou d’avoir été laissé tombé.

D’un point de vue plus psychanalytique on observe bien évidemment

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